Björn « Speed » Strid et Sylvain Coudret de Soilwork

"C'est un bon moment pour Soilwork de sortir ce live"
 

A l'occasion de la sortie du premier DVD de Soilwork, intitulé Live in the Heart of Helsinki, Speed, chanteur, et Sylvain, guitariste, ont accordé une interview à La Grosse Radio en évoquant ce qui tourne autour de cet événement. Ils ont également parlé de leur prochain album, actuellement en cours d'enregistrement, sans oublier de dire un mot sur l'état actuel du groupe, ses débuts, ainsi que les relations entre les membres.

Bonjour et merci à vous-deux de nous accorder cette interview. Vous sortez votre tout premier DVD live, comment se fait-il qu'il ne sorte que maintenant ?

Björn "Speed" Strid : C'est vrai que cela a pris du temps. Nous avons déjà eu plusieurs offres pour en sortir un par le passé, mais plusieurs choses nous ont empêché d'aller au bout du processus, notamment les différents changements de line-up auxquels nous avons été confrontés. Cependant, je suis content que nous ayons attendu aussi longtemps, parce que maintenant, nous sonnons mieux et sommes bien plus intéressants à regarder jouer. En plus, les chansons de notre dernier album studio en date, The Living Infinite, méritent vraiment de faire partie de la setlist, du coup, c'est un bon moment pour Soilwork de sortir ce Live in the Heart of Helsinki, dans lequel chacun de nos albums est représenté.

Du coup, pas trop stressé à l'idée d'enregistrer ce live ?

Speed : J'étais assez nerveux, c'était une grosse date et en plus, c'était notre premier DVD, donc je ne savais pas trop à quoi m'attendre. Donc j'étais inquiet, notamment sur le fait d'ignorer la présence des caméras lorsque je suis sur scène. C'est un coup à se sentir suivi ! [rires] Du coup, quand je suis entré sur scène et que j'ai vu les caméras, je me suis senti un peu bizarre pendant les deux premières chansons, mais après c'est devenu un concert normal, avec le côté célébration en plus, vu l'occasion.

Sylvain Coudret : Tu y penses quand tu joues, mais à un moment, il faut que tu les oublies pour jouer comme à chaque date. Au début, on stresse un peu, mais après tout revient à la normal

Le concert dure quasiment deux heures, cela ne vous a pas trop fatigués ?

Sylvain : Fatigué ? Non ! Si cela ne dépendait que de moi, cela aurait duré trois heures ! [rires] Je pense que deux heures, c'est une bonne durée pour un DVD.

Speed : En plus, ça m'a permis de perdre douze kilos en un soir ! [rires] Dommage que je les ai repris depuis. Il se trouve que nous trichons un peu sur ce DVD, car il y a eu une pause au milieu du concert.

Soilwork live

Pourquoi avoir choisi la ville d'Helsinki (Finlande) pour enregistrer ce DVD ?

Speed : C'était un choix de sécurité dans le sens où c'est un excellent endroit pour jouer. Nous y faisons quasiment toujours salle comble. D'ailleurs, en Finlande, nous n'avons pas fait que des festivals de metal, mais aussi des festivals généralistes. De plus, nous avons commencé à marcher dans ce pays assez tôt dans notre carrière, du coup, nous avons des fans très loyaux là-bas. Ca tombe bien aussi dans le sens où The Living Infinite contient beaucoup d'instants mélancoliques, ce qui va bien avec la ville, qui est aussi mélancolique.

Sylvain : Et puis le public était complètement dingue !

C'est vrai, d'ailleurs, en plus d'être fous, on voit que les fans sont d'âges différents, qu'en avez-vous pensé ?

Speed : Nous avons un public très varié. Par exemple, quand on joue en Suède, il y a beaucoup de jeunes qui viennent nous voir.

Sylvain : C'est vrai qu'il y en a de plus en plus, les fans amènent leurs enfants maintenant !

Speed : Oui, dommage qu'on n'attire pas plus de femmes [rires]

On retrouve deux invités sur scène : Floor Jansen (Nightwish) sur "Let this River Flow" et Nathan J. Biggs (Sonic Syndicate) sur "Black Star Deceiver". Ils ne sont pas sur les titres originaux. Pourquoi les avoir choisis ?

Speed : J'ai rencontré Floor il y a quelques années parce qu'elle voulait que je chante sur le premier album de ReVamp et elle m'avait d'ailleurs dit qu'elle était très fan de ma voix, ce qui m'a fait plaisir parce que je trouve que c'est aussi une excellente chanteuse. Du coup, je voulais lui renvoyer l'ascenseur et l'occasion du DVD était toute trouvée. Elle a accepté, mais il fallait maintenant trouver la bonne chanson. Je pense que "Let this River Flow" est un très bon choix, parce que c'est assez varié vocalement et elle peut aussi bien faire du chant clair que du cri, donc c'était bien de la faire ensemble. En ce qui concerne Nathan, j'ai fait du coaching vocal avec lui entre 2006 et 2007 et ses capacités m'ont bien impressionné. On est restés en contact depuis, du coup c'était un choix naturel de l'inviter. Sur "Black Star Deceiver", Devin Townsend est l'invité qui l'a enregistrée en studio, mais Nathan le remplace très bien.

Sylvain : On dirait ton frère jumeau sur scène !

Speed : En un peu mieux foutu ! [rires]

Du coup, aviez-vous essayé d'amener Devin Townsend sur scène pour cette chanson ?

Speed : Oui, mais il est très occupé avec tous ses projets, du coup, il n'avait pas le temps, et c'est un peu long de faire le trajet depuis Vancouver (Canada) pour juste une chanson.

Soilwork

Du coup, y a-t-il d'autres artistes avec lesquels vous aimeriez partager la scène ?

Sylvain : Il y en a tellement… J'aimerais beaucoup jouer avec Steve Vai, mais il y en a trop pour que je puisse tous les citer.

Speed : Je me souviens qu'au début de notre carrière, Rob Halford (Judas Priest) disait beaucoup de bien de notre musique. Cela serait vraiment bien de trouver une occasion de jouer avec lui.

Vous étiez déjà contents du travail accompli sur The Living Infinite, comment vous sentez-vous maintenant qu'il a été classé dans les meilleures ventes de plusieurs pays ?

Speed : C'est super, nous en sommes tous très contents. Le retour de la presse a été très positif et il a bien attiré l'attention. On a bien soutenu cet album sur scène, mais on s'est dit qu'on aurait pu encore mieux le soutenir. Nous avons fait beaucoup de tournées en tête d'affiche, ce qui est bien pour nous, mais faire un support pour un groupe plus gros nous aurait servi, mais cela ne s'est malheureusement pas fait. Ensuite, nous avons eu des soucis avec le management, ce qui nous a pris pas mal de temps. Il y a eu plusieurs soucis qui ont apporté plusieurs ombres au tableau. Cela dit, ça  n'enlève pas mon enthousiasme par rapport à cet album.

Sylvain : On peut clairement voir la différence entre cet album et le précédent [The Panic Broadcast – 2010], notamment au niveau des tournées : on a fait plus de concerts à guichet fermé, même le lundi en Europe, c'était un grand pas en avant pour nous.

Speed : C'est vrai que ces concerts se sont très bien passés, on ne regrette pas cette tournée, mais je pense que cela aurait été meilleur de pouvoir faire au moins une tournée avec un groupe plus gros. On a failli tourner avec Testament, mais cela ne s'est pas fait. Maintenant qu'on a rejoint Breaking Bands, managé par Chuck Billy et Jon et Marsha Zazula, on espère que cela pourra se faire à l'avenir, Soilwork et Testament iraient bien ensemble sur la même affiche.

Du coup, qu'en est-il de l'album suivant ?

Speed : Nous sommes actuellement en studio en train de l'enregistrer. Nous sommes à Stockholm avec David Castillo et Jens Bogren à la production. Ce ne sera pas un album double ou triple [rires], la durée sera plus habituelle. Il sera plus rapide et plus extrême en un sens, il sera plus sombre aussi. Il me rappelle un peu le death old-school de Stockholm ou même, pour brasser plus large, le death metal du début des années 90. Je pense qu'on reprend les choses où on les a laissées avec The Living Infinite, en plus sombre.

Sylvain : Ce sera plus rapide, mais il y aura quand même de la mélodie, ça reste un album de Soilwork. On n'a pas encore fini de l'enregistrer, du coup, on ne sait pas encore tout à fait comment ça va finir. Mais c'est intéressant de voir tout ça prendre forme.

Et quand comptez-vous le sortir ?

Speed : Cette année, quelque part après l'été. A la mi-octobre je pense.

Soilwork

Speed, tu as un autre projet, The Night Flight Orchestra, qui va bientôt sortir son second album, Skyline Whispers. Peux-tu nous en parler ?

Speed : Tout est fini et il est prêt. David avait déjà bien travaillé dessus il y a deux ans, mais j'ai fini par écrire aussi quelques chansons dessus. Il sera meilleur que le premier. Nous en étions fiers, mais celui-ci est un peu différent. Ce sera le même line-up, avec Sebastian Forslund, qui avait produit Internal Affairs, qui vient jouer de la guitare, des congas, un peu de choeurs et un peu de tout. C'est un membre permanent maintenant.

Soilwork ne va pas tarder à fêter ses 20 ans d'existence, quel est ton souvenir le plus important dans cette carrière ?

Speed : Je suis content qu'au début de notre carrière, nous avons pu être aidés par Michael Ammot [Arch Enemy, Spiritual Beggars, ex-Carcass], il a pu nous aider à diffuser notre démo. Parfois, dans un groupe, tu as besoin d'avoir des relations et aussi d'un peu de chance. Le climat musical était différent à l'époque. Il a donc envoyé des cassettes à des labels qui l'ont écouté et nous avons signé assez rapidement chez Listenable Records. Nous avons aussi eu l'opportunité d'aller au Japon assez tôt, ce qui n'était pas le cas de tous les groupes à l'époque et ça nous a beaucoup aidés. Nous avons aussi signé chez Nuclear Blast au bon moment, ce qui a permis à l'album A Predator's Portrait (2001) de bien être mis en avant. Il y a plein de moments-clés, comme participer au Ozzfest, ce qui nous a permis de nous faire un nom en Amérique du Nord.

Et Sylvain, qu'est-ce que ça te fait d'être le seul français au sein de Soilwork ?

Sylvain : ça fait… français ? [rires] Il se trouve qu'on parle français ensemble avec Dirk [Verbeuren, batteur]. Ça fait quelques années que je suis avec eux, mais je pige toujours que dalle au suédois [rires], c'est vraiment éloigné du français. C'est plus facile pour lui avec le suédois, mais, on arrive toujours à se comprendre entre nous sans problème.

Photos :  © 2014 Nidhal Marzouk / Yog photography
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.



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