Amberian Dawn – Innuendo

Nouvelle fraîcheur

Ultra productifs, les finlandais d'Amberian Dawn nous proposent cette année leur sixième album studio en huit ans d'existence. Après le virage douloureux du changement de chanteuse, le quintette nordique semblait avoir du mal à retrouver l'allant de ses premiers opus. Bonne nouvelle, cet Innuendo paru en cette fin du mois d'octobre chez Napalm Records renoue avec l'inspiration et la légerté lyrique qui nous avait permises de placer beaucoup d'espoir en eux.

Toujours axé power metal néo-classico lyrico-symphonique léger, Amberian Dawn n'aura en fait mis qu'un opus à digérer le départ de son excellente chanteuse Heidi Parviainen mais aussi de la moitié de son line-up d'origine. Le temps d'un album quelque peu inégal et au fort goût d'inachevé, pour nous proposer ici une oeuvre réfléchie et soignée dans ses moindres recoins. Pour autant, et malgré le chant moins opératique de Päivi Virkkunen alias Capri, le compositeur Tuomas Seppälä ne change pas de style et au contraire revient aux premières amours qui nous avaient valu la naissance de deux premiers disques très addictifs. Retour donc aux mélodies simples, aux arrangements légers, sans oublier quelques riffs lourds et un aspect speed alterné de moment plus émotionnels. Dès "Fame & Gloria" qui entame l'album, nous sommes en terrain conquis et connu, avant que "Ladyhawk" n'enfonce le clou laissant en avant un côté plus pop loin d'être désagréable.

Amberian Dawn 2015

Car oui, cette nouvelle offrande va même chercher ses influences chez quelques icones non-metal tels que ABBA, certaines mélodies n'étant pas rappeler le légendaire quatuor suédois. Le refrain de "Ladyhawk" donc mais aussi l'éponyme "Innuendo" (jusque dans les choeurs) ou ce "Knock Knock Who's There" très années 80 dans l'ambiance et pas loin d'un potentiel générique Disney. Et ceci ne peut être qu'un compliment tant on connait le pouvoir de composition de cette formation mythique. Pour le reste, rajoutez un soupçon de Sonata Arctica ("Rise of the Evil" en tête), quelques touches à la Stratovarius (surtout pour les soli claviers) et bien sûr le traditionnel aspect Nightwish qui prévaut plus par quelques riffs que par les arrangements d'ailleurs.

Au rayon des réussites absolues, citons la superbe ballade piano/claviers "Angelique" (que Tori Amos n'aurait pas renié sur certains aspects, sûrement une des influences vocales de Capri) qui touche au plus profond et s'avère être ainsi un pari risqué, sans oublier le single "The Court of Mirror Hall" délicieusement kitsch, le splendide "Chamber of Dreadful Dreams" ou l'épique léger "Symphony Nr 1, Part 1 - The Witchcraft" qui se transforme en mini-bande son potentielle (et appelle certainement une suite vu son nom). Si quelques titres sont légèrement en dessous comme la conclusion "Your Time - My Time", rien n'est au final gâché et on passe un excellent moment musical porté par des musiciens au diapason et une écriture globale plus qu'efficace.

Ceux qui, avec un Magic Forest quelque peu moyen, s'écriaient "Avec Capri, c'est fini", peuvent désormais se targuer d'avoir tort. Votre serviteur compris. Grâce à cet Innuendo, Amberian Dawn retrouve l'inspiration et le pouvoir de la mélodie, avec une nouvelle chanteuse qui trouve toute sa place portant ainsi ses lignes vocales avec grâce. Pari réussi pour Tuomas Seppälä et sa bande qui reprennent leur place de groupe qui compte dans le monde du metal mélodique finlandais pourtant déjà bien saturé !
 

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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