Eclipse – Armageddonize

Originaire de Stockholm en Suède, actif depuis 1999 et, principalement articulé autour de Magnus Henriksson et d’Erick Martensson, Eclipse évolue dans un hard n’heavy plutôt musclé, rehaussé de certaines influences AOR. Après deux premiers full-lenght de bonne qualité, le combo sortit de l’anonymat avec le fantastique Are You Ready To Rock en 2008, qui sera suivi du tout aussi bon Bleed And Scream qui montrait cependant plus testostérones, avec un côté heavy plus prédominant. Eclipse, toujours composé de ses deux drivers en chef que son Erick Martensson (chant/guitare) et de Magnus Henricksson (guitare) et accompagné de Robban Back (batterie), le line-up se voit complété par Magnus Ulfstedt à la basse mais voit Johan Berlin (claviers) quitter celui-ci, ce dernier faisant toujours partie de l’aventure de manière non officielle. Près de 3 ans après un Bleed and Scream de très haute volée, les suédois décident de remettre le couvert avec le très attendu Armageddonize, toujours produit par Erick Martensson.

A l’issue de la découverte intégrale de ce dernier opus, les similitudes avec Bleed And Scream s’avère indéniable, Eclipse a clairement repris les choses où il les avait laissées en 2012, appliquant la même recette efficace avec le même impact. Armageddonize débute par "I Don’t Wanna Say I’m Sorry", composition littéralement imparable, dotée d’un refrain très efficace qui rentre dans votre cortex de façon inéluctable pour ne plus en ressortir. Ce morceau est loin d’être orphelin et compte de nombreux frères et sœurs comme "Stand On Your Feet", "Caught In The Rush" ou encore "The Storm".

La Grosse Radio Métal - Eclipse 2015


Même si la recette d’Eclipse est saupoudrée d’AOR dans l’approche de certaines mélodies, ce qui n’est d’ailleurs pas une surprise puisque Erick Martensson et Magnus Henricksson sont tous deux responsables d’œuvres de WET, Giant ou du regretté Jimi Jamison, la formation ne tombe jamais dans l’écueil d’harmonies mièvres ou dans la facilité de composition qui amènent assez souvent, un côté soporifique au genre. Bien au contraire, Eclipse monte une grosse énergie et une bonne puissance, flirtant de temps en temps avec le heavy-metal ("All Die Young" ou "Love Bites"), ce qui le différencie du reste du style. La particularité du combo suédois est également de ne pas proposer de balade sirupeuse inhérente au hard-rock mélodique, Eclipse ralentit tout de même la cadence sur la power-ballad "Live Like I’m Dying", qui s’avèrera assez musclée et qui n’a pas grand-chose de "romantique".

Côté production, rien à redire, le son est tout simplement énorme, très cristallin,  chaque instrument possède une place de choix et peut s’exprimer pleinement. Les musiciens sont tous au diapason avec une mention spéciale à l’organe vocal d’Erick Martensson, qui rappelle parfois les premières heures d’Europe. Celui-ci est à la fois puissant, mélodique et vecteur de nombreuses émotions, ajouté à cela un feeling indéniable.
 


En comparaison à Bleed And Scream, Armageddonize s’avère un tantinet moins heavy tout en conservant une très bonne dynamique, même si votre serviteur aurait aimé un peu plus de folie. Aussi, même si la majorité des compositions de l’album tiennent bien la route, on notera une baisse de régime à la suite du sublime quatuor de départ, m’amenant, par la même occasion, à émettre quelques doutes sur l’agencement du tracklist. Aussi, "Breakdown", l’ovni d’"Armageddonize", une sorte de tentative de composition heavy/blues, est complètement raté tant le morceau pue le remplissage.

Bleed And Scream avait placé la barre haute, trop haute sans doute, car force est de constater qu’Armageddonize ne surpasse pas son prédécesseur malgré sa qualité intrinsèque élevée. Il ne faut pas se leurrer non plus, Eclipse vient de publier un album qui fait honneur à son statut et qui ravira tous les fans de hard-rock mélodique musclé.

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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