En novembre dernier, le trio canadien de Danko Jones était à Paris à l'occasion de sa participation au festival Bring The Noise organisé par OUI FM. À la veille de leur concert aux coté de The Treatment et Black Bomb A sur la scène du Divan du Monde, nous avons rencontré Danko Jones et John "JC" Calabrese lors d'une journée promo pour la sortie de leur septième album en février prochain: Fire Music.
Comment vous sentez-vous à l'approche de la sortie de Fire Music ? Vous êtes confiants ?
Danko : Oui, très confiants. On est très heureux du résultat obtenu en studio et on s'attend à un bon accueil du public. On a publié un morceau sur internet et les retours ont été à 99% positifs, donc on est plutôt contents. On ne publierait jamais quelque chose que l'on n'aime pas. Chacun a ses goûts personnels, on ne sait jamais si les gens vont vraiment l'aimer, mais quand on a terminé cet album, j'étais très confiant. Sérieusement, sans être arrogant, il faudrait être sourd pour ne pas aimer ce truc ! Dans le passé, j'appréhendais plus les réactions du public, j'avais peur qu'on me dise que telle chanson est trop douce, celle-là trop ou pas assez punk rock...
J.C : C'est probablement l'album le plus cohérent qu'on ait fait aujourd'hui, du début à la fin.
En ce qui concerne vos précédents albums, avez-vous déjà eu de mauvaises surprises au niveau des retours ?
Danko : Oui, on a déjà sorti des albums qui n'ont pas été aussi bien reçus qu'on l'aurait pensé. Mais il y avait aussi pas mal de gens qui l'aimaient. On ne peut pas obliger tout le monde à aimer, donc ça arrive tout le temps. C'est arrivé avec Fire Music aussi, un gars nous a dit " C'est pas terrible... C'est pas aussi bien qu'avant. " (rires) Il y aura toujours quelqu'un pour dire ça !
Comment décririez vous ce nouvel album ?
Danko : Tout est dans le titre, Fire Music, qui résume l'énergie, la rage et la rancoeur qu'on y a mis.
Quand avez-vous écrit l'album ? Sur la route durant vos précédentes tournées ?
J.C : On a commencé l'écriture début 2014 alors qu'on était encore en tournée. En tout, ça a pris huit mois entre le début de l'écriture et la fin de la réalisation. Et c'était la première fois qu'on était chez nous et qu'on prenait le temps de le faire. On a fait exprès de pas partir en tournée pendant ce temps. On avait un planning à respecter mais avec des échéances suffisamment larges pour bien travailler. On n'avait donc pas de pression, ce qui a permis au processus créatif de bien s'installer.
Ça a été plus facile de travailler de cette façon, c'était la première fois ?
Danko : C'était la première fois qu'on se donnait autant le temps, on a pris environ six mois pour travailler sur les chansons, sans tourner, juste en restant à la maison pour se relaxer. Parfois on se demandait si ce climat n'allait pas donner des chansons trop calmes.
J.C : On se demandait si ça n'allait pas donner de la musique pour se faire masser. (rires)
Danko : Mais finalement ce n'est pas arrivé, comme on peut l'entendre sur Fire Music, on est énervé et rentre-dedans. Et c'est revenu uniquement parce qu'on s'est vraiment donné le temps de travailler sur les morceaux. Je veux dire, on connait nos goûts, on sait ce qu'on aime, de mon côté j'écoute du hard rock, j'aime la musique heavy. Donc pourquoi n'en serait-on pas arrivé là en se donnant assez de temps ? On était capable de le faire encore plus heavy, et c'est ce qui s'est passé.
Est-ce que vous pouvez nous en dire plus sur l'enregistrement de cet album ?
J.C : On a eu une approche différente cette fois-ci. Ca a commencé chez moi, avec Danko. On définissait une idée, puis on l'amenait en salle de répétition et Rich posait sa batterie. Puis une fois qu'on avait décidé quelles chansons on allait enregistrer, on a commencé le travail de pré-production avec notre nouveau producteur, Eric Ratz. On a enregistré puis réenregistré les morceaux trois ou quatre fois avant d'aller en studio. Tout était planifié, on savait ce qu'on allait faire et comment. Du coup ça a été plus rapide, et on a gagné du temps et de l'argent. Il n'y avait rien à ajouter. On a donc passé plus de temps sur le son qu'à se demander s'il fallait modifier le tempo ou telle ou telle partie. Tout était déjà prêt, et ça nous a vraiment aidé au moment de l'enregistrement.
Au niveau des paroles, vous semblez moins axés sur les relations amoureuses. Vous parlez de couteaux, de sac pour cacher des corps, de bagarres, de briser le cœur de quelqu'un... Vous en vouliez à quelqu'un ?
Danko : Non, je ne pense pas. " I Will Break Your Heart " parle d'une relation amoureuse, tout comme " Twisting Knives ", mais ce sont des histoires, ça n'a rien avoir avec mon expérience personnelle. Il y a toujours eu ce genre de chansons sur la colère et la vengeance dans nos albums. Donc comme sur les précédents, on a réparti ces thèmes équitablement. " Live Forever " et " She Ain't Coming Home " parlent aussi de relations amoureuses. Ça reste présent sur l'album, mais je pense que c'est fait avec plus de rage et d'attaque. On ne retrouve pas de douceur, ni de petites mélodies ici.
Ça explique aussi le titre.
Danko : Oui. On avait déjà le titre au moment d'écrire l'album, mais une fois le tout terminé, ça a effectivement fait sens. On a pensé à un million d'autres titres, mais rien n'était mieux que Fire Music !
Encore une fois, vous avez un nouveau batteur. Vous pouvez nous le présenter ? Qu'a t-il apporté à cet album ?
J.C : On a auditionné Rich Knox durant l'été 2013, et il est venu travailler avec nous au milieu de la tournée aux Etats-Unis donc il a été directement mis en situation. Il a bien tenu, et après ça on a fait une tournée européenne. On s'entendait bien avec lui, du coup la prochaine étape après la tournée, c'était l'album. Travailler sur un album c'est vraiment différent de la scène, mais il s'est bien investi. En fait c'est la première fois qu'un batteur nous envoie des idées pour la partie de batterie, et le morceau " Do You Wanna Rock " a commencé grâce à ses idées. Il a plus contribué qu'aucun autre batteur dans le passé, et correspond parfaitement au groupe. Je pense d'ailleurs que n'importe qui peut l'entendre sur l'album, ça sonne vraiment comme un groupe.
Danko : On a eu sept batteurs, du coup on a l'image d'un groupe qui passe de batteur en batteur parce qu'ils ne font pas ce que nous voulons qu'ils fassent. Mais ce que nous voulons qu'ils fassent, c'est qu'ils s'impliquent dans le groupe. Quand je t'envoie un mail, je veux une réponse, parce que je veux avoir une communication avec toi. Et ça ne se passe jamais comme cela, pour une raison ou pour une autre. Les gens ne savent pas ça, il voient juste les batteurs qui défilent et pensent que c'est notre faute. Cependant, ils ne sont pas là pour se défendre donc je n'aime pas trop parler d'eux et faire de genre de déclarations. Mais comme J.C l'a dit, le morceau "Do You Wanna Rock" est en passe de devenir un single, et ça a commencé avec les idées de Rich. Donc on encourage ça ! J’espérais justement qu'il y ait de la cowbell sur cet album, dans le même genre que le morceau "Full of Regret" sur Below The Belt, où il y en avait beaucoup. On n'avait pas vraiment ça pour Rock'n'Roll Is Black ans Blue, mais on voulait un autre morceau dans ce style. Rich a enregistré ses parties de batterie tout seul, par ses propres moyens et sans rien nous dire puis nous les a envoyé. Et parmi elles, il y avait la version finale !
Vous comptez l'employer comme membre à temps plein du coup ?
J.C : Oui, on veut quelqu'un qui participe à tout le processus, qu'il soit à 100% avec nous.
Danko : Oui, complètement.
On sent encore plus d'énergie sur Fire Music que sur les albums précédents. Comment faites-vous pour faire des chansons toujours plus puissantes à chaque fois ?
Danko : Tu sais j'aime tous les albums qu'on a sorti, mais il y a eu quelques trucs dans la situation où on était qui faisait qu'on n'avait pas des morceaux aussi puissants que sur Fire Music. Notre dernier batteur, Atom Willard, vivait à L.A et venait à Toronto. On travaillait des heures et des heures, et ce n'est pas nécessairement la meilleure façon d'écrire un album. Ce que j'ai aimé avec cet album, c'est qu'on travaillait une heure, deux heures, et après on rentrait chez nous, on avait le temps de respirer. On était à la maison, et on pouvait se reposer. On dit que les meilleures chansons sont écrites en cinq minutes, et c'est vrai mais pour que ces idées viennent il faut vraiment du temps pour y penser, pour se relaxer. C'est pour ça qu'on dit souvent qu'un premier album est le meilleur, parce qu'on a tout le temps de l'écrire ! Mais ensuite on est pris dans ce cycle album/tournée, et on a plus le temps de faire ça, et ça a été notre cas pendant dix ans. Donc on a délibérément arrêté ça, on est resté à la maison, en prenant bien notre temps, plus que sur nos précédents albums. Et voilà le résultat, ça fonctionne !
J.C : Et pour nous, avoir une approche plus tranquille pour écrire l'album a permis d'avoir un album plus heavy que ce qu'on aurait pu sortir sinon.
Vous pensez continuer de travailler comme ça pour vos prochains albums ?
J.C : Oui, et même avant d'avoir terminé cet album on savait qu'il fallait désormais fonctionner de cette façon.
Danko : Oui, clairement. Les résultats parlent d'eux même. Il faut prendre le temps, arrêter la machine en route. On fait des concerts tous les soirs, tous les mois... Si on avait continué ça ne se serait pas passé comme ça, on aurait fait une tourner pendant six semaines tout en écrivant les chansons, on serait ensuite rentré pour faire trois semaines de studio, puis repartis en tournée trois semaines, pour ensuite revenir pour mixer l'album... Ça aurait été ridicule. Je continue de penser que nos précédents albums sont bons, et je les aime comme ils sont. Mais là tu me donnes Fire Music et je suis genre "Oh, OK", voilà comment on en est arrivé là. Tout ça c'est aussi grâce à Eric, sans vouloir discréditer ceux qui ont produit nos anciens disques, parce qu'on est amis avec ces gars là. Mais Eric a travaillé avec nous il y a quinze ans, entre temps on a fait pas mal de choses, et lui de son côté a travaillé avec Billy Talent, Cancer Bats, Monster Truck... Il a fait son nom.
J.C : On a commencé au même niveau puis on se retrouve maintenant, mais à autre niveau. La boucle est bouclée.
Danko : On ne l'a pas sollicité pour qu'il nous montre le chemin à suivre...
J.C : Ouais, genre « Suivez-moi, je vais vous montrer où il faut aller » (rires).
Danko : Il nous suivait durant tout ce temps, et nous aussi. Autre chose, une fois Scott Middleton de Cancer Bats est venu chez moi pour faire une podcast, et il a ramené le dernier album de son groupe qui était justement produit par Eric, et j'ai entendu ce son de guitare... J'en ai d'ailleurs reparlé ensuite de ce son de guitare entendu sur l'album de Cancer Bats.
J.C : C'est marrant parce que j'avais croisé Eric quelques mois auparavant. On a parlé et c'était sympa après tant d'années. Puis je l'ai dit à Danko, qui a ensuite écouté l'album des Cancer Bats, et après que le nom d'Eric Ratz soit revenu plusieurs fois dans les discussions, il m'a dit « ouais, je crois que tu as raison, il nous faut Eric ».
Danko : On pensait à d'autres gars avant Eric. Quand Scott est venu et que j'ai écouté leur album je me suis dit que ce son de guitare devrait être sur nos albums. Non pas qu'on devrait sortir un album metalcore ou quoi, mais j'ai compris que Eric puisqu'il connaissait notre groupe, pouvait faire en sorte que ça sonne, que ce soit vraiment rock'n'roll. Il pouvait faire sonner cette guitare de façon plus rock que jamais, et c'est exactement ce qu'il a fait. Il s'est plus concentré sur la guitare qu'aucun autre avant lui ! Je veux dire, Bill Bell (producteur de leur album Born A Lion, NDLR) l'a tout de même beaucoup fait, mais Eric lui, c'est vraiment un rockeur. Juste à la façon dont il entre dans une pièce, on voit que c'est un rockeur ! Je me sens très à l'aise avec lui. La guitare est vraiment présente sur Fire Music. J'aime le son des autres albums, mais le son de guitare a toujours été un point noir pour moi, même avec Below The Belt, je l'écoute et je me dis, en tant que guitariste, que j'aimerais qu'il y ait un plus gros son de guitare. Et c'est le cas sur Fire Music. Et du coup j'étais tellement habitué avec les précédents albums que durant l'enregistrement je me disais : "est-ce qu'il y a trop de guitare là?"(rires) Mais non c'était bon ! Quand t'es dans un groupe t'es toujours concentré sur ton instrument, mais il faut se concentrer aussi sur ce que font la batterie et la basse, et toujours se rappeler de ça, on ne peut pas toujours se focaliser sur soi-même. Par contre, je suis très exigeant avec les voix dans un mix, si jamais je sens que les voix sont trop en retrait... (il s'emporte) Je ne pourrais pas vivre avec, il faut que je m'entende! (rires)
Musicalement, quels sont les goûts personnels de chacun et comment cela influence le son du groupe ?
Danko : Je crois que nos goûts vont bien ensemble et que ça a toujours été un atout. Je ne veux pas parler pour J.C mais on a des goûts différents... J'ai écouté hier soir le nouveau podcast de Damian Abraham le chanteur du groupe Fucked Up, et dessus il parle de la différence entre les Clash et les Sex Pistols. Il y a toujours eu cette petite guerre au sein de la communauté punk, est-ce que tu es plutôt Clash ou Sex Pistols. Et il me pose la question, et j'ai toujours pensé que c'était plus cool de dire "les Clash !". Alors j'étais plutôt réservé sur ma préférence, mais je peux le dire maintenant, je suis du côté des Sex Pistols.
J.C : Moi je suis du côté des Clash. (rires) Pourtant on s'entend bien!
Danko : Et Damian Abraham est du côté des Sex Pistols aussi. Et on a discuté sur Twitter avec les auditeurs du podcast qui réagissaient en direct et disaient "les Clash !"... Et nous on se disait "mais c'est criminel de dire ça !" (rires). Et on en parlait ce matin sur twitter avec ce mec, Shawn Scallen, un punk coté Clash et un autre mec. Et j'ai dit ok, c'est une bataille entre moi et Damian d'un côté avec les Sex Pistols, et Shawn et cet autre mec de l'autre. Je disais que notre musique d'entrée sur le ring serait Sparkmarker's Scallen 7, suivi du hastag mindfuck (rires). Donc bref, oui bien-sûr il y a une différence entre nos goûts, mais au milieu de tout ça, il y a surtout le groupe.
J.C : On écoute aussi beaucoup de choses communes, beaucoup de rock, de heavy... Un peu de tout, ça peut aller de Gang Starr à Nas, ou d'AC/DC à Kiss.
Danko : Il y a quand même une base commune solide, il n'y en a pas un qui va arriver en mode "Non, je pense qu'on a besoin de violons ici"... Sinon on se dirait "Quoi ? Tu es dans quel groupe toi ? Qu'est-ce que tu as écouté ?" (rires)
J.C: D'ailleurs on parlait de flûte l'autre jour... On est tout les deux tombés d'accord sur le fait que la flûte ne devrait pas exister en musique. (rires)
Danko : Ah oui, complètement ! Sois maudit, Jethro Tull.
Il y avait une chanson comme cela sur le dernier album de Tenacious D.
Danko : Ho, eux ils peuvent se le permettre, ils se présentent eux-même comme un groupe marrant. Nous, non. On n'est pas là avec un nez rouge et une tête de clown, à faire des blagues.
J.C : Oh mec, tu as laissé tomber le costume ? (rires)
Comme on peut le voir dans votre dernier clip "Gonna Be A Fight Tonight" vous avez joué au Motorboat organisé par Motorhead. Était-ce une bonne expérience ?
J.C : La seule réponse à cela est : Oui ! C'était cool d'être sur la bateau avec plein de groupes qu'on aime tous et dont on est fans. C'était un peu la croisière de la famille étendue de Motorhead. Quatre jours en pleine mer, c'était vraiment bien. Et le top c'était Danko qui a joué sur scène avec Down.
Danko : Ouais c'était marrant de jouer avec Anthrax, Testament, High On Fire et j'adore Down, alors avoir la chance de jouer avec eux... J'ai joué « Bury Me In Smoke ». Ça fait parti de leur show d'inviter des musiciens. Il y a eu moi, Johnny Kelly de Type O Negative et Danzig, et Jeff Matz de High On Fire. On a tous été avec eux sur scène, et c'était énorme.
J.C : Et Pepper Keenan a été le seul à dire : "et à la guitare : Danko Jones !" Et ensuite il a pas arrêté d'écouter la chanson pendant tout le voyage ! (rires)
Danko : Personne ne savait que Johnny était derrière les fûts, et personne ne savait non-plus que j'étais sur scène (rires). Il y a aussi une vieille histoire, quand j'avais dix-huit ans j'ai eu l'autographe de Pepper Keenan alors qu'il venait de rentrer dans Corrosion of Conformity. Et à ce moment-là, COC était en tournée avec Soundgarden, Danzig, et j'avais été au concert au moment des balances avec mon magazine Creem. Danzig n'a pas pu passer la frontière et le concert allait être annulé. J'étais donc tout seul avec COC, qui venait d'apprendre que c'était annulé. Alors j'ai pris mon magazine, et j'ai demandé des autographes. D'ailleurs je les ai toujours chez moi. Et il y avait cette photo dans Creem, de Reed Mullin à la batterie avec les cheveux en l'air dans tous les sens, une photo géniale. Et il a pété un plomb devant tout le monde en la voyant, c'était un peu bizarre.
J.C : Il n'y avait pas internet à l'époque et il n'avait jamais vu la photo.
Danko : Il ne l'avait jamais vue, la photo est incroyable, mais il est devenu fou : "Oh mon dieu, regardez ça, regardez cette photo de moi !" et il le montrait aux autres mecs (rires). Bref, tout le monde l'a signée. J'ai eu cet autographe vers 1989 je crois... Et des années après, au moment de la sortie d'America's Volume Dealer de COC, il y avait cette photo dans l'album. Ils avait récupéré cette photo du magazine Creem d'il y a dix ans et l'avaient mise dans l'album ! Quand je l'ai vu je me suis dis « Oohh...WAW »... et c'était grâce à moi. Et donc, Phil Rind, de Sacred Reich est sur le nouveau projet de Reed, dont je ne me souviens plus du nom...
J.C : Phil est proche de lui. C'est son meilleur pote.
Danko : Ouais, ouais, c'est un pote à moi. (rires)
J.C : Je le connais aussi mais … C'est un pote à lui. (rires)
Danko : On se parle tout le temps. (rires) Bref, Reed était à 606, le studio de Dave Grohl en train de bosser sur son album, et Phil m'a envoyé un morceau, c'était incroyable. Si vous vous souvenez de sa voix dans Sacred Reich... rien n'a changé. C'est encore plus fort aujourd'hui, ce qui est bizarre, mais vrai. Et donc, il m'a envoyé ce morceau et récemment sur Twitter il a posté cette photo de lui et Reed à Phoenix. Et donc j'ai envoyé un texto à Phil vu que... C'est mon pote (rires). Et je lui dis, eh mec je viens juste de voir cette photo, dis à Reed que c'était moi qui avait eu l'autographe et lui avait montré la photo qui est maintenant dans America's Volume Dealer de COC. Et il l'a fait. Mais il y avait un truc avec nous et COC il y a 8 ans, on devait tourner avec eux et ce n'est jamais arrivé. Et depuis, tous les mecs du groupe ont toujours été très sympa avec moi, Dean s'est même excusé quand je l'ai vu. Et c'était un échange vraiment sympa.
J.C : Et Reed Mullin s'est souvenu de toi et de la photo.
Danko : Oui, il s'est souvenu de la photo et de la tournée que l'on a jamais faite ensemble. Pour en revenir à la question sur le Motorboat, quand Pepper m'a présenté sur scène, en tant que fan, c'était un moment énorme pour moi. Et quand tu es sur le côté de la scène au moment du concert de Down pour les regarder du côté de leur propre scène, et que Phil se tourne vers toi et te dit "Tu fais la chanson hein ?", c'est juste incroyable ! Et je crois que la façon d'être de Pepper avec moi quand on joué ensemble, c'était sa façon de dire que c'était dommage de ne pas avoir fait cette tournée huit ans auparavant, et pour tout ce qu'il s'est passé. D'ailleurs, ce moment est sur youtube, c'est une video de neuf minutes de moi en train de jouer avec Down, et on voit l'échange qu'on a Pepper et moi, et je suis heureux que ce moment ait été enregistré. Et on a utilisé ces captures du concert pour la promo de l'album avec le clip de "Gonna Be A Fight Tonight".
Vos concerts sont toujours plein d'énergie, comment faites-vous pour toujours donner le meilleur de vous-même ?
J.C : Beaucoup de repos. C'est vraiment la clé, et je pense que l'excitation vient du fait qu'on aime vraiment ce qu'on fait. On doit toujours être au moins aussi bon qu'au dernier concert donc on veut toujours être sûr de faire un bon concert qu'il y ait cinq personnes, cinq cent, ou cinq mille. Il faut donner le meilleur.
C'est donc ce que vous allez faire demain ?
Danko : Non demain on va faire le strict minimum (rires). C'est à cause du décalage horaire !
Quels sont vos plans pour 2015, vous allez faire une tournée européenne ?
J.C: On va commencer en février avec des concerts pour faire la promo de l'album et ensuite pour l'été nous allons faire des festivals. Après ça, en automne, on va certainement venir en France et faire différentes dates, c'est toujours cool de revenir ici, il y a toujours plein de clubs où jouer.
Est-ce qu'il y a un groupe que vous aimeriez prendre en tournée ?
Danko : Oh, prendre en tournée je ne sais pas mais on adorerait jouer avec AC/DC... On adorait prendre AC/DC en tournée ! On serait sympas, ils pourraient jouer après nous. (rires)
J.C : Trente minutes de set, on leur dirait quoi jouer.
Danko : Les gens risqueraient de huer AC/DC, mais s'il vous plaît, ne faites pas ça... Ne huez pas AC/DC. (rires)
J.C : Mais effectivement il y a beaucoup de groupes avec lesquels on aimerait bien tourner, et on adorait ouvrir pour AC/DC. Je ne sais pas si cette opportunité se présentera mais voilà...
Danko : Il y a des tonnes de nouveaux groupes qui émergent qu'on aimerait prendre en tournée. On a déjà parlé de quelques-uns.
J.C : Doomriders serait l'un d'entre eux.
Danko : Oui. Je ne connais pas les autres mecs mais je connais Nate Newton, et ce serait cool de tourner avec eux. Audrey Horne, Amiral Sir Cloudesley Shovell aussi sont de bons groupes. Et il y en a d'autres, Death Penalty, Mars Red Sky, des français d'ailleurs, ils sortent d'excellents albums. Beaucoup de groupes en fait.
Vous avez déjà ajouté des morceaux du nouvel album dans vos setlists ?
J.C: Oui, "It's Gonna Be a Fight Tonight", "Watch your Slide", je crois qu'à Paris demain, pour la première fois, nous allons jouer "Do You Wanna Rock".
Danko : J'espère que vous allez vous en souvenir. C'est toujours fun de jouer de nouvelles chansons, c'est toujours excitant.
Comment réagit le public quand vous jouez vos nouveaux morceaux ?
J.C : Pour "Gonna Be A Fight Tonight", je pense que c'est une chanson qui fonctionne bien en live, parce qu'il y a un chorus entraînant, et après l'avoir entendu une fois tu le connais. Donc ça fonctionne mieux qu'avec une autre chanson, tu n'as pas à l'écouter plusieurs fois pour la connaître, je pense que pour cette chanson et pour "Do You Wanna Rock", avec la cowbell, ça devrait le faire. Après plusieurs années à faire des concerts je commence à me faire une bonne idée de ce que le public attend et comment il va réagir à une nouvelle chanson.
Danko : Mais on n'écrit pas les chansons pour le live, on les écrit parce qu'on pense qu'elles sont bonnes. Mais parfois quand on finit d'écrire quelque chose, on sait si ça va fonctionner en live ou alors si ce sera plutôt un morceau qui trouvera mieux sa place sur l'album. Pour en revenir à ta question, le public réagit différemment si l'album est sorti ou pas. Ça nous est déjà arrivé de partir en tournée sans que personne n'ait entendu l'album, et quand on jouait les nouveaux morceaux il n'y avait juste pas de réactions. Puis ensuite sur la même tournée, quand tout le monde avait eu un bon mois pour écouter l'album, on a commencé à avoir des réactions. Il faut laisser le temps aux morceaux de circuler, et que les gens aient le temps de bien tout écouter.
Nos lecteurs sont impatients d'entendre votre nouvel album, vous avez un message pour eux ?
Danko : On est pas trop un groupe à message... Sauvez le monde ? (rires)
J.C : Allez sur notre site dankojones.com, voir nos dates pour nos prochains passages en France, et on sera content de vous voir.
Danko : Allez à l'école, jusqu'à ce que ça devienne chiant. Ne traversez pas la route quand vous envoyez un sms. Et ne prenez pas de drogues si vous n'en avez pas envie. (rires)
J.C : Oh mon dieu, on est juste bourré de messages positifs... Ne mangez pas la neige jaune ! (rires)
Danko : Nan vraiment, allez à l'école, jusqu'à ce que ça devienne chiant...(rires) Pour moi c'est juste au bout de cinq minutes... Dès que j'entends "Sortez vos stylos", je me casse, ça me gonfle. Et puis "Prenez vos livres page..." … Je suis plus là !
Interview réalisée par Vyuuse et Ganush.