par Nidhal Yog
Deux ans après la sortie de leur premier opus chez Candlelight Records (sobrement intitulé I), Xerath nous livre cette année sa seconde galette qui porte le nom assez original de.. II !
Premier élément intriguant : le choix du titre de l'album, assez énigmatique ! En effet ; nous sommes amenés à nous demander ce qui se cache derrière ce nouvel opus ; les Anglais nous proposent-ils ici une suite logique du premier album, ou ont-ils su tirer profit de la critique pour nous proposer un travail encore plus abouti ?
Notons au passage un changement de line-up assez inhabituel, puisque c'est Owain Williams qui échange définitivement sa basse contre une guitare, laissant place à Christopher Clark, alors nouveau bassiste de la formation.
La réponse à la question que nous nous posions ne se fait pas attendre ; en effet, dès l'écoute de la première piste, "Unite to Defy", on remarque que la production a été extrêmement soignée et nous retrouvons les éléments caractéristiques qui ont participé à la réussite de leur premier album, majoritairement salué par la critique rappelons-le. Le son est net, tout comme les riffs qui nous sont proposés dès les premières pistes de cet opus. Il ne faudra d'ailleurs attendre que la première minute pour tomber sur la première "explosion" de cet album avec l'entrée de cette voix, puissante et maîtrisée. Légèrement mise en retrait (légèrement sous mixée), elle n'est pas envahissante et nous laisse apprécier la complexité des riffs ainsi que l'ensemble des instruments. Les détracteurs de ce type de chant auront d'ailleurs tort de se priver de l'écoute : le dosage est vraiment parfait ; un très bon travail de Jacob Hansen.
Pour ceux qui ne connaissent pas la musique du groupe, rappelons qu'il s'agit d'un savant mélange de Metal Progressif, de Death et de Metal Symphonique, d'une complexité assez affolante puisque basée sur la polyrythmie à l'exemple de la musique développée par Meshuggah auquel le groupe, cela dit en passant, est à juste titre comparé.
Tout au long de cette écoute, nous avons le droit à une véritable alternance de rythmes groovy, saccadés et extrêmement agressifs ainsi que de multiples passages symphoniques ; ce qui donne un rendu assez... dramatico-épique ! Les riffs sont violents et dévastateurs, les breaks impressionnants, et le niveau technique des musiciens est absolument remarquable. Aussi, il se dégage une atmosphère assez "malsaine" de ces pistes, d'une puissance inouïe.
L'intensité de cet album peut se retrouver parfois "condensée" au sein de quelques titres qui ressortent du lot ; aussi nous pourrons retenir un "Machine Insurgency" absolument dantesque qui ne laissera pas mémé indifférente, ou encore un "The Call to Arms" qui donnera à pépé des envies de meutre !
En conclusion, Xerath nous propose la piste la plus longue de l'album, l'épique "The Glorious Death" (un peu moins de neuf minutes), sub-divisée en deux sections séparées par un break symphonique "pseudo-pinkfloydien" que vient déchirer une rythmique tout d'abord lourde et emplie d'harmoniques sifflées, puis soudainement fracassante avec l'apparition du chant une fois de plus parfaitement dosé, pour finalement s'achever sur LA partie épique de cet album ! Un final d'une beauté inouïe, qui vient mettre un terme à l'écoute d'une musique extrêmement riche et dense dont vos oreilles auront du mal à s'en remettre.
Xerath a parfaitement saisi les leçons du premier album pour nous livrer un album alliant une production exceptionnelle et un savant mélange de nombreuses influences (Meshuggah, Opeth, Dream Theater, Symphony X, Dimmu Borgir, Devin Townsend...) qui au premier abord pourrait paraître trop complexe, mais qui au final dégage une puissance et une densité rarement atteintes.
Un must have !
Note : 9/10