A l'occasion de la sortie du 10e album solo de Pierpoljak, prévu pour le 02.03 prochain, La Grosse Radio Reggae voulait vous offrir suite à la belle chronique de "Général Indigo" disponible ICI, une interview exclusive de l'homme que l'on nomme PK. Une première esquisse réalisée par téléphone le soir même de son premier live à Arras où la salle était d'ailleurs pleine à craquer. L'artiste reste très disponible, et m'accorde donc quelques dizaines de minutes au téléphone, où il paraît posé, serein, concentré et ouvert à la conversation. Je vous livre donc ces échanges où le feeling est très bien passé.
Ras-Pierro (R.P): Salut PK, merci tout d'abord de m'accorder un peu de temps au nom de La Grosse Radio Reggae, es-tu prêt et disponible pour réaliser cette interview?
PPJ: De rien, merci à vous, et oui je suis posé et disponible pour discuter.
R.P: Cela fait déjà cinq années que tu as sorti ton dernier album intitulé "Légendaire Sérénade", qu'est-ce qui t'a donné envie de sortir "Général Indigo" aujourd'hui, après ces quelques années passées?
PPJ: Eh bien, c'est l'envie de continuer à faire des live, à apporter de la nouveauté lors de mes concerts. J'aime aussi beaucoup écrire des chansons. J'adore écrire de nouvelles chansons, je continuais toujours à me produire régulièrement en live, mais je voulais apporter du nouveau dans mon répertoire.
R.P: Alors peux-tu justement nous en dire un peu plus sur cet album qui sort le 02 mars prochain, sur les conditions d'enregistrement, les thèmes abordés, les différentes collaborations, etc...?
PPJ: Les conditions d'enregistrement étaient bonnes, mais je n'avais pas un budget extraordinaire, je n'ai donc pas été dans des studios "prestigieux", etc... Par contre, j'ai travaillé avec de très bons musiciens, qui sont aussi des collègues et amis. Même si au départ il n'y a pas de gros budget, il y a une très bonne qualité, je suis donc très heureux de ce projet. En ce qui concerne les thèmes des chansons, c'est tout ce qui m'inspire en gros, quand j'ai envie de chanter, je puise cela dans ma vie quotidienne.
R.P: Dans le titre "un homme malheureux" qui est assez mélancolique, triste, qu'est-ce qui t'a donné envie d'écrire cette chanson?
PPJ: Ecoutes, en ce moment je ne suis pas malheureux du tout (rires), tout va bien... Mais c'est vrai que quand tu regardes toutes mes chansons dans tous mes albums, il y a une partie de ce que j'appelle la "mélancolie positive", une tristesse avec toujours une pointe d'humour. J'utilise ce terme car les sujets sont sérieux, tristes, mais je m'efforce toujours d'amener une touche d'espoir quand même ou voir d'humour. C'est vrai que je ne suis pas un mec qui écrit des chansons joyeuses, c'est clair.
R.P: Spécialement dans "Général Indigo", on voit que ce coté mélancolique, rebelle est d'autant plus présent que dans tes albums précédents malgré ta maturité...
PPJ: Je suis tout à fait d'accord avec toi, je ne sais pas si c'est ca être rebelle, mais en tout cas je ne suis pas d'accord avec plein de choses qui se passent dans la société. C'est sure que ça c'est un de mes thème primordiaux, j'ai toujours fait des chansons comme ça depuis mon premier album.
R.P: C'est vrai que même 20 ans après la sortie de "Pierpoljak", on retrouve aujourd'hui certains thèmes identiques dans "Général Indigo", comment expliques-tu cela?
PPJ: Tu sais quand j'ai une idée de chanson qui me vient, je ne suis pas dans des grands calculs (rires)... Mais par exemple dans mon album "Général Indigo", il y a une chanson intitulée "Papa du week-end", c'est actuel mais ça existait aussi il y a dix ans, ça existera toujours dans dix ans, et moi j'en suis là en ce moment, évidemment sinon je n'aurais pas fait la chanson. C'est un sujet de société, et ce que je veux dire par là, c'est aussi ce qui se passe dans ma vie qui m'inspire.
R.P: C'est pour ça que tu as des choses à dire aussi, ta vie à l'air assez mouvementée...
PPJ: Yes tout à fait, depuis toujours ma vie est très mouvementée (rires) je vais t'avouer que je suis un mec plutôt gentil, calme et tout et je voudrais être posé; mais en fait c'est comme si je vivais sur un tremblement de terre continu quoi. C'est sur que toutes ces aventures, ça met du piment dans le plat, mais bon, quand les situations deviennent trop chaotiquement répétées, je commence à fatiguer et je m'en passerais bien.
R.P: Sinon, tu as des tonnes de surnoms dans le milieu, lequel retiendrais-tu si tu devais en prendre un seul?
PPJ: PK, ce sont vraiment mes proches qui m'appelaient comme ça au début, ça s'est propagé ensuite, beaucoup de gens m'appellent comme ça, c'est un surnom assez classique pour moi. Général Indigo, il est superbe car il y a du sulfure avec tu vois, avec le vigile à Kingston et tout tu vois... ( anecdote en fin d'article) Les caribéens sont en général très fort pour te donner un surnom comme ça, et en plus une fois que tu l'as tu le garde. Celui-là me plaît beaucoup, sinon j'avais des potes en Jamaïque qui m'appelait par une expression qui signifie "tête d'ampoule" en français, c'est le genre de surnom que je n'aurais pas utilisé en titre d'album (rires).
R.P: Que nous réserves-tu pour ta venue au Divan du Monde le 13 mars prochain? Et quelle tournée prépares-tu pour la suite?
PPJ: Pour le 13 mars au divan du monde, j'ai un orchestre de tueur, c'est une super équipe. Vous êtes déjà assuré de recevoir de la bonne musique. Je vais chanter une bonne partie des chansons de l'album "Général Indigo". Ce soir, on est à Arras dans le nord, ce sera notre première scène pour ce projet, et notre premier concert il est complet, et ça, ça nous fait super plaisir, on est super content. En ce qui concerne la tournée ensuite, on n'a pas autant de dates qu'on aurait souhaitées, je t'avoue franchement, mais on en a quand même quelques-unes, on va essayer d'aller dans le plus d'endroit possible. J'espère que ça se débloquera au fur et à mesure.
R.P: Tu as déjà clippé deux morceaux dans cet album, comptes tu en faire d'autres?
PPJ: Pour le titre "Légalisé", ce n'est pas vraiment un clip, c'est un petit truc entre nous qu'on a fait comme ça. C'est une "home-vidéo" (rires). On en a effectivement clippé un autre mais ce n'est pas encore prêt, je n'ai pas de date précise à te donner car moi-même ne la connais pas. Ce sera sur le titre "Une épée suspendue".
R.P: Pour conclure notre petit entretien, peux-tu me faire un petit bilan concis de tes 20 dernières années dans la musique?
PPJ: Ba écoutés, de superbes souvenirs, j'en ai fais mon métier, j'ai eu du succès dans mon pays. J'ai été eduqué reggae musicalement parlant en Jamaïque par les plus grands, franchement je suis hyper heureux pour tout cela. J'ai aussi souvent pour ne pas dire toujours des équipes de musiciens, des orchestres super-bons, avec qui ça se passe très bien, le bilan est très positif. Il y a aussi c'est vrai les disques de platine, les victoires de la musique, les prix de la Sacem tout ça, c'est cool aussi mais le meilleur, c'est de continuer à chanter aux cotés de bons musiciens, c'est un vrai kiff. Je le dis à tous les chanteurs, quand on joue avec les bons musiciens, c'est comme un pied dans un chausson tu vois.
R.P: C'est très bien pour moi, merci de m'avoir accordé ce temps, je te souhaite un très bon premier concert pour ce soir et espère te retrouver sur la route cette année pour un échange plus long et posé. A très vite.
PPJ: Il y a pas de soucis, merci à toi et à La Grosse Radio pour le soutien, pas de problème pour se voir cette année, avec plaisir; a très vite également, Bye-bye.
Anecdote du surnom Général Indigo: « Un matin sur un parking de New Kingston, je fumais mon herbe en attendant mon pote Skabadeng. Un vigile m’est alors tombé dessus en vociférant. Après s’être engueulés comme des chiens on a fini par se lier d’amitié, et il en vint à me demander mon nom. Les jamaïcains n’arrivent pas à prononcer Pierpoljak, alors il éclata de rire me disant que c’est pas terrible comme blase. Et m’ayant vu quelques minutes avant m’énerver avec mes yeux bleus qui lui lançaient des éclairs, il m’a alors rebaptisé Général Indigo ». (Pierpoljak)