Road trip à Berlin
Les Allemands de Kadavar en sont déjà à leur troisième album. Abandonnant le doom metal de ses débuts, le trio se livre à un hard rock plus direct, sans dénaturer son style old school et ses gimmicks reconnaissable. Plus simple et plus direct, Berlin est un album qui s'écoute avec plaisir et sans complexe. Le groupe est maintenant prêt à conquérir de nouveaux horizons.
Le changement de style suscite souvent une montée d'inquiétude chez les fans d'un groupe. Nombreux ont été ceux qui se sont trompés en changeant de direction musicale. Pourtant, Kadavar opère ce changement de manière intelligente et réfléchie, sans précipiter les choses. De fait, si Berlin semble être un album transitoire, une atmosphère positive s'en dégage.
Ayant commencé avec une musique plus proche du doom, Kadavar avait déjà commencé à alléger le propos sur son deuxième album, Abra Kadavar. De manière tout à fait naturelle, le processus continue et arrive donc Berlin, débarrassé de la plupart des influences doom pour donner un hard rock old school bien plus direct, avec des titres plus courts et plus basés sur un riff.
Mais, comme l'a déclaré Lupus, le chanteur-guitariste : "Nous n'avons pas voulu tout changer, c'est juste une nouvelle façon de faire." Ainsi, le groupe garde son son de guitare très seventies ainsi que certaines influences de la même période, notamment de Scorpions période Uli Jon Roth. Les effets de voix restent inchangés et certains titres conservent tout de même des souvenirs de la période plus stoner, comme "Last Living Dinosaur".
Côté musiciens, le changement de bassiste semble s'être bien opéré et le nouveau, Simon, s'intègre parfaitement au son du groupe. Son apport aux compos semble aussi avoir joué dans la nouvelle direction musicale de l'album, notamment pour le côté sixities, comme l'a déclaré Lupus : "Simon a participé à beaucoup de chansons, il a trouvé pas mal de riffs et écrit toutes les lignes de basse […] il a des influences différentes, très ancrées dans les années soixante."
Le changement dans la continuité, tel est le credo de Kadavar. Le résultat est Berlin, un album de hard rock situé quelque part entre les années 60 et 70. Sans révolutionner le genre, le trio montre qu'il prend du plaisir à jouer des titres plus directs et accrocheurs, de quoi leur apporter de nouveaux adeptes. Les amateurs de gros stoner risquent de rester sur leur faim, mais que les adorateurs du son Kadavar soient rassurés, il est toujours bien présent et reconnaissable.