Soirée 100% française au Divan du Monde et soirée 100% camaraderie. Chunk! No, Captain Chunk! débarque pour une date en headline quasiment 18 mois après son dernier passage en tête d’affiche dans la capitale. Ils sont accompagnés ce soir de trois groupes tricolores, Nasty Toaster, The Great Divide et The Earl Grey. Retour sur une soirée événement qui installe le combo dans son fauteuil de digne représentant à l’international du drapeau français !
Le Divan du Monde est très bien rempli en cette soirée, signe que Chunk! No, Captain Chunk! attire les foules dans son propre pays et que tout n’est pas complètement perdu.
Nasty Toaster
Les premiers à fouler la scène sont les Rouennais de Nasty Toaster. Le combo déboule sur scène sous des applaudissements timides mais n’en tient absolument pas rigueur. Dès les premières notes et les premiers éclats de voix de Julien (chant), Nasty Toaster met les points sur les i en balançant son metalcore à la limite du deathcore, de la meilleure des manières. Le son est monstrueux, les guitares incisives, la batterie martiale et le chant une véritable leçon. Par moment, on croirait entendre du Meshuggah dans la voix (même si la très grande majorité du public ne doit en avoir aucune idée) et c’est une surprise très agréable. Musicalement, le duo de guitare est capable de nous pondre des riffs techniques puis de se joindre à la basse et la batterie pour des breakdowns ravageurs.
Le public n’est guère réactif face à la prestation pourtant sans faille de Nasty Toaster, qu’importe car le combo donne absolument tout ce qu’il a, visiblement très heureux de pouvoir jouer devant un public aussi nombreux. Nasty Toaster peut se retirer avec la fierté du travail accompli, un groupe à surveiller dans le futur assurément.
The Great Divide
Débarquent ensuite les Parisiens de The Great Divide qui viennent enflammer la scène avec leur punk hardcore incroyablement énergique. C’est une date un peu spéciale pour eux puisque c’est la dernière de Clément (guitare) qui a décidé de quitter le groupe, mais c’est aussi la dernière en support du dernier EP, White Bird.
Emmené par Seb (chant), The Great Divide déploie donc une folle énergie sur scène malgré un son un peu plus approximatif. En effet, quelque que soit l’endroit dans la salle, le micro de Seb est quasi inaudible mais cela ne l’empêche pas d’arpenter la scène, d’haranguer la foule et de blaguer à longueur de temps. Véritable showman, il réussit à se mettre tout le public dans la poche, chapeau.
Musicalement, The Great Divide emprunte beaucoup à Comeback Kid et comment leur en vouloir tant l’influence des Canadiens est omniprésente dans le punk hardcore actuel. Le duo basse-batterie galope et les guitares ne se limitent pas à du breakdown mais assènent des riffs mélodiques à la pelle.
Le concert se termine par une photo prise avec le public en fond. The Great Divide a réussi son pari, chauffer la foule au maximum avec les héros de la soirée.
The Earl Grey
C’est maintenant au tour de The Earl Grey d’investir la scène du Divan du Monde. Les parisiens ont décidés de ne jouer ce soir que l’album We Are Young et aucun titre du dernier album en date Odyssey. Comme pour The Great Divide, le son est approximatif et on entend parfois plus les chœurs que le chant d’Alexandre. Musicalement, le combo se trouve plus dans une mouvance pop-rock avec un chant parfois haut perché, des riffs mélodiques et un batteur qui frappe sur ses fûts comme un malade mental.
Visiblement très heureux de partager la scène avec Chunk! No, Captain Chunk!, Alexandre (chant) ne cesse de remercier le public d’être présent ce soir. Un public dont l’enthousiasme est un peu retombé après la déferlante The Great Divide. Il faut dire que passer du punk hardcore à du pop-rock est perturbant. Néanmoins quand l’excellent titre éponyme débarque, l’ambiance se réchauffe et c’est la fête dans la fosse du Divan du Monde.
Malgré une performance moins impressionnante que ses prédécesseurs, The Earl Grey aura quand même fait chanter, danser et sauter une bonne partie du public présent.
Chunk! No, Captain Chunk!
Après une intro au son de Taylor Swift, les membres du combo débarquent sur "Haters Gonna Hate" issu de Pardon My French. Un album qui sera majoritairement représenté ce soir, bien plus que Get Lost, Find Yourself, dernier opus en date.
Déjà dans la fosse, c’est la guerre, le Divan du Monde s’est transformé en un champ de bataille avec un public prêt à en découdre et à prouver à Chunk! No, Captain Chunk! que la France n’a rien à envier aux USA. Et ce n’est pas le duo "Playing Dead" – "Taking Chances" qui fera retomber la pression. Véritable machine à tube, les Parisiens prennent possession du public comme peu de groupes en sont capable. Bertrand (chant) a des faux airs d’Alex Gaskarth (All Time Low) avec sa casquette et surtout avec son jeu de scène, ce qui est un véritable compliment au vu du talent de ce dernier.
Présente sur l’édition Deluxe de Pardon My French, "Insanity" prend la suite des choses avant que ne déboule la reprise de Smash Mouth, "All Star". Enregistré pour la célèbre compilation Punk Goes 90s, ce titre est connu de tous, repris en chœur et c’est un véritable dancefloor qui s’anime devant nous. Plus discret que son compère Mathias (basse), Eric – frère de Bertrand pour la petite histoire – ne se fait néanmoins pas prier pour glisser ses meilleurs riffs à longueur de morceaux, précision étant le maître mot.
Très souvent décrié pour sa musique, le combo parisien peut au moins se targuer d’avoir son propre son, ce mélange subtil entre du All Time Low, Sum 41, A Day To Remember ou encore We Came As Romans. Et le moins que l’on puisse dire c’est que cela marche du tonnerre que ce soit sur disque ou encore plus sur scène.
Le tout premier album du combo n’est pas oublié avec notamment un "Captain Blood" qui reçoit un accueil de circonstance. Get Lost, Find Yourself de son côté réussit l’épreuve du live haut la main. "Pull You Under" est d’une énergie folle et "The Other Line" sera chanté de vive-voix par l’ensemble de la salle avant que le groupe ne se retire.
Les cinq membres reviennent pour "Restart" où ils invitent le public à venir sur scène, et quel ambiance mes amis. La moitié de la salle est sur scène, on ne distingue plus que Bertrand (chant) et Eric (guitare), tout le monde saute, danse et chante, nous assistons à une véritable communion entre le groupe et son public. Un moment spécial et qui restera dans les mémoires. D’autant plus que tout le monde restera pour le titre final, "In Friends We Trust", et un concert qui s’achève en apothéose.
Quand on combine un public survolté et un groupe aussi carré, pro et efficace que Chunk! No, Captain Chunk! cela nous donne une soirée comme celle-ci. C’est aussi une façon de montrer que la vague hardcore peut être celle qui pose la France sur l’échiquier musical mondial.
Setlist:
Haters Gonna Hate
Playing Dead
Taking Chances
Insanity
All Star (Smash Mouth cover)
Reasons to Turn Back
Pull You Under
Captain Blood
I Am Nothing Like You
The Other Line
Restart
In Friends We Trust
Merci à Alternative Live pour l'accréditation, au Divan du Monde, pour l'accueil et à Edouard Camus aka EdIsAGenius pour les photos de The Great Divide et Chunk! No, Captain Chunk!