Quelques heures avant d'ouvrir pour Steel Panther, le bassiste de Black Veil Brides, Ashley Purdy,
nous a accueillis dans les coulisses de l'Olympia pour répondre à nos questions.
Salut Ashley ! J'aimerais tout d'abord te remercier de nous accorder cette interview, pour parler de l'actualité de Black Veil Bride, à l'occasion de ce concert à l'Olympia.
C'est bien normal !
Vous avez sorti votre quatrième album en octobre dernier, que penses-tu que le groupe ait accompli avec ce disque ?
Plein de choses ! A la fois en tant que groupe et individuellement. Pour commencer, concernant l’écriture et l’enregistrement, nous voulions accomplir quelque chose de différent de Set The World On Fire ou Wretched And Divine, bien que nous adorions ces derniers. Quelque chose qui serait plus proche du metal des années 80, dans un sens, avec plus d’hymnes. Beaucoup de nos références ont été produites par Bob Rock, qui a assuré la production de ce quatrième album. On aime beaucoup ses travaux antérieurs, avec Mötley Crüe et Metallica notamment… donc arriver à travailler avec lui a constitué un premier accomplissement pour nous. Ensuite, on a réussi à ajouter tous ces petits détails qui manquaient à la production des albums précédents : je suis convaincu que la différence avec nos trois premiers disques est évidente. On a donc accompli beaucoup de choses de ce point de vue. Après, je pense que l’album nous a permis d’élargir à la fois notre style et notre public, qui est de plus en plus diversifié. Tu vois, je crois qu’à nos débuts, le coeur de nos fans était les adolescents, mais maintenant c’est beaucoup plus large : on voit tous types de métalleux et de fans de hard rock à nos concerts, à présent. Cet album représente donc un accomplissement d’un point de vue artistique mais aussi vis-à-vis de cette diversification de notre public.
Ce quatrième album tire simplement son titre du nom du groupe. C’est souvent ce que font les groupes pour leur premier disque : pourquoi ce choix ?
Un certain nombre de raisons je pense. Ca fait maintenant cinq ans que le groupe est ce qu’il est aujourd’hui, et il y a plusieurs choses que nous voulions accomplir au travers de nos albums précédents. Pour le premier, il s'agissait de concrétiser des compositions que nous avions déjà, alors qu'on ne se connaissait pas encore très bien. Avec Set The World On Fire, c'était plutôt "On va vous montrer à quel point on est de bons musiciens !". Il est assez délirant, bien plus metal et dynamique en un sens... Beaucoup de soli de guitare, j'adore le jeu de batterie, ça part dans tous les sens... Pour Wretched And Divine, on se connaissait déjà beaucoup mieux et on s'est focalisés sur l'idée de faire quelque chose de conceptuel, guidé par un véritable scénario, et ayant de l'envergure.
Étant donné qu'on avait déjà rempli tous ces objectifs, on a réalisé cet album sans aucun concept en tête, de façon très directe et brute, du pur hard rock. Et donc il n'y avait aucun sens à donner un titre à cet ensemble sans ligne directrice, dont les titres sont les plus authentiques et honnêtes qu'on ait écrit jusqu'ici. On s'est donc dit que c'était simplement un album de Black Veil Brides et qu'il n'y avait donc aucune raison de lui donner un titre. L'album représente le groupe, il regroupe ce qu'on est vraiment. Et puis en faisant ce disque, on a passé un mois et demi tous ensemble, jour et nuit, 24 heures par jour, et ça se ressent dans la façon dont sonnent les titres. C'est plus lourd, plus puissant, et surtout très vrai et honnête. C'est vrai, c'est notre quatrième enregistrement, mais c'est simplement Black Veil Brides. Tels que nous somme aujourd'hui, en tous cas, et l'album en représente le meilleur.
Depuis la sortie de l'album, vous avez beaucoup tourné : comment les nouveaux morceaux ont-ils fonctionné, et comment le public y a réagi jusque là ?
Très bien, je veux dire... Tu le verras par toi même ce soir ! [rires] En fait, même avant la sortie de l'album, on avait diffusé quelques trucs en ligne, comme le titre "Faithless" pour lequel on a fait une vidéo avec quelques images, et même pas de paroles. C'était le premier et ensuite il y a eu "Heart Of Fire" et "Goodbye Agony". Ce qui est génial avec ça, c'est que dès qu'on jouait quelque part, le public connaissait déjà toutes les paroles, les structures des morceaux, quand lever leurs poings en l'air et chanter avec nous, comment interagir avec le groupe... Et se retrouver face à un public qui a déjà tout ça en tête avant même la sortie de l'album, c'est vraiment génial ! Encore une fois, tu verras tout ça pas plus tard que ce soir ! Et franchement nos fans sont vraiment particuliers par rapport à ceux d'autres groupes : il y a une véritable communauté, une armée de fans ! Ils se rassemblent... j'ai vu des photos de gens ici à Paris qui se sont rassemblés par eux-mêmes avant notre concert. Ils se retrouvent, passent la journée ensemble, prennent des photos, s'habillent pour l'occasion... C'est une vraie civilisation, une communauté qui a complètement échappé à notre contrôle ! [rires]
Black Veil Brides ouvre pour Steel Panther à l'occasion de deux concerts, le premier étant ce soir. Comment c'est de les côtoyer en tournée ?
Eh bien déjà, on les connait depuis plus de dix ans, on est de bons amis de Los Angeles. Avant que notre groupe existe, et même avant que Steel Panther ou leurs groupe précédent, Metal Skool existe… J’ai même interviewé la femme de Satchel ! On est proche à ce point là. Il se trouvait juste qu’ils étaient en tournée et nous aussi, on arrivait en Europe au moment où ils revenaient du Royaume-Uni… Vu qu’on se croisait, ça semblait donc logique de jouer ensemble, parce qu’on avait pas encore de date ici. Parfois c’est difficile pour nous de jouer ici, mais c’est simplement une opportunité qui s’est présentée, une synergie qui a rendu le truc possible. On a saisi cette opportunité sans hésiter, on les adore !
Et penses-tu que vous reviendrez jouer en France en tête d’affiche, peut-être dans d’autres villes que Paris ?
Oui, on veut le faire ! Et effectivement je vois souvent, sur Twitter par exemple, beaucoup de fans qui écrivent “Vous avez loupé telle ou telle ville/date”... Mais souvent c’est très politique. Les promoteurs cherchent les endroits rentables, ceux où ils ont des garanties pour la prise en charge des vols, des logements, de l’équipe. Et si financièrement ce n’est pas viable, et bien la date ne se fait pas. Il y a tout ce manège derrière nos tournées, ce que les fans ignorent souvent. Donc, message à nos fans : appelez vos stations de radio, les promoteurs de votre région, et dîtes leur que vous voulez voir Black Veil Brides sur scène et à la radio ! Ca peut vraiment peser dans la balance, la voix des fans est très importante dans les choix politiques des promoteurs. Au final, on manque forcément certains endroits à notre insu. Je sais pas exemple qu’on va aller en Russie, et qu’on ne s’arrêtera pas en Ukraine. Les gens s’en plaignent et sont déçus mais malheureusement on n’y peut rien, ce n’est pas nous qui organisons la tournée, nous allons là où le tourneur nous envoit.
Etant donné que le concert de ce soir est une première partie, le set sera plus court que tout au long de la tournée.
Oui, et une fois encore je comprends que certains fans en soient déçus. D’habitude on joue une heure et demie, presque deux heures, et là on n’aura que 40 minutes.
Comment gérez-vous cela en terme de setlist ?
C’est presque une bonne chose pour les fans, parce que du coup on ne jouera que des tubes ! On était justement en train de travailler dessus dans les loges il y a quelques minutes, pour voir à quels endroits on allait retirer des chansons. Par exemple, les cinq derniers titres sont tous des morceaux pour lesquels on a fait des clips. Ca va être très direct et intense, on devrait passer un bon moment !
Quelques titres du dernier album tout de même ?
Clairement, oui ! Presque toutes en fait… On va jouer “Heart Of Fire”, “Faithless”, “Goodbye Agony”... “Last Rights” également, ce n’est ni un clip ni un single, mais vraiment un de nos morceaux préférés.
Black Veil Brides a beaucoup tourné, notamment aux Etats-Unis. Est-ce que tu vois une grosse différence entre les réactions du public de chaque côté de l’Atlantique ?
J’ai vraiment l’impression que les gens sont beaucoup plus attaché au hard rock et au metal à l’international. Un exemple tout bête : aux Etats-Unis, les magazines rock sortent tous les deux mois. Ici, ce sont parfois des magazines hebdomadaires, notamment au Royaume-Uni : ça montre bien le grand intérêt des fans européens pour ces genres de musique. C’est la même chose si on s’intéresse à la capacités des salles : on joue souvent dans des endroits bien plus grands en Europe qu’aux Etats-Unis, qui sont pourtant notre pays d’origine. Et ça ne fonctionne pas dans l’autre sens : on connait beaucoup de groupes européens qui viennent en Amérique et n’arrivent pas à écouler vingt billets alors qu’ici ils remplissent des salles comme Wembley. Je pense à You Me At Six par exemple. Dans notre sens tout va bien, mais venir depuis l’Europe est difficile.
Pour en revenir à vos concerts, vous avez commencé à jouer “Kickstart My Heart” de Mötley Crüe récemment.
Juste pour le fun ! [rires]
Est-ce qu’il y a d’autres reprises qui te tentent ou que vous avez prévu de jouer ?
La façon dont ça s’est décidé est amusante : on connaissait vaguement le titre, on ne l’avait jamais répété, et on a fait un petit boeuf, on a trouvé ça marrant. On avait aussi joué du Danzig ce jour là, et quand on en est venus à “Kickstart My Heart’, on s’est dit que tout le monde adorait ce titre et que ce serait sympa de l'intégrer à nos sets. Mais on ne la jouera pas ce soir, on fera une autre reprise, tu verras ce que c’est [il s’agira de “Rebel Yell” de Billy Idol, ndlr]. Il faut bien vous donner quelque chose dans ce style, parce que Steel Panther sont très ancrés dans les années 80, et on veut partager un peu cet univers ce soir, jouer un titre qui fasse danser le public.
Est-ce que le groupe a déjà pensé au prochain album, si tôt après la sortie de Black Veil Brides ?
On a déjà commencé à en parler, vaguement. On a parlé de la direction à prendre, des producteurs avec qui on aimerait travailler, mais rien de très concret pour l’instant. On écrit tous des compositions dans notre coin, on les enregistre sur un MP3 pour y revenir plus tard. Donc on a quelques idées qu’il faudra mettre en commun. Mais notre emploi du temps est déjà rempli jusqu’en décembre, avec notre tournée mondiale… donc on prendra un peu de repos après Noël et on travaillera sur tout ça à ce moment. L’album ne sortira probablement pas avant le printemps 2016. On a encore un album à sortir avec notre label, du fait de notre contrat, on va le faire et ensuite réfléchir aux options qui s’offrent à nous à ce moment là.
Mis à part ce futur album et la tournée en cours, le groupe a-t-il d’autres projets ?
Beaucoup de concerts oui, et travailler sur ce prochain album à la fin de l’année. Mais à part ça… On n’a pas une seconde à nous depuis un moment ! On a écrit vingt titres pour notre dernier album, on a fait un film… On a un DVD live qui sort bientôt [en juin, ndlr], c’est encore un truc sur lequel on travaille. On a toujours de nouvelles idées, par exemple pour le merchandising, organiser des concours pour nos fans… Il y a toujours quelque chose !
As-tu un dernier message à faire passer à nos lecteurs de La Grosse Radio, et aux fans français du groupe ?
Comme je l’ai dit, nos fans sont des champions en termes de réseaux sociaux et de partage, et il faut continuer à appeler les radios et les promoteurs comme vous le faîtes pour réclamer la musique que vous souhaitez entendre. A l’inverse quand des organisateurs cherchent des groupes, faites-le nous savoir ! Fans, continuez à être derrière nous, BVB Army, continuez votre soutien ! Comment je pourrais le dire en français déjà ? “Je t’aime”, c’est ça ? [rires]
Merci encore Ashley pour cette interview, bonne chance pour cette grosse tournée et à bientôt !
Merci à toi, c’était un plaisir !Photos et vidéo :
Photos et vidéo : © 2015 Nidhal Marzouk / Yog Photography
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