Lénine Renaud – 6, rue Brûle Maison

Dans le monde fabuleux du Rock, le concept de Supergroupe est une réunion de membres de plusieurs fameux groupes. Cela a donné lieu a des projets extraordinaires comme Crosby, Stills & Nash, The Dead Weather (Jack White, Dean Fertita…), Atoms for Peace (Thom Yorke, Flea...), SuperHeavy (Mick Jagger, Dave Stewart…) ou encore Them Crooked Vultures (John Paul Jones, Dave Grohl...) et j'en passe…

Ça, c'était pour l'international. En France, les exemples sont moins courants mais je me dois de citer Los Carayos de François Hadji-Lazaro, Manu Chao et Alain Wampas réunis pour une alliance explosive de rockabilly et de punk entre la fin des 80's et le début des 90's. Ce qui nous amène en glissant dans le genre à la chronique du jour...

Nous sommes en présence avec Lénine Renaud d'un All-Stars Band de la chanson française. Quand Franck Vandecasteele dit Mouloud, chanteur percussionniste de Marcel et son Orchestre, rencontre Cyril Delmote, guitariste des VRP, c'est pour moi le début d'un Supergroupe. Ouf… Seule ombre au tableau, les deux groupes sont désormais clos. Fin de l'intro. Et action de nos deux jojos sus-cités avec quatre autres musiciens : Guillaume Montbobier, Jean-Baptiste Jimenez, Gauthier Dubuis et Laurent Mollat.

nouvel album, chanson française, Le Visage de Dieu

 

Leur amusant nom, Lénine Renaud, cadre le concept dans leur engagement à la gauche, la vraie, dans le groucho-marxisme, dans la chanson festive voire musette néanmoins intelligente (Renaud ?) et au Nord (oui, oui pour Line Renaud, une dame du Nord…).
Si le groupe est né du hasard d'une programmation et d'un boeuf, le groupe sort néanmoins le 13 avril prochain son second album 6, rue Brûle Maison.

Dès l'intro, "Qu'est-ce que je devrais dire moi", on est surpris et séduit par la touche Rock bluesy de la musique qui s'entrechoque avec un style plus guinguette comme sur "Les Liaisons dangereuses" qui devrait faire plaisir à Bescherelle ta mère. Sur certains autres titres tout en douceur on peut penser aux Ogres de Barback ("Transport en commun", "Ma môme") mais le groupe peut se faire aussi métalo avec "Hypertrichose Palmaire" et ses percussions d'usine.


 

Armé d'un banjo, d'harmonicas, d'un accordéon, de guitares, d'une contrebasse et d'une mandoline, 6, rue Brûle Maison est à la fois tendre ("Ma môme"), irrévérencieux à souhait avec "Le Visage de Dieu" que n'aurait pas renié Charb, drôle ("Mon pote et mon chien") ou réfléchi ("La Résidence"). Plein de réflexions sur la vie où l'espoir ne serait pas une naïveté ("Victor Rodriguez"), une vie emplie d'ouverture d'esprit.

Un album comme on aimerait en voir plus souvent, un album à l'image de notre vie, un album aux mille sensations et sentiments. Amusant ou triste, joyeux ou mélancolique, 6, rue Brûle Maison offre des histoires de tous les jours en nous rappelant combien il faut combattre les aberrations de la vie moderne.
Définitivement un Supergroupe.


Concerts à venir :
Première partie de Sanseverino le 13 mai 2015 à Lille, Le Grand Sud
A l'Européen, Paris, le 20 mai 2015

Yann Landry

Crédit photo : Lénine Renaud

NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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