Le Bataclan se fait tout petit pour Mr. Big
Peu après la rentrée, les américains de Mr. Big viennent mettre un peu de baume au cœur des parisiens. Après un album, What If, réussi et un passage remarqué au Hellfest, le super-groupe est prêt pour retourner sur les planches du Bataclan. Et qui de mieux pour ouvrir cette soirée que le guitariste français Yann Armellino ? Chaussez vos Santiags’ et… Rock n’Roll !
Yann Armellino
La première partie est donc assurée par le guitariste français Yann Armellino, qui n’a pas manqué de faire remuer le public présent, même s’il était peu fourni en ce début de soirée. Accompagné d’un batteur et d’un bassiste, il a pu présenter les titres instrumentaux de son dernier album solo, Revisited. Fort d’un talent de compositeur et du recul nécessaire pour ne pas se fourvoyer en démonstrations techniques ennuyeuses, le musicien talentueux a su captiver le public en offrant une performance uniquement instrumentale. Cela n’a pas gêné étant donné que ses compositions sont construites à la manière de chansons, avec un thème reconnaissable, et souvent accrocheur. Idéal pour être découvert sur scène, grâce à un backing band carré et un groove bien présent. Ne cherchant pas à faire des étincelles ou à voler la vedette à Mr. Big, Yann Armellino a su communiquer avec présence et charisme, et une pointe d’humour. Une première partie agréable en somme, avec d’un côté des titres faciles à retenir, et de l’autre des reprises réarrangées, comme celle de Marvin Gaye, "I Heard It Through The Gravepine". Dommage pour ce guitariste talentueux que peu de monde se soit montré à son concert.
MR. BIG
C’est maintenant au tour de Mr. Big d’entrer sur scène, avec le titre d’ouverture habituel mais ô combien efficace, "Daddy, Brother, Lover, Little Boy (The Electric Drill Song)". La bonne humeur envahit la salle parisienne, l’effet Big Rock à l’américaine est bien là. Eric Martin chauffe la foule et envahit le Bataclan de son timbre classe avec ce qu’il faut d’éraillement, pendant que les virtuoses se font plaisir.
Ces virtuoses, ce sont Paul Gilbert, guitariste hors-pair au CV qui en ferait baver n’importe quel musicien. Il a notamment participé à l’évènement G3 en 2007, aux côtés de Joe Satriani et Steeve Vai. Sur scène, il montre qu’il sait allier talent et humour, en faisant, dès le premier titre joué, un solo avec une visseuse électrique à laquelle il avait accroché des médiators. Il s’était déjà fait connaître par le passé en se mettant en scène dans une vidéo avec le même attirail. Le bassiste Billy Sheenan, qu’Eric Martin n’hésitera pas à comparer à Dieu, n’est pas en reste. Anciennement aux côtés de David Lee Roth et de Steeve Vai, le blond fait danser ses doigts comme personne sur sa basse, et fera également jouer son organe vocal sur une reprise endiablée de Deep Purple en rappel, la célebrissime "Smoke On The Water".
Mais Mr. Big, ce n’est pas uniquement des génies du manche et des baguettes. C’est surtout des tubes en pagaille qui captivent la foule. Soit les américains font péter le Big Rock sur "Addicted To That Rush" ou "Road To Ruin", avec leurs refrains divins. C’est également des compos remplies de folie, comme "Collorado Bulldog" et ses aboiements hilarants. Et le groupe n’a pas manqué de passer par la case ballade, avec la FMesque et larmoyante "Just Take My Heart", ou le tube acoustique à jouer au coin du feu "To Be With You", pour laquelle la mélodie vient s’imprimer dans tous les cerveaux, même ceux des plus gros metalleux présents ce soir-là. Si le groupe a su piocher dans l’ensemble de ses albums, la setlist reste concentrée sur leur plus gros succès, Lean Into It, et sur le petit dernier, What If.
Tout ça, Mr. Big nous l’a présenté pendant plus de deux heures. Si la performance est plus que louable, on regrettera quand même quelques longueurs ici et là, principalement à cause des solos à rallonge de nos shreddeurs. Leur talent n’est plus a prouver depuis bien longtemps, et il est dommage que ces solos n’aient pas été raccourcis pour placer ne serait-ce qu’un tube ou deux.
Mais malgré ces petits désagréments, cette soirée a permis au public parisien de vivre un peu de rêve américain sauce 90’s, de replonger dans ces tubes qui ont marqué de nombreux esprits et, surtout, de revenir en vacances le temps d’un concert, avec la bonne humeur des musiciens, en totale communion avec le public.
Setlist
Daddy, Brother, Lover, Little Boy (The Electric Drill Song)
Alive And Kickin'
Green-Tinted Sixties Mind
Undertow
American Beauty
Take Cover
Just Take My Heart
Once Upon a Time
For You / Hoedown
A Little Too Loose
Road to Ruin
Temperamental
Solo de guitare (Paul Gilbert)
Still Ain't Enough for Me
Price You Gotta Pay
Take A Walk
Around The World
As Far As I Can See
Solo de basse (Billy Sheenan)
Addicted To That Rush
To Be With You
Colorado Bulldog
Smoke on the Water (reprise de Deep Purple)
Shy Boy (reprise de Talas)
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Photos : © 2011 Nidhal Marzouk / Yog Photography
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