Ultra Vomit (+ The Four Horsemen et Trash Heaven) au Divan du Monde (01.05.2015)

Objectif vomi
 

Toujours pas de nouvel album pour Ultra Vomit depuis Objectif Thunes en 2008. Après une deuxième tournée en 2012, les voici de retour trois ans plus tard pour se refaire une santé, et accessoirement, faire taire les rumeurs de séparation. La question était de savoir si le groupe arriverait à être toujours aussi efficace sur scène, sans se répéter et devenir une parodie de lui-même pour autant. A priori, tout va bien !

 

Trash Heaven
 


Premier point noir, le groupe commence alors que la majeure partie du public n’a pas encore pu rentrer dans la salle. C’est bien dommage ! Bref, contrairement à ce que son nom pourrait laisser supposer, Trash Heaven joue un heavy metal de facture assez classique avec un chanteur qui a la voix bien aiguë et des solos véloces façon Randy Rhoads. Rien de vraiment original là-dedans, avec le recul, mis à part quelques riffs harmonisés insérés épisodiquement dans les compositions du groupe.
 

Trash heaven, live report, Paris, 2015, Ultra vomit,


En dépit d’une influence nette du hard rock et de la NWOBHM, les riffs sont vraiment plats et peu agressifs. Les solos sont bons au demeurant, et les musiciens assurent techniquement. Mais le son peu précis n’aide pas à entrer dans le concert. En dépit des qualités des musiciens, on sent que le groupe aura du mal à s’imposer sans donner plus de fraîcheur à ses chansons.

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Ils ont beau s’agiter sur scène, en particulier le chanteur, mais si la musique ne l’est pas, la formation part avec un handicap. Et jouer un solo dans le public ne va pas y changer grand-chose, malheureusement. A croire que Trash Heaven a oublié qu’il faut soigner ses riffs autant que ses solos. A voir s’ils sauront évoluer dans le futur.

The Four Horsemen
 


C’était au fameux groupe de reprises de Metallica Français qu’il revenait la difficile tâche d’ouvrir pour Ultra Vomit. Sans surprise, le concert commence avec « The Ecstasy of Gold » d’Ennio Morricone, et on aurait tort d’en vouloir au groupe d’imiter Metallica sur ce point. Déjà, parce que c’est un morceau magnifique, et ensuite parce que c’est probablement le meilleur moyen à leur disposition pour mettre le feu d’entrée de jeu ! Le problème pour les groupes de reprises est qu’il est difficile de ne pas avoir la formation originale en tête en les voyant, surtout que Metallica est un des meilleures groupes de concerts de l’histoire du genre.  Ici The Four Horsemen opte pour un début de set classique avec « Creeping Death » et « Harvester of Sorrow ». Et c’est cool !

The Four Horsemen, tribute, Metallica, Paris, 2015, live report,


On remarque déjà que les deux guitaristes alternent le rôle de soliste, et jouent mieux que Kirk Hammett aujourd’hui. Certes, le jeu de ce dernier s’est nettement détérioré ces dernières années, il est donc appréciable d’entendre les solos être interprétés comme il se doit, et, pour changer, sans wah wah à tout bout de champ. Même remarque pour la batterie qui est bien mieux assurée que par ce pauvre Lars Ulrich depuis au moins une bonne dizaine d’années. On peut aussi remarquer que le chanteur/bassiste François n’essaye pas de copier l’intonation vocale de James Hetfield. Dommage que le son manque un peu de puissance, en dépit de la place avantageuse que tient la basse dans le mixage, ce qu’on peut entendre sur « For Whom The Bell Tolls », dont le solo de guitare a d’ailleurs été modifié par les Horsemen Français.
 

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En tout état de cause, ça joue bien instrumentalement parlant. Le seul souci se trouve au niveau de la justesse du chant, qui est franchement perfectible, et ça s’entend sur « Fade To Black ». En fait, le chanteur arrive bien à gérer les voix agressives, mais nettement moins les parties plus mélodiques. Et il y en a pas mal de Metallica… Finalement, il est toujours agréable d’entendre un peu de musique de la Bay Area jouée d’une autre manière, surtout avec de telles hymnes interprétées avec brio. Encore un peu de polissage, et ça sera vraiment génial.

 

Ultra Vomit

 

Cette fois, le thème de la tournée de nos quatre zébulons est la vieillesse et la déchéance. On voit donc arriver les musiciens en chemise d’hôpital, avec Fetus qui est poussé sur un fauteuil roulant. Bien vite, il se lève, et lance un « Darry Cowl Chamber » qui enflamme la fosse instantanément. En fait, on se rend vite compte que peu de choses ont changé depuis trois ans : les musiciens sont toujours aussi affutés et inventifs, avec une interaction festive face au public. Sur « Mechanical Chiwawa », tout le monde chante les paroles en chœur, comme pour toutes les chansons en fait. Il faut en venir à l’évidence : qu’on le veuille ou non, Objectif Thunes s’est imposé comme un classique du metal français, et Ultra Vomit, comme une référence sur scène  comme en studio. On peut d’ailleurs remarquer que Matthieu Bausson, nouveau bassiste du groupe en remplacement de Jacou, assure comme un as, malgré son jeune âge.
 

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« Une Sourie Verte », une version étendue de « Gremlins At The Gates », « Boulangerie Pâtisserie »… Les tubes défilent sans voir le groupe faiblir un seul instant, et je ne parle pas de l’audience, qui est possédée. Bien évidemment, les petits sketchs entre les chansons sont toujours de la partie ! On retiendra notamment la séance d’hypnose signée Fetus, pour inciter les spectateurs à se diriger vers le stand de marchandise, ou le wall of death avec le public qui est divisé en par le groupe en deux équipes : ceux qui sont plutôt petite ou grosse commission. Tout un programme, le meilleur du bon goût est toujours de la partie !
 

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Ultra Vomit a également prévu quelques nouveautés dans son set, notamment une interprétation de l’alarme à incendie de nos tendres années collège « Au feu ! », « Jacques Chirac » en version acoustique, ou encore le thème de Batman par Danny Elfman. Toujours arrangées avec ingéniosité, elles prouvent que le groupe sait toujours écrire de bonnes chansons, en plus d’avoir de bonnes idées. On a aussi droit à la traditionnelle chanson avec le batteur Manard au micro, qui nous livre une interprétation très personnelle de France Galle : une « Poupée de Cire / Ingé Son » assez hilarante.

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Sur la fin du concert, ils feront monter sur scène un brave type nommé Xavier, pour qu’ils puissent chanter un titre avec eux. Mais celui-ci étant visiblement trop timide pour s’y mettre, se contente de headbanguer comme un forcené. Les musiciens s’en indignent, et lui dédient la chanson « Pov’ Connard ». Empressé de quitter la scène, Xavier devra s’y prendre par trois fois pour y parvenir, car le public malicieux continue de le faire slammer vers la scène. 

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On approche de l’épilogue, avec une série de chansons les plus célèbres d’Ultra Vomit : « I Like To Vomit », « Quand j’étais petit » et « Je collectionne des canards (vivants) », dans la meilleure des ambiances. Fetus remercie une nouvelle fois le public, avant que le groupe ne termine sur une version metal de « Ce n’est qu’un au revoir ». Quand seront-ils à court d’idées, telle est question. « A quand un troisième album ? » étant bien entendu celle qui pend à la bouche de tous.

Compte rendu par Tfaaon

Photos : Arnaud Dionisio / © 2015 Ananta
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe
 



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