Les amoureux de Deathcore étaient réunis au Backstage en ce soir du 9 décembre 2015. Ce sont pas moins de quatre groupes qui se partagent l'affiche, défendant chacun leurs atouts face à un public d'amateurs du genre.
Boris The Blade
Difficile de passer en premier dans une soirée où la tête d'affiche est autant attendu. Ce ne sont pas les Australiens de Boris The Blade qui diront le contraire. C'est avec une salle remplie à un tiers que le groupe entre sur scène à 19h. Malgré un public peu conséquent, quelques têtes sont receptifs. Boris The Blade livre un deathcore brut, sans frioritures.
Le chanteur Daniel Sharp nous fait penser à un Frankie Palmieri qui se serait noyé dans le bain du deathcore, puissant et brutal comme nous le livre les Australiens. Le résultat est plutôt efficace, et la foule commence à se remplir petit à petit, adhérant au set de la formation.
Malgré quelques petits soucis de placement au niveau des accords, les musiciens s'en sortent, sans entacher réellement la performance plus que satisfaisante des garçons. Le chanteur ira même à deux reprises à la rencontre du public, histoire de chauffer l'auditoire. Le groupe ne sort globalement pas du lot mais on retiendra l'énergie et l'enthousiasme fourni.
Fallujah
Ah c'est sur, ça peut faire un choc de passer du deathcore rentre dedans de Boris The Blade à un groupe beaucoup plus technique en la présence de Fallujah. On sent déjà la foule se remplir et on comprend que les choses sérieuses commencent.
Dès les premières secondes de "Carved From Stone", on est presque attaqué par l'intensité des guitaristes. On pourrait penser de prime abord que les deux guitares sont trop mise en avant, au détriment du chanteur. Mais cela est tout naturel car ce sont les musiciens qui font ici toute la différente et qui porte le groupe à eux-seuls.
Le frontman s'excuse au bout de trois chansons pour sa voix fuyarde, même si cela ne l'empêche pas d'essayer de motiver le public qui est en parti déjà connaisseur. Si le talent des guitaristes est un fait avéré, avec des riffs ravageurs notamment sur "The Dead Sea", le bassiste Rob Morey n'est pas en reste, notamment sur l'excellent "Sapphire".
Fallujah a laissé une forte impression ce soir, avec leur death melodique contrastant avec le reste de la soirée mais ô combien épatant. Sans nul doute qu'ils reviendront plus haut gradés sur une future affiche en France.
Within The Ruins
En parlant d'affiche, c'est au tour de Within The Ruins d'entrer sur scène. Nombreuses sont les personnes à être venues pour les Américains qui aurait largement pu être en tête d'affiche comme c'était le cas en janvier dernier. Il est dans les environs de 20h30 quand ils entrent sur scène, avec un public déjà à bloc.
Les premières notes de "Gods Amongst Men" retentissent alors que la foule commence déjà à se mouvoir. Tout au long de leur prestation d'une quarantaine de minute, Within The Ruins fait preuve d'une performance irréprochable. Plus encore, ils mettent le feu au Backstage et se positionnent comme les vrais patrons de cette soirée.
Le chanteur Tim Goergen fait le job, sa voix est fluide, clair et le courant avec le public passe bien. Mais le réel plus du groupe, c'est le talent de son guitariste qui fait preuve de prouesse technique. Joe Cocchi est particulièrement en forme ce soir, où il porte presqu'à lui seul les pierres de l'édifice.
Within The Ruins est sans conteste le groupe le plus complet de la soirée, alliant la technique d'un groupe de deathcore melodique comme Fallujah à la brutalité sans nom de Carnifex. Ils quitteront la scène dans les coups de 21h15 sous les applaudissements d'une foule totalement conquise.
Carnifex
Il est 21h30 quand le groupe le plus attendu de la soirée entre sur scène. Les membres de Carnifex sont des habitués de la scène française et c'est sans surprise que l'on voit le public se déchainer dès les premières notes de "Salvation Is Dead".
Le leader, toujours aussi charismatique, communique sans problème avec un public qui lui rend la pareil. Carnifex existe depuis près de dix ans, et après cinq albums, leur notoriété n'est plus à démontrer. Le groupe peut alors se permettre de jouer un de leurs plus vieux morceaux, "Slit Wrist Savior", qui se révelera une des meilleures chansons du groupe ce soir.
La puissance des musiciens est à son paroxysme. Le guitariste Jordan Lockrey reste imperturbable, faisant preuve d'un sans faute au côté d'une basse ô combien puissante sur un titre comme "Until I Feel Nothing".
Scott Lewis manie parfaitement sa voix, notamment sur le fameux "Die Without Hope" où la foule reprend en coeur et se lance dans des circle pits incontrôlés. C'est d'ailleurs une constante, le public ne restant pas une seule seconde impassible face au show de Carnifex qui a défintivement retourné le Backstage en cette soirée du 9 décembre.
Après presqu'une heure de set, Carnifex cloture les hostilités avec "Hell Chose Me". Histoire de tout donner une dernière fois, et de finir en beauté une soirée deathcore qui était placée sous de bons auspices.
Setlist
1. Salvation Is Dead
2. Dark Days
3. In Coalesce With Filth And Faith
4. Hatred And Slaughter
5.Slit Wrist Savior
6. Where The Light Dies
7. Until I Feel Nothing
8. Sorrowspell
9. Dead But Dreaming
10. Die Without Hope
11. Lie To My Face
12. Hell Chose Me
