Le fan de rock et de musique que je suis a été très heureux de retrouver en live ce mercredi 4 novembre à la Gaîté Lyrique le cultissisme, et accessoirement bête de scène, Jon Spencer. Je l’avais déjà vu cette année, il y a 8 mois, dans le cadre du festival les nuits de l’Alligator à la Maroquinerie mais avec son deuxème groupe Heavy Trash. Ce soir, c’est le trio magique The Jon spencer Blues Explosion qui va nous enivrer de bonheur.
On peut dire que c’est la formation principale de Jon Spencer depuis 1990 et que Heavy Trash est le secondaire. Par contre, pour son épanouissement, les deux sont cruciaux et vitaux pour Jon Spencer.
Blues Explosion sonne rock-garage, blues et terriblement rock alors que Heavy Trash (avec d’autres musiciens) est plus blues et rockabilly.
Moi, c’est clair je préfère nettement Blues Explosion mais j’adore Jon Spencer quoi qu’il fasse. Alors forcément, je suis plus heureux encore qu’il y a 8 mois.
Sur les écrans TV à l’intérieur de ce magnifique lieu qu’est la Gaîté Lyrique, on annonce le début du concert à 21h10 et là, il est déjà 20h45. Je monte à l’étage, il y beaucoup de monde ce soir et je rentre dans cette salle noire, hyper moderne et j’arrive à me coller au pied de la scène près du micro de Jon Spencer, c’est un miracle. Pourtant la salle est déjà bien garnie et elle sera pleine d’ici peu. On retrouve plus d’hommes que de femmes, entre 30 et 60 balais environ.
Les techniciens s’affairent pour préparer la scène après la première partie qui vient de s’achever. Deux, trois minutes avant le début, l’ambiance va monter d’un cran et maintenant, la salle est bien remplie et on doit être 700 personnes, ce qui doit être quasiment le max ici.
Pour ceux qui ne le savent pas, le théâtre de la Gaîté Lyrique depuis 2011 est un lieu culturel consacré aux arts numériques et aux musiques actuelles. C’est donc un espace de création et de diffusion. Là, nous sommes dans la grande salle.
Il est maintenant l’heure. Jon Spencer (chant lead, guitare) toujours aussi classe, Judah Bauer (guitare, chant) ainsi que Russel Simins (batterie) débarque devant nous. One, two, three, four, c’est parti et en quelques secondes, on est déjà à fond et à bloc.
Le trio qui joue ensemble depuis si longtemps est un monstre à trois pattes et sans basse, c’est aussi la particularité du groupe. Il y a deux guitares et pas de basse et croyez-moi, ça ne manque pas.
C’est vraiment pied au plancher que le set démarre et Jon Spencer transpire déjà à grosses gouttes au bout de 3 morceaux. Ce mec qui a eu 50 balais cette année se bouge comme un beau diable. Je vous l’ai déjà dit mais c’est une véritable bête de scène.
Devant moi, c’est très clair, j’assiste à un de mes meilleurs lives rock de ces dernières années. C’est jouissif, excitant, prenant et tellement rock’n’roll. En arrière-plan, on a droit à un écran géant qui diffuse des vidéos très colorées. Cela rajoute encore plus de folie au concert et à l’ambiance générale. Les anciens s’en donnent à coeur joie, autant sur scène que dans la fosse. D’ailleurs, il n’y a qu’une fosse alors pour ceux qui aiment être assis, il ne faut pas venir ici. Il y a quelques pogos qui se forment dans une ambiance vraiment joviale.
On s’éclate tous ce soir et le groupe est en feu. Que dire de Jon Spencer, il est tout simplement énorme. Ce mec, sur scène, il ne te lâche pas, tant dans l’attitude que dans le regard. Jon Spencer est le rock’n’roll à lui tout seul et il est très difficile de regarder autre chose que lui tant il est magnétique.
Il m’avait déjà procuré le même effet en février dernier mais plus encore ce soir car là, c’est Blues Explosion. C’est sûr, c’est l’explosion de décibels ce soir, de gros sons garage hyper efficace.
J’avais oublié de vous dire que le trio d’enfer présente ce soir son dernier et excellent album, son dixième opus d’ailleurs, Freedom Tower-No Wave Dance Party 2015.
J’adoooore entendre Jon hurler BLUES EXPLOSION en faisant des effets avec son micro, ça rend véritablement dingue.
Judah Bauer est par contre plutôt calme, tranquille et discret. Il est a l’opposé de Jon Spencer, c’est même le jour et la nuit mais ça colle et ça fonctionne parfaitement entre eux.
Russel Simins à la batterie ressemble de plus en plus à un gros nounours mais reste un redoutable batteur.
Comme m’avait dit un jour le trio belge Triggerfinger, on ne peut se cacher à trois sur scène et qu’en cela tourne, c’est la meilleure configuration. A trois, il n’y a pas de chichis, c’est direct et ça va à l’essentiel.
A 22 heures, ils nous quittent déjà après 50 minutes de folie qui nous a mis en transe. Six minutes de cris du public et d’applaudissements plus tard, ils reviendront nous mettre une dernière claque. C’est que Jon avait besoin de couper un peu vu comme il se donne sur scène.
Durant tout le concert, nous aurons été matraqués de riffs, de beats et de folie pure. On ressent d’ailleurs tout le vécu du groupe et son immense expérience live. Les trois potes jouent ensemble depuis un quart de siècle maintenant. Avec ce dernier disque et ce live, je vais vous dire une chose, sur scène, ils sont à voir absolument. Ils génèrent encore une très belle étincelle créative en 2015, assurément.
22 heures 40, les garçons nous quittent après 1h25 de tuerie.
Ce soir, j’ai pris un immense pied
One, two, three, four...
remerciements: radical
Crédit photo: lebonair