L'ancien chanteur de White Lion et Freak of Nature s'illustre depuis 1998 au cœur d'un projet solo prolifique qui a de quoi dérouter les fans de la première heure. En effet, Mike Tramp se consacre désormais entièrement à ce projet intimiste, aux sonorités douces et folk, bien éloignées des leggings à paillettes et des brushings douteux d'antan.
Le danois signe avec Nomad un retour à des racines un peu plus électriques que ce à quoi il nous avait habitué avec ses deux derniers opus : Museum et Cobblestone Street. Il continue cependant de développer ses compositions autour d'un univers similaire, en parvenant cette fois-ci à apporter quelques nuances. Nomad est avant tout un album dégoulinant de sincérité, résumant parfaitement la personne qu'est Mike Tramp aujourd'hui, après ces dernières années passées à parcourir le monde.
Contrairement aux précédentes galettes, Nomad n'a pas été réalisé en solitaire. Pour cet enregistrement, le chanteur s'est entouré d'un groupe, lui permettant ainsi d'être plus libre, tandis que les compositions elles, gagnent en épaisseur. Même si le son de la guitare acoustique n'est jamais vraiment très loin, Mike Tramp évite à l'auditeur une impression désagréable de redondance.
Nomad explore une facette plus rock'n'roll de l'artiste, comme le prouve le morceau « Who Can You Believe », qui arbore avec légèreté une pulsation simple et punchy. Sous couvert d'accents folk, « High Like a Moutain » se révèle également être une chanson renouant avec l'âme de rockeur de Mike Tramp. Ses aspects sombres, sa teinte particulière et désenchantée, contrastent assez finement avec les autres pistes.
S'ils restent simples et sans surprises, les riffs de l'album sont globalement entêtants et groovy comme peut l'illustrer « Wait Till Forever ». De leur côtés les choeurs présents sur la plupart des refrains apportent une tonalité convaincante et une énergie communicative.
Avec les entraînants « Give It All You Got » et « No More », on retrouve ces compositions pleines de bons sentiments qui ont tendance à définir la carrière solo de Mike Tramp. Des morceaux aux ondes positives, du même acabit que le tube « Trust In Yourself », qui se démarquait à l'époque sur l'album Museum.
Mike Tramp, dont la voix toujours intacte reste chargée d'émotions, nous emmène au gré de ses pérégrinations, au sein d'un paysage vaste et poussiéreux, faiblement éclairé par la lumière du soleil couchant. C'est du moins l'impression que laissent la plupart des morceaux, et plus particulièrement « Counting The Hours » et sa guitare saturée.
Néanmoins, à l'instar deux derniers albums de Mike Tramp, Nomad ne sort pas du lot et ce malgré ses nombreux point positifs. Certains morceaux sont même nettement moins accrocheurs, « Moving On » ou « Bow and Obey » sont presque fades et témoignent des inégalités de cet opus. L'innovation ne semble pas être le but recherché, et la force de ses compositions réside en grande priorité en l'attention portée au soin et à la pertinence des paroles. Il n'empêche que l'on peut saluer la simplicité avec laquelle Mike Tramp parcourt son petit bonhomme de chemin musical après toutes ces années.
Nomad est donc un album plein d'optimisme et de légèreté qui saura à coup sûr bercer la fin de vos vacances. Le fameux nomade a également prévu de parcourir toute l'Europe pour vous présenter ce tout nouvel opus en live, n'hésitez donc pas à aller à sa rencontre.