"L'EP est grinçant d'entrée de jeu avec un "Nowhere man" qui laisse laisse la part belle à l'instru bien saturée avec trois parties bien distinctes dont une seconde qui se perd dans les échos permettant de se laisser emporter dans les affres rock du leader Archie Deep."
Leur titre "So Many Lines" avait déjà connu un grand succès sur notre antenne l'an dernier à la même époque, le single du nouvel EP de Archi Deep & the Monkeyshaker, "Nowhere Man" est en train de reproduire l'exploit de son grand frère. A l'écoute de cet EP de 6 titres sobrement intulé #3, car c'est leur troisième (après les EP #1 et #2, pas cons les p'tits jeunes), tout laisse à croire que c'est du tout bon...
Mais si ces rockeurs débridés sont originaires de la tranquille île d'Oléron, ils se sont bougés jusque là où il fallait pour produire cette nouvelle galette, à savoir Memphis, Tennessee, sur la rive gauche du grand Mississippi. Rien de moins.
L'EP est grinçant d'entrée de jeu avec un "Nowhere man" qui laisse la part belle à l'instru bien saturée avec trois parties bien distinctes dont une seconde qui se perd dans les échos permettant de se laisser emporter dans les affres rock du leader Archie Deep. Les rôles sont bien respectés, les deux Monkeyshakers, Camille Sullet et Martin Leroy emboitent le pas pour une musique qu'ils veulent psychotique et déconcertante.
A l'explosion succède une brève contemplation, avant un grand retour de l'explosivité d'une batterie tambourinante sur "I'm on the run", réel départ de l'EP. Le ton puissant et brailleur est confirmé. Si les solos de guitare sont classiques et tombent au moment attendu, c'est pour se relancer en une espèce de pont hard rock, avant un final épuisé.
On reprend son souffle, enfin, sur un électro-acoustisque "High minds" où il est question comme dans "Eleanore Rigby" du Fab Four de certains "lonely people". Car "I can see". On les voit bien sur scène, Archi Deep & the Monkeyshaker, sur ce titre bluesy, d'ailleurs des plateaux, ils en font à la pelle en Europe, et c'est bien la place de ces électrisés du bulbe.
Sorti le 9 septembre, #3 a été enregistré à Memphis comme je vous le disais en intro, aux Ardent Studios où se sont déjà tenus ZZtop, The Cramps ou encore Jack White, du beau linge pour nos rockeurs, et a été mixé par Adam Hill, collaborateur des White Stripes, pour la veine Garage, on se pose là. Et le moceau qui m'a le plus intéressé, le numéro 5, "Real" est bien ficelé mais (je dis "mais" car le héros de ces dames a parfois de quoi rebuter) fait penser à du Lenny Kravitz dans tout ce qu'il a de vocalement sexy et de glam dans l'ensemble, surtout dans la seconde partie du morceau.
Et pour finir " If only it was sunny" nous enserre dans un déferlement rythmique et de guitares qui couinent à l'unisson d'Archi Deep avant de rembobiner pour un final punchy et montrant que se prendre au sérieux, c'est pour les autres.
Restez conectés car ce power trio remettra bientôt le couvert sur scène, en Europe cet automne et aux Etats-Unis au printemps prochain, de quoi permettre à ce jeune groupe bien efficace de continuer à se développer.
Yann Landry