Dès les premières mesures de "Freeze Beat", les Destination Lonely avec leur premier opus No One Can Save Me instaurent une ambiance bien pesante et poisseuse. Un coté surf mais aussi du gros son qui tâche façon Stooges. C’est vrai qu’on n’a pas affaire à des plaisantins. Le pédigrée des clients force quand même le respect à la lecture de la fiche de presse. Wlad, batteur des Beach Bitches, Marco, gratteux chez les Fatals et Lo’Spider, activiste chez Jerry Spider Gang et sorcier des studios Swampland du coté de Toulouse pour ne citer que quelques uns de leurs plus fameux méfaits... Forcement, un combo comme ça qui se forme, ça attire... Reverend Beat Man décide fissa de les signer sur son label Voodoo Rhythm... Excusez du peu...
Normal donc que ce "Freeze Beat" en ouverture instrumentale nous revienne direct dans la face comme un uppercut. Et quand ça commence à causer avec "Gonna Break", on n’est pas en reste. C’est puissant, poilu. C’est garage, c’est punk… Ca me plait. Tout comme "Now You’re Dead" qui reste le registre du gros son. Parfois ça me fait penser aux premières productions de Jim Jones avec les Hypnotics. Une belle référence.
"S.E.U.L." nous entraine dans des ambiances plus soft. Au passage, les Destination Lonely nous prouvent que le rock et la langue de Molière ne sont pas incompatibles. Pour ceux qui connaitraient les précédents actes de bravoure du batteur, ce morceau me renvoie quand même au "Night Of Elisabeth" des Beach Bitches… Ca ce trouve sur You Tube, vous me direz ce que vous en pensez…
"Mud" va rester dans la même veine musicalement que "Freeze Beat" mais les vocaux rajoutent une urgence et une puissante au titre. Coté textes, attention, on ne fait pas dans le rock pour midinettes. C’est sombre, malsain, désabusé..., punk quoi... Les parties solo donnent aussi un petit coté psychédélique à la chose mais sans devenir lassant. La fuzz et la disto reprennent vite le dessus.
"Sun’s Going Down", reprise des Outsiders aurait pu figurer sur des compils Peebles ou sur des inédits de surf façon Brian Wilson après les Beach Boys. Ismael Ardan des Dividers y vient d’ailleurs taquiner la harpe.
"Black Eyed Dog" est un morceau garage pop super facile d’accès. Dans l’industrie de la musique des majors, on appellerait ça le single promo pour appater le chaland. En tout cas, ça fonctionne. Sitôt écouté, sitot dans le crâne pour la journée… Pour la petite histoire, la basse est tenue par Arthur Larrègle, habituellement salarié comme frontman-guitariste chez JC Satan. Un gage de qualité quand même... “Outta My Head” nous botte le cul puissamment pendant trois minutes avec un rock puissant. Du rock sans fioritures. Tout le monde est à fond. Coté grattes, ça distord, ça fuzze, ça couine. On aime ça !
Enfin, "No One Can Save Me", morceau qui donne son titre à l'album, cloture l'édifice. Les Destination Lonely nous y expliquent qu’ils sont irrecupérables, que personne ne peut plus rien faire pour eux. OK... Mais moi je parierais bien quelques kopeks que ces gars là vont pas tarder à faire parler la poudre...
Pour vous faire une idée "live", c'est ici que ça se passe !!!
