Suite à la situation de Mnemic et son avenir semblant incertain, Guillaume Bideau est donc de retour avec son autre formation One-Way Mirror. Et si ce groupe aime prendre son temps entre chaque réalisation, cette fois-ci c’est un peu moins de trois ans qu’il aura fallu attendre pour voir le successeur de Destructive By Nature. Le troisième album du quintet s’intitule Capture, récemment sorti sur le label américain Pavement Entertainment …
Nouvel album certes, mais les fans seront en terrain connu. La même recette est encore appliquée ici. Du metal moderne léché, très bien produit, avec des influences assez diverses, c’est ce dont vous aurez droit sur les douze titres que composent cette nouvelle galette. Un metal groovy, souvent très proche du neo metal, flirtant avec des mélodies pop, et des passages plus alternatifs au service de compositions concises, taillées pour le live et ne cherchant qu’à divertir l’auditeur, ce qui est déjà un bien bel objectif.
Si la recette est connue, One-Way Mirror est assez unique dans son genre, et ce, en grande partie grâce à son vocaliste identifiable entre mille. Si le bougre est capable du meilleur en délivrant des mélodies addictives, le célèbre Guillaume a la fâcheuse tendance à s’éparpiller quelque peu. La paire de guitaristes Franck et David Potvin ont eux également un jeu très direct, sans fioritures, et proposant des riffs efficaces à souhait. La section rythmique est assurée par Vincent Perdicaro et Clément Rouxel, respectivement bassiste et batteur, et réglée comme une horloge. Elle apporte la patate nécessaire à l’ensemble.
Si la recette délivrée par le combo reste sensiblement la même, on peut tout de même noter quelques différences entre Destructive By Nature et Capture. Ce dernier est plus mélodieux, un poil moins expérimental, plus catchy, dans la veine du premier album éponyme datant de 2008, en plus mainstream. Les vocaux agressifs se font plus rare, au profit d’un chant clair qui a tendance a parfois en faire trop. Les passages expérimentaux de « Speculations » ou « Confusion Core » sont assez surprenants et montrent au final que n’est pas Mike Patton (Faith No More, Tomahawk etc) ou Jonathan Davis (Korn) qui veut …
Cela dit, le nombre de singles potentiels sur cet album est encore impressionnant. Du premier hit « Stinkin’ Of Gold » en passant par « Neglected Skies » au refrain imparable, l’excellente « We Love To Complain » et la pêchue « Tomorrow Comes Fast », il y a largement de quoi faire sur cette galette. On notera aussi une ballade aux forts accents électroniques, « Warnings », tout en finesse, qui rappellera à certain Orgy et le bon temps du début des années 2000.
La reprise du hit de Patty Labelle « Lady Marmelade » fera sourire, et s’en sort plutôt bien au final, même si elle ne fera pas date. Cela dit on notera une petite baisse de régime sur « Screenshot » et « Fuck Your Autotune » ayant toutes les deux du mal à décoller.
Quoiqu’il en soit, Capture est encore un album réussi, qui trouvera son public sans mal, et ses détracteurs aussi. One-Way Mirror prouve que l’on peut passez un moment très agréable avec une musique in your face et très radio-friendly. Au final, pondre du tube à la pelle, n'est-ce pas ça avoir du talent ?