Ce n’est pas peu dire que cette 18e édition du Reggae Sun Ska du 07 au 09 aout 2015 était attendue.
A l’heure où de nombreux festivals sont en difficultés, le Reggae Sun Ska fait partie des poids lourds de la scène reggae hexagonale et on se réjouit de le voir continuer.
Pour la 2e année sur le campus universitaire de Bordeaux, la programmation était vraiment à la hauteur avec un panel d’artistes représentant la richesse de la scène reggae internationale. Des grosses têtes d’affiche, des jeunes pousses et des artistes confirmés avec une belle représentation d’artistes jamaïcains et français.
Malgré les critiques qui fusent, notamment sur les réseaux sociaux, du style « c’était mieux avant », il faut saluer l’effort des organisateurs et des bénévoles qui portent à bout de bras ces 3 jours de pur reggae music et nous ont offert cette année encore un week-end mémorable.
Une des spécificités de cette édition se trouve sur l’accent mis sur la scène dub. Une scène dédiée au dub sur le site, plus une autre sur le camping festivalier, ce n’est pas donné à tous les festivals. Et l'engouement pour la scène sound system est tel que l'espace avait du mal à contenir la foule.
On a apprécié aussi la scène Showcase où de nombreux artistes sont venus faire une petite session acoustique et rencontrer leur public. On a pu apercevoir les Sinsemilia, Harrison "Professor" Stafford, le chanteur de Groundation et bien d’autres. Cette scène a aussi permis de mettre en avant de jeunes artistes et de leur offrir une belle visibilité.
Malgré le temps maussade, les 3 jours de festival ont réunis précisément 48181 fans de reggae ce qui permet à l’association Reggae Sun Ska de rentrer dans ses frais et d’envisager une 19e édition l’été prochain. C’est tout le bonheur qu’on leur souhaite.
Les 3 jours ont été intenses sur le plan musical et des rencontres et c'est ce qu'on aime dans les festivals. On va donc essayer de retranscrire au mieux l'ambiance des différents concerts pour vous faire vivre cette 18e édition comme si vous y étiez.
Vendredi : L’entrée en matière
La plupart des festivaliers arrivant le vendredi soir, on sent la frénésie s’emparer du campus de Talence au fur et à mesure de la journée. Inévitablement c’est le rush entre 17h et 20h et la queue pour retirer ses pass est assez impressionnante. Une fois que c'est fait, direction le camping pour lancer les tentes et courir sur le site, situé à deux pas, pour les plus pressés ou attaquer l’apéro, comme on l'entendra souvent crier.
On démarre avec Ti Rat & Rouge Reggae ainsi que Jah Sun qui ont la difficile tâche de lancer les hositilités. Vient ensuite le tour de Winston Mc Anuff avec le français Fixi. Toujours survolté quand il entre en scène, Electric Dread comme on l'appelle, n’a jamais fait mentir son surnom.
La foule s’agrandit pour le concert de Taïro, un des représentants de la scène française au sun ska. Il fait un set efficace et termine forcément par sa ganja tune "Bonne weed". Une belle energie sur scène et des textes conscients repris en cœur par ses fans. On voit qu’il a plaisir à être là.
On enchaine dans un autre style avec Asian Dub Foundation. Ces habitués des festivals français gardent une belle popularité même s’ils n’ont pas d’actualité dans les bacs. Leur musique tranche un peu avec le reste de la programmation mais c’est toujours un plaisir de les entendre pour les amateurs. La foule a pu se déchaîner sur leurs titres phares "Fly ova" ou encore le drum and bass "enemy of the enemy". Le groupe impressionne aussi avec un morceau beatbox/flute traversière de très haut niveau.
Voici ensuite venir le premier grand nom du reggae de cette édition en la personne de Mikal Rose. C’était toute la formation de son ancien groupe Black Uhuru qui était attendue mais c’est finalement lui qui prend les commandes. Heureusement pour les fans il se fait un plaisir de reprendre tous les grands titres du groupe mythique. La puissance de sa voix est intacte et son aisance vocale est impressionnante. On reconnaît tout de suite la particularité de son timbre de voix et ses phrasés qui ont donné ses lettres de noblesse au style waterhouse (du nom de ce ghetto de Kingston d’où viennent Mikal Rose et Don Carlos).
Un concert impressionnant qui montre toute la puissance du reggae. On a juste le temps de reprendre ses esprits avec un agréable son de chant de cigale pendant les changements de plateaux, qui précède une moins agréable annonce publicitaire sur l’écran géant, et c’est reparti pour Sinsemilia.
Les vétérans grenoblois toujours aussi énergiques ont marqué cette édition. Les fans ont pu rencontrer Riké au showcase juste avant leur concert ce qui montre, s’il le fallait encore, la passion qui anime le groupe après plus de 25 ans de carrière. Ils apprécient toujours autant de rencontrer leur public et de partager avec lui.
Les 12 trublions démarrent pied au plancher avec leur style festif mais toujours avec un message conscient derrière. Mike annonce les chansons parfois avec émotion comme au moment de jouer leur hymne anti facho "La Flamme". Il dédie cette chanson à Clément Méric, ce jeune militant tué lors d’une altercation avec un mouvement d’extrême droite en 2013, « on ne l’oublie pas » dit il la voix émue.
Un autre moment fort du concert arrive lorsque Riké, légèrement mal à l’aise il faut bien le dire, annonce une chanson acoustique. On sent venir leur « tube » "Tout le bonheur du monde", qui a tourné sur toutes les radios françaises mais qui a valu au groupe pas mal de critiques. Il annonce que ce morceau a été écrit pour leurs enfants et la jeune génération et qu’ils en sont fiers malgré tout ce qui a pu être dit. Mais le public du Sun Ska a le soutien infaillible et c’est une standing ovation pour Riké à la guitare. Il n’en revient pas lui-même et remercie chaleureusement la foule. On finit avec un bon douanier 007, finalement une des premières ganja tune du reggae français ! Les Sinse régalent toujours autant. Ils font même un medley en hommage aux artistes qui les ont inspirés dont celui qui les suit, Alpha Blondy, en reprenant "Coco di Rasta".
On ne présente plus la star du reggae africain. L’ivoirien est extrêmement populaire et cela se voit au mouvement de foule qui suit le concert des Sinse. Chacun essayant de se frayer une place au plus près de la scène. Il frappe fort d’entrée avec son hymne "Jérusalem". Le ton est donné.
Il passe toujours ses messages très engagés et politiques avec autant d’énergie. Il aborde tous les thèmes notamment la religion et condamne ceux qui tuent au nom de Dieu. Ses grands tubes ne sont pas en reste : "Brigadier Sabary", "Coco di Rasta", "Sweet Fanta Diallo" mais aussi des titres plus récents de son dernier album Positive Energy sorti avant l’été.
Une belle fin pour cette première journée de festival. Pas le temps de digérer les concerts ou de boire un dernier verre, la sécurité pousse gentiment mais fermement tout le monde vers la sortie. Tout le monde évacue le site en ayant hate de la suite même si la pluie commence à se faire sentir.
Samedi : Le plat de résistance
La pluie est venu perturber la toute fin du vendredi et c’est encore sous la pluie que se déroule toute la journée du samedi. Malheureusement cela a surement découragé certaines personnes qui avaient prévu de venir uniquement ce jour là. Malgré tout les gouttes s’estompent peu à peu et les premiers concerts ont lieu (à peu près) au sec.
City Kay, la révélation française de cette année ouvre le bal devant les quelques braves ayant défié la pluie. Entre les gouttes on a pu assister à un excellent show. Suivi par The Uprising Roots qui ont livré une belle performance avec un reggae roots mais aux sonorités modernes.
Ce sont les vétérans jamaïcains Charlie Chaplin, Brigadier Jerry et Josey Wales qui font revenir le soleil. On a là trois grands noms du reggae, artistes phares de la période rub a dub des années 1980, peut être un peu oubliés aujourd’hui mais qui en ont toujours sous le micro. Ils ont commencé notamment dans le sound system King Sturgav d'un certain U Roy. Ils jouent tour à tour leurs morceaux dans leur style deejay caractéristique. Un moment de rub a dub à l'ancienne comme on en voit peu.
Le public commence a revenir, réchauffé par les quelques rayons de soleil et dans l’optique de Broussai.
En quelques années ce groupe a eu une ascencion fulgurante a force de travail et de persévérance. Pour la petite histoire je me souviens les avoir croisés il y a quelques années en camping (spécial dédicace au GCU de Jard sur Mer) alors qu’ils étaient en tournée dans les bars de la côte ouest. On mesure donc tout le chemin parcouru depuis, avec déjà leur 5e album studio sorti cette année. Ils étaient vraiment attendus par le public. Dans leur style oscillant entre reggae et des phrasés plus hip-hop, ils ont littéralement réchauffé l’atmosphère. Un set punchy et plein d’énergie avec encore une fois des textes militants et engagés pour plus de liberté, d’amour et de fraternité.
Le concert suivant a été un peu particulier. On connaît le reggae crossover de Matishayu, souvent teinté de pop, rock ou encore hip-hop. Mais peut être qu’on attendait quand même un peu plus de reggae. Le public a néanmoins répondu présent avant les mythiques Black Roots, un des meilleurs concert de l'édition.
On parle beaucoup du retour de groupes anglais des années 1980 sur le devant de la scène comme Capital Letters qui sortent un nouvel album (la chronique ici). Black Roots fait peut être partie des plus connus de cette scène. On est vraiment sur du pur reggae roots en trio vocal et cela fonctionne a merveille. Un des meilleurs concerts du week-end selon moi. L'alchimie des voix est parfaite et on est transporté par le son alors que le groupe a souvent des paroles assez dures qui dénoncent les discriminations, les guerres et les difficultés sociales en Angleterre et dans le monde. Tous les amateurs de reggae ne peuvent qu'être conquis par cette performance et l’enchainement est parfait avec l’artiste suivant : Mr Stephen "Ragga" Marley très (très) attendu des festivaliers.
Un concert d’un frère Marley c’est toujours un événement et une appréhension car on ne sait jamais à quoi s’attendre (c’est vrai en tout cas pour Damian Marley, capable du pire comme du meilleur). Disons le tout de suite Stephen Marley est excellent, capable d’évoluer dans tous les registres même en mode dubstep comme sur sa partie de "Rockstone" admirablement joué par son groupe et avec bon nombre de tubes à son actif. Mais malgré tout son set nous a laissé un goût d’inachevé. En effet le fils Marley nous a régalé avec ses tubes mais de trop nombreuses reprises de Bob Marley sont venues ternir un peu son excellente prestation. Bob Marley est un des artistes qu’on aura le plus entendu sur scène au Reggae Sun Ska ! On ne boude pas son plaisir lors des premières reprises mais 4 sur l’ensemble du concert cela fait beaucoup.
Stephen Marley se fait plaisir, très à l’aise sur scène, il s’amuse à voir ses enfants à ses côtés. Vocalement il n’y a rien à redire, c’est un vrai pro. Un des producteurs et chanteurs les plus prolifiques de ces dernières années, qui égrène les tubes de l’ensemble de ses albums : "rockstone", "Pale Moon Night", "Break us Apart", "Mind Control" et fait chavirer le public qui était déjà conquis.
On voit que l’affaire musicale de Mr Ragga est familiale. Son fils de 8 ans porte le drapeau rouge, jaune, vert tout le long du concert et son ainé Joe Mersa Marley est venu poser quelques uns de ses titres aux côtés de son père. Le fils est prometteur mais ce n’est pas lui que le public attendait. Finalement entre 3 morceaux de Joe Mersa, 4 reprises de Bob, on a l’impression que le set de Stephen aura duré trop peu de temps. Sur une ultime reprise de son père, il s’en va sans rappel. Quel show mais qu’est ce qu’on aurait aimé le voir plus longtemps !
On finit cette belle journée musicale avec Biga*Ranx. Le tourangeau fait le show devant un public chauffé à bloc par les concerts précédents. Son nouvel album est déjà bien entré dans les têtes et son rub-a-lounge ou dub champagne fait son petit effet sur les festivaliers.
Dans une grosse ambiance il enchaine ses titres avec son flow tantôt agressif tantôt planant. Il balance aussi un gros freestyle ragga en mode semi acoustique et perso c’est là que je le préfère. On finit la journée sur une ovation du public et malgré l’humidité, la pluie s’est tenue à l’écart permettant de profiter au maximum de tous les artistes. Rendez-vous le lendemain pour déjà la dernière journée.
Dimanche : Le dessert
Le dimanche s’éveille et la grisaille est toujours de mise. A 17h les portes s’ouvrent et les premiers concerts commencent.
Les premiers arrivés ont pu assiter à The Banyans, le groupe toulousain qui poursuit son ascencion et aux néo-zélandais de Katchafire, qui sont malheureusement passés trop tot pour que l’on puisse y assister.
Le soleil est de retour en cette fin d'après-midi. Pile à l'heure pour accompagner les jeunes jamaicains de Raging Fyah, un de mes groupes favoris de ces dernière années. Sans être objectif j’ai trouvé que c’était un des meilleurs concerts du week-end. Avec le soleil de retour et la musique qui nous réchauffe le cœur, on voit les sourires sur les visages. Leur reggae roots a bien lancé la soirée et le public ne s’y est pas trompé avec une belle ambiance pour un début de festival. Les amateurs étaient au rendez-vous. Il y a des chances qu’on les retrouve dans les années à venir à un horaire plus tardif.
On continue sur le son roots avec Meta and the Cornerstones. ça été pour moi une des belles découverte de ce Sun Ska. Du bon reggae avec de multiples influences : musique africaine, hip-hop mais toujours dans la tradition roots reggae et de belles parties instrumentales. La transistion se fait donc en douceur avec la voix chaude d'Etana
Le set d’Etana est efficace avec (encore) quelques reprises de Bob Marley. Sa voix puissante a séduit le public qui ne semblait pas trop la connaître. C’est donc une belle opération séduction pour la chanteuse.
Pas de changement de plateau cette fois avec la venue sur scène de Popcaan avec le même backing band. Même groupe mais pas même musique. On est là plus proche du dancehall, du hip-hop et de la musique caribéenne.
C’est dansant et cela marche plutot bien auprès du public alors que le soleil a seché les dernières flaques sur la pelouse et permettent aux plus fatigués de se reposer dans l’herbe.
Au hasard des déambulations sur le festival, on tombe sur l'excellent Ensemble national de Reggae, une fanfare acoustique qui reprend les grands standards du reggae avec un excellent chanteur. Une belle respiration entre deux concerts et la foule amassée autour du groupe prouve que ce concept marche à la perfection.
Attention, de retour sur les scène principales, voici venu le concert de la pile électrique Mr Vegas. Bondissant, sautillant, Mr Vegas est partout et pas toujours là ou on l’attend ! Un set très complet oscillant entre dancehall, reggae et même ska/rocksteady. Une excellente prestation plein de bonne humeur communicative juste avant l’artiste suivant, peut être le plus grand nom de cette édition, j’ai nommé Jimmy Cliff.
Pour le dernier jour du festival, c’est une des plus grosses affluences du week-end. Jimmy Cliff a un parcours plutot atypique dans le reggae, d’abord un des fondateurs puis un choix de carrière plus international, mais c’est peut être pour cela qu’il est attendu par autant de personnes.
Après une impressionnante reprise de "By the River of Babylon" de près de 10 minutes où on l’aura vu aux percussions, il enchaine avec "You can get it if you really want", le tube de son film The Harder They come. Avec une pêche d’enfer il nous offre un vrai show entre ses tubes reggae, reprises ska, jeu avec le public, tout y passe, de "Reggae Night" au Roi lion. Une ambiance de feu et le sourire sur tous les visages. Un excellent moment dont on se souviendra.
La clôture du festival se fait avec les californiens de Groundation. Ils ont beau être des habitués du public français, on leur réserve toujours un accueil particulier. Comme à leur habitude ils ont distillé un savant mélange de reggae roots et d’improvisation jazz. Une plus grande place donnée aux choristes apporte de la fraîcheur à leur set. Ils savent toujours aussi bien faire monter la pression, passant d’un morceau lent chant/guitare à un finish explosif.
Côté musique, les fans de la première heure comme les nouveaux amateurs auront été gâtés avec des morceaux de presque tous leurs albums. Même si c’était le dernier concert du week-end, ce n’est pas anodin que ce soit le seul groupe qui ait bénéficié d’un rappel. On voit toujours la passion qui anime le groupe et leur plaisir d’être sur scène est communicatif. Encore une belle performance qui vient finir en beauté ce Reggae Sun Ska 2015.
La scène Dub foundation
rédigé par Bamba Stick
Arrivé un peu à la bourre, nous récuperons tant bien que mal le fameux sésame et accédons enfin dans le camping 1 pour monter notre campement. Un peu de motivation et c’est déjà fini ! Je me dirige donc rapidement vers l'entrée pour enfin accéder au festival et foncer vers la Dub Foundation que j’attends et qui fait déjà vibrer une bonne partie des festivaliers.
En place pour Soom T qui met vraiment de plus en plus le feu sur ces prestations comme sur le méga tune "Take A Walk" feat Tom Fire qui passe sur toutes les bandes FM.
A la fin du set, je pars pendre un peu mes marques en faisant un petit tour à l'espace presse et le tour du site pour voir les changements par rapport à l'an dernier. Il y a moins de scènes (3 au lieu de 5 l'an dernier) donc plus de possibilités de voir tous les artistes que l'on veut sans avoir à faire des choix difficiles sur la prog.
Donc c'est reparti, je rejoins le canadien Dubmatix accompagné de la French Connection, Guive et LMK. Puis nous arrivent dans le corps les puissantes ondes du son électro de Vibronics qui est accompagné ce soir des habitués Madu et Parvez.
Quand arrive le tour des lyonnais, le Legal Shot Sound System donne la main à Panda Dub et Tetra Hydro qui ne laissent sortir aucun bruit du sound system. Problème technique ! Ensuite alternance entre les reprises du Legal Shot et les essais des artistes qui ont vraiment eu du mal avant de pouvoir enfin jouer une partie de leur set musclé.
La premier jour s'achève et j'ai pu voir que la Dub Foundation a un franc succès vu le monde qui s'est agglutiné dans ce finalement « petit espace » où était concentrés les murs. C'est synonyme de réussite donc tout va bien, plus on est plus on rit...
A 11h, les festivités commencent... La Dub University (sur le site du camping 1) ouvre ses portes durant trois jours avec Dub Browser aux commandes.
Le temps n'est pas avec le Reggae Sun Ska aujourd'hui, mais je pars affronter la pluie pour voir la prestation des rennais City Kay que j'attendais vraiment en live. Ils nous jouent le dernier album avec une si belle énergie positive et souriant malgré la faible fréquentation dû à l'heure de passage et à la météo.
Le point fort de cette édition du festival démarre quand le Legal Shot meets OBF (venu également avec leur sono) envoie le premier titre... Une succession de singers qui viennent poser leurs flow et leurs messages derrière le micro à côté des platines qui chauffent... on a le droit encore cette année à une super soirée sur des sets de folies enflammés par les toasters commeTroy Berkley, Charlie P, Shanti D, Shinehead ou encore Al Campbell (Mr Williamz n'avait finalement pas pu faire le déplacement).
Et là ! Au environ de 2h donc une heure avant la fin de la soirée, le son se coupe. Plusieurs amplis du Legal Shot viennent de rendre l'âme... Déception pour tout le monde mais le festivalier est toujours tolérant et comprend et soutient entièrement ces artistes underground du milieux des sound systems.
Le dernier matin reveillé au rythme de la Dub University. Déjà !? Et oui, profitons de cette dernière journée de festival... Cette journée commence donc « vraiment » aux alentours de 17h avec le set de L'Entourloop accompagné de LMK qui nous interprète quelques titres de son futur premier album mais aussi quelques big tunes comme leur titre commun "All I Want To Do".
Il ne reste plus que deux passages sur la Dub Foundation mais pas des moindres. C'est au tour du Mad Professor aux machines et Lee Scratch Perry au micro. Les deux vieux bonhommes du dub non pas perdu de leur talent puisqu'ils ont mis le feu durant deux heures non stop avec un Lee Perry exceptionnel. Il a fait monter des jeunes filles du public et il ne voulait plus lâcher le micro à tel point que mister Jah Shaka a du le couper pour qu'il puisse jouer à son tour.
On y est ! Le dernier set du Reggae Sun Ska 18ème édition avec le grand maître du sound Jah Shaka. Il commence par quelques titres du king Bob Marley avec "Redemption Song", "Rastaman Chant" et "Exodus" (vocal et version), puis le maître ne fait que passer des pépites donc ça ne sert à rien de tout écrire sinon je devrais mettre tous les titres de son set. Pas d'artifice ni de mix pour Jah Shaka, il respecte en tout point la culture sound system (quoi de mieux pour clôturer une festival ?)
Toutes les bonnes choses ont une fin et cette 18e édition a été un réel succès tant au niveau musical que de l’ambiance générale. Tous les artistes ont apporté leur style et leur passion du reggae pour faire de ces 3 jours un excellent festival. On regrettera bien sur la pluie qui a pu décourager les visiteurs d’un soir mais ne boudons pas notre plaisir, le Reggae Sun Ska reste un festival à part dont on espère pouvoir profiter pendant de nombreuses années encore.
Il faut une nouvelle fois saluer le travail des organisateurs, du staff et des 750 bénévoles sans qui rien ne serait possible. On voit bien que la musique live est vivante et que le reggae a un public en France bien décidé à ne pas lacher ces festivals qui font son bonheur.
Pour ceux qui n'aurait pas pu assister au festival, le Reggae Sun Ska a pris l'excellente initative de mettre en ligne des extraits de tous les concerts, rendez-vous sur le site officiel pour en profiter.
Un grand merci à l’équipe du Reggae Sun Ska et à Valentin Compagnie pour ses magnifiques photos.
Rendez-vous l'année prochaine pour la 19e édition ! Music is the most high !
Crédit photos : Valentin Compagnie Photographe / http://www.valentin-campagnie.com/