Svartfolk
Maladie noire, voici comment pourrait se traduire le nom de ce groupe danois. Svartsot n’en est pas à son coup d’essai puisque le groupe (qui s’est notamment produit à Paris lors du dernier Cernunnos Pagan Fest) nous propose aujourd’hui son quatrième album, quatre ans après Maledictus Eris. Avec Vældet, le sextet a choisi de jouer la sécurité et nous propose toujours cette musique qui l’a fait connaître, un folk/viking metal qu’on peut parfois comparer à la musique d’Ensiferum avec un plus gros accent mis sur les instruments folkloriques.
La recette de Svartsot est simple, mais efficace : le côté dansant et festif du folk metal rencontre les rugissements féroces du death metal et même si Vældet ne révolutionne en rien cette approche musicale, cet album paraît plus mature et peut être plus réfléchi que les travaux précédents des danois. Le résultat des quatre ans d’attente depuis la sortie précédente ? En tout cas le nouvel opus s’ouvre sur une notre positive avec "Midsommer" rappelant un peu certains des titres les plus sautillants de Korpiklaani, mais avec des guitares dignes de la scène death mélodique suédoise. On retrouve ce genre de tempo et de rythmique sautillante plus loin dans l’album avec "Markedstid".
En parlant de death metal, l’influence suédoise se fait véritablement sentir lors de "Kilden - I Marker og i Lunde", la voix de Thor Bager parfois proche de celle d’un Johan Hegg (Amon Amarth) donnant presque l’illusion d’avoir affaire à un clone danois des célèbres vikings. Les riffs de guitare ne sont pas non plus étrangers à cette comparaison.
Tout au long de l’album, les parties plus agressives font donc place à des passages enjoués ("I Mørkets Skær" avec sa flûte) ou simplement ambiancés comme le "Ved vældets vande" final. Le principal défaut étant que malgré cela, le tout semble monotone et long (l’album dépassant quand même les 45 minutes). Certains titres s’éternisent inutilement ("Markedstid" qui aurait très bien pu faire deux minutes de moins). De manière générale, la première moitié de la galette est bien plus enthousiasmante que la seconde partie qui semble faire un peu office de remplissage.
Mais cela ne veut pas dire que la musique de Svartsot soit pour autant mauvaise ! Au contraire, même si elle manque d’originalité et de renouvellement. Le chant death de de Thor Bager contrebalancé par les mélodies folk de Hans-Jørgen Martinus Hansen et le jeu de guitare du duo Cris Frederiksen/ Michael Alm faisant tout le charme de Vældet. Il faut juste ne pas être allergique aux flûtiaux qui sont parfois envahissants dans le mix.
Svartsot ne prend aucun risque et ne s’éloigne finalement pas beaucoup des standards du genre, mais l’écoute de ce nouvel album peut s’avérer plaisante si vous cherchez quelque chose à vous mettre dans les oreilles dans le style folk/viking et que vous avez déjà retourné le dernier Ensiferum dans tous les sens. En quatre albums, les Danois commencent à se faire un nom et s’ils parviennent à ajouter un soupçon d’originalité dans leur recette, celle-ci pourrait bien donner un résultat très sympathique dans le futur.