Un vent de prog a soufflé sur le Trabendo samedi dernier, à l'occasion d'une petite tournée européenne, Karnivool nous ont offert une date parisienne, accompagnés des Anglais de Monuments.
Monuments
Un combo au look atypique venu tout droit de Grande-Bretagne a ouvert les hostilités ce soir-là
et ce n'était autre que Monuments !
Avec un EP et deux albums à leur actif, les Anglais ont déjà su conquérir les adeptes du djent progressif et intéresser certains novices du style, à en voir la foule ils étaient eux aussi sévèrement attendus ce soir.
Le combo nous délivre des titres d'une technique foudroyante, des riffs aussi entraînants qu'époustouflants, une musique ultra moderne pour des musiciens à bloc.
Chris Baretto, frontman de la bande, impressionne tant au saxophone qu'à sa voix, justesse et puissance auront été ses maîtres mots.
Il exprimera à plusieurs reprises le plaisir qu'il éprouve d'être à Paris :
"On est super content d'être là ce soir, et moi particulièrement dans cette salle où mon père a eu l'habitude de jouer des années avant ".
Passion et énergie c'est aussi ce que la fosse partage : headbangs et pogos sont de mise.
Karnivool
Il y a deux ans, La Grosse Radio s'était entretenue avec le bassiste du quintet Jon Stockman, quelques heures avant leur concert à la Boule Noire, afin d'en savoir plus au sujet de leur dernier album en date : Asymmetry, très bien accueilli par la critique.
Il faudra attendre encore quelques temps avant la sortie du prochain opus des Australiens et pour patienter, le combo nous a concocté une superbe setlist.
Un Trabendo très bien rempli malgré que le groupe n'ait rien sorti depuis 2013.
Nous sommes donc revenus aux premières heures de Karnivool, en effleurant les notes de Themata, Soud Awake pour finir sur Asymmetry.
Une cohérence chronologique remarquable tout au long du set, les riffs plus frontaux des débuts ( "Shutterspeed", "Roquefort") ont laissé place à des textures plus aériennes.
La foule se ballade agréablement sur ses différents univers : quand certains s'autoproclament choristes, d'autres se complaisent à des danses titubesques.
Une complexité musicale s'allie à une simplicité scénique :
Contrairement aux fous furieux de Monuments dont Chris Barello qui ne s'est pas retenu de se jeter dans la fosse, Ian Kenny, frontman de Karnivool est à l'opposé cette attitude scénique, il opte pour une gestuelle minimaliste et se contente de sourire en permanence, une prestance apaisante et une maîtrise indéniable de sa voix.
Nous avons pu profiter d'un excellent son, se délecter de l'intensité des riffs, d'une basse très présente et d'une section rythmique au top.
La soirée s'achève et les deux groupes ont su nous faire voyager dans leurs univers respectifs.
Credit photos: Marjorie Coulin