Bloodbound – Unholy Cross

On avait laissé nos amis suédois de Bloodbound avec un Tabula Rasa couillu et abouti, 3ème album sonnant comme la fin d'une ère et une remise en question à venir (après un tel sommet personnel, pas trop le choix en même temps)... Est-ce d'ailleurs un hasard si le groupe a décidé (ou a été forcé ?) de changer son chanteur depuis ? Exit donc le surpuissant Urban Breed et bienvenue à Patrik "Pata" Johansson qui représente ainsi à lui tout seul un nouveau cycle pour la formation scandinave. Mouais bon, tu parles, cela reste bien évidemment du heavy power metal, mais...

Attention, restons mesurés, Bloodbound a toujours plus ou moins sonné comme une copie d'Iron Maiden arrangée aux sauces HammerFall, Helloween ou Edguy. Un groupe power de base, certains diraient, c'est plus ou moins ainsi qu'ils étaient amenés à tourner après un 2nd CD très décevant qui avait pourtant fait suite à un Nosferatu ébouriffant - faisant de Bloodbound l'une des révélations de la (très bonne pour le speed/power mélodique) année 2005. Et quand leur 3ème CD a vu le jour, nul n'y croyait, et pourtant ils l'avaient fait... Sauf que les voici désormais (encore) reparti quasiment de zéro avec ce 4ème brûlot, Unholy Cross, à paraitre ce 18 mars 2011 chez AFM Records.

Faire table rase du passé après Tabula Rasa, il fallait oser. Pourtant le style n'évolue point et régresse même quelque peu. On passe ici d'une nouvelle force de la scène heavy power à un groupe générique de base, indifférent de plein d'autres, n'insufflant plus grand chose d'excitant à une musique devenue le temps de ce nouvel effort assez poussive bien que techniquement correctement exécutée.

Unholy Cross se pare ainsi grosso modo des défauts de Book of the Dead. Avec un chant un poil moins convaincant. Et pourtant, l'ami Patrik Johansson a su nous montrer tout son potentiel dans Dawn of Silence, mais ici... Nous ne savons pas trop ce qui a pu se passer, car bien que sonnant juste on peut ressentir dans sa voix une certaine contrainte, un grain forcé, comme s'il avait reçu la consigne d'en faire des caisses ou (le cas échéant) d'imiter un large panel de chanteurs déjà reconnus dans le style. A quoi bon, que diable ?

Si le chant s'avère donc peu convaincant, il peut parfois être sauvé par quelques intéressantes fulgurances sur des compositions qui n'envient rien à la majorité des formations plus ou moins établies dans le genre. Insuffisant cependant pour faire décoller un album qui ne prend véritablement jamais aux tripes.

Il ne nous reste au final que cette entrée en matière plutôt intéressante, ce "Moria" empreint de mélodies quasi épiques où l'on croirait pourtant partir sur un "Set the World on Fire" de Rage lorsque la mélodie du refrain s'installe. Là encore, vous l'aurez compris, ce n'est pas dans l'originalité qu'il faudra aller se délecter, mais bien dans une certaine accroche efficace qui pointe donc le bout de son nez ici ou là... Citons également, pêle-mêle, un "Together We Fight" bien calibré et au chant plutôt soigné ici (même si on nage dans le HammerFall inspiré par "Hymn" d'Ultravox sur le refrain) ou encore ce "Drop the Bomb" puissant et lourd qui porte bien son nom.

Bloodbound

Cette galette n'est donc pas mauvaise en soi et saura satisfaire bon nombre de fans de heavy metal mélodique recherchant simplement un nouvel album à écouter sans prise de tête. Pour le reste, il sera vite oublié, très vite même, et ce n'est pourtant pas faute d'avoir eu envie d'y revenir...

Note : 6/10

Bloodbound sur La Grosse Radio



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