Vexillum – Unum

On le sait, le power metal est un genre plutôt propice aux belles histoires et par la même occasion, aux albums-concept. Mais savoir raconter une histoire en fil rouge sur plusieurs chansons est un art bien à part, et peu sont les groupes qui arrivent à transformer ce défi en réussite. Vexillum s’attaque au challenge pour son troisième album, Unum, après avoir acquis une belle expérience en parcourant l’Europe au cours de ces dernières années.

Les cinq italiens en kilt préparent leur coup depuis un certain temps maintenant et ont, en tout cas, réussi à réaliser un album qui, sur la forme, donne sacrément envie à première vue. Le concept composé de 7 chansons regroupe une flopée de chanteurs invités assez exceptionnelle (dont on reparlera plus tard), chacun jouant le rôle d’un personnage.

Vexillum, 2015, Unum, italian, band, power metal, folk metal

Dans un monde où la liberté n’est qu’une vaste illusion et où les gens sont trop obnubilés par leur propre existence pour s’en apercevoir, un jeune garçon prend la route à la recherche des mystérieux « gardiens », êtres légendaires qui sont les seuls à pouvoir restaurer l’équilibre sur Terre. Sur son chemin, il fera de nombreuses rencontres, qui le feront évoluer, jusqu’à ce qu’il soit fin prêt à connaître la révélation qui changera tout… Ce concept pas franchement original mais qui reste sympathique à suivre résume plutôt bien l’album. On prend plaisir à écouter l’histoire même si au final, l’aboutissement importe peu tant le groupe prend plaisir à nous faire danser sur des rythmes folk insouciants qui cohabitent avec les passages épiques.

Le personnage du jeune garçon est donc joué par le chanteur de Vexillum, Dario Vallesi, qui traverse l’album avec sa voix caractéristique capable de monter très haut dans les aigus, dans la grande tradition des chanteurs de power italiens. Sur chaque titre, ce personnage est donc rejoint par d’autres chanteurs bien connus du genre, mention spéciale à Hansi Kürsch qui s’éclate dans son interprétation du prisonnier ainsi qu’à Chris Bay, très à son aise dans le rôle du bouffon. Alors certains reprocheront à l’album de ne se reposer justement que sur ces invités, mais Vexillum sait faire preuve d’une certaine personnalité depuis son arrivée dans le monde du metal, et ils continuent de l’imposer. On ressent, certes, toujours de grosses influences, mais ces dernières évoluent vers un un style plus sérieux, lorgnant du côté d’un Blind Guardian (tiens, tiens…)

Musicalement, les compositions restent dans la lignée des précédents travaux du groupe avec ce mélange si particulier entre happy power metal à la Freedom Call et éléments folks traditionnels. Les cornemuses et autres tin & low whistles côtoient des refrains ô combien naïfs et simples mais tellement efficaces, à l’image de ceux d’«Over The Clouds» ou « What We Are ».

L’album commence avec un « Blow Away The Ashes » d’anthologie. Une vraie introduction comme on en fait trop peu souvent qui provoque presque instantanément des frissons à l’auditeur tout en lui arrachant un large sourire sur le visage, qui risque fort de ne plus le quitter jusqu’à la fin du disque. La suite est tout simplement très bonne, avec le plus sérieux « Fire and Blood » et sa conclusion qui évoque DragonForce, tandis que « What We Are » met à l’honneur la jolie voix de Maxi Nil sous des rythmiques toujours aussi entrainantes, rappelant vaguement Eluveitie. Les titres de conclusion consacrent quant à eux la section rythmique avec un Efisio Pregio qui fait des merveilles de groove derrière son kit, que ce soit sur « The Way Back » aux chœurs impressionants ou sur « Standing As One » où tous les guests se regroupent pour un final en apothéose.

Pour compléter cette fresque, le groupe a choisi d’intégrer deux reprises, « Spunta La Luna dal Monte », de Tazenda et « Run Runaway » de Slade qu’il parvient à bien s’approprier bien que la première puisse largement dérouter (imaginez une sorte d’Umberto Tozzi metallisé…). Au final le seul défaut d’Unum se trouve au niveau des solos de guitare de Francesco Caprina et Michele Gasparri, un peu passe-partout et trop faiblards qui font un peu figure de temps morts dans les compos des italiens.

Mis à part ce léger défaut, Vexillum prouve une nouvelle fois qu’il est un groupe phare de la scène power italienne, en plein renouveau. Si les influences des maîtres sont toujours très présentes, elles n’empêchent pas le groupe d’offrir des compositions originales avec sa petite touche de personnalité qui saura faire la différence auprès de l’auditeur. On ne se pose même pas la question du live tant les chansons semblent avoir été écrites pour. Avec tant de passages faits pour jumper ou taper dans les mains, les italiens ne devraient avoir aucun mal à séduire la foule lors d’une prochaine tournée.
 

NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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