Guerre éternelle à l'Empreinte
Toujours sur la route pour soutenir la sortie de son album War Eternal, Arch Enemy donne six dates en France, dont une à Savigny le Temple. En pleine forme et sans jamais défaillir, Alissa White-Gluz et les cinq musiciens ont su convaincre l'ensemble des fans présents. Pour ouvrir le bal, Drone et Unearth ont su donner une prestation appréciable avec leur metal moderne et ont également obtenu les grâces du public.
Drone
Les Allemands rempilent, après avoir ouvert pour Arch Enemy et Kreator l'hiver dernier. Peu de choses ont changé depuis : même setlist (avec "Into Darkness" en moins) pour présenter un groupe en forme et décidé à se faire remarquer par les fans en une demi-heure chrono.
Force est de constater que ce dernier paramètre est rempli, avec des acclamations qui se font grandissantes à mesure que le set avance et même un circle pit sur la bien nommée "Welcome to the Pit". Il faut dire que Mortitz Hempel, chanteur et guitariste de Drone, est toujours aussi à l'aise avec le public, le chauffant comme il se doit et se montrant relativement mobile malgré le manque de place sur scène.
En dépit d'une filiation trop évidente avec des pointures comme Machine Head ou DevilDriver, Drone a de quoi convaincre le public, surtout sur scène, grâce à des titres immédiats aux rythmiques dansantes qui n'ont pas manqué de faire réagir les fans présents. Reste maintenant à savoir ce que cela donnera avec un répertoire plus étoffé.
Setlist :
Deepest Red
Welcome to the Pit
Format C
Making Believe
Hammered, Fucked and Boozed
Theopractical
Unearth
La tension monte d'un cran avec l'arrivée sur scène des Américains qui provoque l'hystérie d'une bonne partie des fans présents, et ce dès le premier morceau, "Giles". Moshpits et autres joyeusetés de metalleux excités s'enchaînent au même rythme que le groupe enchaîne ses morceaux, d'une telle manière qu'aucun répit n'est laissé, aussi bien au groupe qu'au public.
Ken Susi et Buz McGrath, armés de leurs guitares à sept cordes, font péter les riffs modernes, les solos harmonisés typiques du metal moderne, sans oublier les breakdowns qui feraient rougir de nombreux groupes de metalcore. Un metal moderne complètement assumé, de même que la forte influence de Machine Head période Burn My Eyes/The More Things Change, renforcée par l'attitude scénique du frontman Trevor Phipps.
En une demi-heure de set, Unearth a réussi à reprendre de la meilleure des manières le travail de Drone et à chauffer le public à blanc en enchaînant les titres sans jamais lever le pied du champignon. Venu promouvoir son nouvel album, Watchers of the Rule, le groupe a de toute évidence réussi à gagner quelques fans lors de ce concert.
Setlist :
Giles
My Will Be Done
The Swarm
This Lying World
Watch It Burn
Never Cease
Last Wish
Endless
Guards of Contagion
The Great Dividers
Arch Enemy
Vient maintenant le tour des Suédois, bien décidés à défourailler le public de Savigny-le-Temple après une prestation parisienne en deçà des espérances de certains en décembre dernier. De toute évidence, "Yesterday Is Dead and Gone" et c'est un groupe en forme olympique qui est sur scène, prêt à tenir le public en haleine pendant un peu plus d'une heure et demie.
La plus remarquée est de toute évidence la chanteuse Alissa White-Gluz. Après avoir passé plus d'un an en compagnie d'Arch Enemy, la Québécoise est définitement rodée et maîtrise la scène comme personne. La barrière de la langue n'étant plus présente, la frontwoman multiplie les interventions en français, agrémentées d'un accent québécois qui en amuse plus d'un. La spontanéité est, de plus, toujours présente.
Côté vocal, elle se démène de plus belle, modulant son growl selon les besoins des chansons. Si sa performance est calquée sur les parties d'Angela Gossow pour les titres qui précédent War Eternal, elle ne manque pas d'y apporter certaines variations qui ne font qu'enrichir l'interprétation. Professionnelle et technique, Alissa White-Gluz s'impose comme la chanteuse parfaite pour Arch Enemy.
Côté orchestre, aucun musicien n'est en reste. Après plusieurs tournées avec le groupe, Jeff Loomis est maintenant bien rodé et se montre bien plus présent sur scène, arrangeant certains de ses leads à sa sauce et en ajoutant certains, notamment dans "Stolen Life", qui a été réarrangée pour l'occasion. La complicité avec le leader Michael Amott est bien présente et les guitaristes se renvoient la balle avec le sourire, pendant que Sharlee D'Angelo et Daniel Erlandsson font trembler les murs de l'Empreinte avec leurs rythmiques solides.
Côté public, c'est le bonheur total. Les refrains sont repris avec ferveur, notamment sur des classiques comme "Dead Eyes See no Future" ou des nouveautés comme "As the Pages Burn". Les mélodies sont aussi chantées, notamment "Burning Angel", qui n'avait pas été jouée en France depuis 7 ans, ou encore l'indispensable "Ravenous". La chaleur étouffante de la salle n'empêche pas non plus aux plus fervents de bouger comme il se doit, et ce jusqu'en fin de concert, avec un beau wall of death au début de "Nemesis".
Avec un show repensé et basé sur l'efficacité (exit le solo de batterie à rallonge), Arch Enemy a su montrer qu'il avait définitivement repris du poil de la bête en live. Musiciens en forme, setlist un peu modifiée et contact privilégié avec public sont autant d'éléments montrant que les Suédois ont encore de nombreux moments forts à offrir à leurs fans.
Setlist :
Khaos Overture [sur bande]
Yesterday Is Dead and Gone
Burning Angel
War Eternal
Ravenous
Stolen Life
My Apocalypse
You Will Know My Name
Bloodstained Cross
Taking Back My Soul
As the Pages Burn
Dead Eyes See No Future
The Day You Died
No More Regrets
No Gods, No Masters
We Will Rise
Rappel :
Tempore Nihil Sanat (Prelude in F minor) [sur bande]
Never Forgive, Never Forget
Solo de Jeff Loomis/Snow Bound
Nemesis
Fields of Desolation [outro]
Enter the Machine [sur bande]
Vox Stellarum [sur bande]
Photos : ©2015 Peggy C
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