Ladies and gentlemen, this is the bluuuuues explooooooooooosion !!! Jon Spencer et ses sbires sont de retour pour nous envoyer en pleine face une bonne dose de blues urbain New Yorkais. Le nouveau né s’appelle Freedom Tower – No Wave Dance Party 2015 et il s’annonce à la hauteur des précédentes productions du combo.
Dès "Funeral", morceau d’ouverture de ce Freedom Tower, on retrouve un Jon en pleine forme vociférant ces désormais fameux : "Bluuuuuuuuuues Exploooooooooooooosion". Tous les ingrédients qui ont fait le succès du trio sont bien présents. Un Jon hyper présent, leader charismatique au chant, la rythmique assurée par Russell Simins est toujours irréprochable et Judah Bauer donne son assise à l’ensemble à coup de guitare ou de parfois de guitare bariton pour donner un peu plus de basses.
Avec "Betty Vs The NYPD", le Blues Explosion lorgne vers un garage punk puissant mais toujours stylé et racé. Quoi qu’on en dise, c’est du bon vieux rock ‘n’ roll envoyé puissamment par un type dont le charisme n’a rien a envier à Elvis sortant des studios Sun. Quelle classe ! Le mec force le respect.
"Born Bad" nous rappelle à grand coup de guitares que le Blues Explosion n’a rien perdu de sa véhémence et de sa puissance de feu. Qu’il est bon de trouver encore des artistes de ce calibre qui n’ont pas cédé aux chimères de la musique commerciale et qui n’ont cesse de proposer des albums de qualité « à l’ancienne » !!!
"Dial Up Doll" pourrait se poser comme un single de l’album. Morceau facilement abordable, il est un condensé des ingrédients qui ont fait le succès du Blues Explosion depuis plus de 20 ans. "Down And Out" laisse la part belle au feeling. "White Jesus", du haut de sa minute trente, nous balance un riff énorme à travers les esgourdes et laisse la place à des soli cisaillant. Sans concession…
Les vocaux du patron peuvent parfois trouver échos chez les fans de rap tant le message scandé regorge de violence urbain. Jon Spencer et son groupe représentent le renouveau du blues urbain. Après presque 25 ans de bons et loyaux services à la cause, la motivation de faiblit pas.
Le coté urbain est très présent dans cet album avec quelques titres qui se démarquent d’un blues traditionnel en intégrant des nuances très funky ou encore lorgnant vers le chant rappé. "Do The Get Down” premier single en est une parfaite illustration.
"Crossroad Hop" nous propose encore un groove très urbain, guitares en retrait porté par une ligne de basse au son trash. Jon Spencer y met en avant son charisme de vocaliste dans un morceau plus calme qu’à l’accoutumée.
"The Ballad Of Joe Buck" est un de ces brulots dont le Blues Explosion raffole. Spencer s’y montre très à son aise. Son chant laisse apercevoir des connexions avec la culture rap. En moins de deux minutes l’affaire est expédiée.
Pour chercher la petite bête, on pourra dire que "Bellevue Baby" est un formidable tremplin pour mettre en orbite Jon Spencer mais qu'il y cabotine un peu trop et l’urgence des premiers albums semble avoir disparu. 'Cooking For Television' laisse la place a de belles envolées guitaristiques. Le chant de Spencer convainc sans aucun souci mais on cherche la petite étincelle de génie qui ferait passer le titre de très bon à exceptionnel.
Mais un morceau comme "Tales of the Old New York: The Rock Box" nous prouve que le combo en a encore sous le pied. Yeah ! This is the Bluuuuuuuuuuuuues Exploooooooooooosion, lady and gentlemen ! Et la cuvee 2015 n’est pas mal du tout...
Jon Spencer explore donc avec Freedom Tower – No Wave Dance Party 2015 le microcosme new-yorkais. Il nous livre un album bourré de chroniques acides de sa ville. Cet album respire le vécu et la sincérité et musicalement on est sur le même registre. Spencer cherche toujours de nouveaux horizons mais en gardant les bases qui ont fait la légende du power trio. Freedom Tower revisite et dépoussière les clichés blues en les acidifiant avec un coté funky assumé et quelques incursions dans la culture hip-hop. Encore une belle réussite pour le gang qui viendra défendre son album très bientôt dans nos contrées.