Il aura fallu attendre quatre ans avant que le groupe de stoner suédois Witchcraft ne sorte un nouvel album. Nucleus sort dans les bacs le 15 janvier prochain au grand bonheur des fans qui ne seront pas déçus d’avoir attendu aussi longtemps.
Album après album, Magnus Pelander nous fait découvrir de nouvelles facettes à Witchraft. Chacun apportant une nouveauté, une évolution.
On se rappelle que pour Legend, Magnus Pelander avait fait le choix de laisser tomber la guitare pour se focaliser sur le chant, ce qui avait créé une belle évolution par rapport aux deux précédents albums. La voix était plus juste, plus expressive.
Pour Nucleus, les parties chant nous amènent encore un cran au-dessus au niveau de l’émotion. La voix de Magnus est tantôt rauque et puissante, tantôt douce. On ressent à la fois la colère et la tristesse qu’il peut ressentir envers notre société actuelle, notamment sur la chanson "The Outcast", que vous pouvez écouter ici :
Sa façon de chanter est très expressive et nous fait ressentir toute sa sensibilité.
Sur ce nouvel album, Magnus Pelander a choisi pour la première fois de jouer toutes les parties guitare. Il nous a confié dans une interview récente qu’il attendait beaucoup des retours de ces fans à ce sujet, et lui comme eux ne seront certainement pas déçus.
Sur Legend, les guitares avaient un son souvent lourd très caractéristique du stoner, or sur Nucleus on garde la pâte doom / stoner en y ajoutant des sonorités blues, notamment sur le morceau "An Exorcism Of Doubts" qui allie la lenteur et la puissance du doom aux sonorités plus aigües et plaintive du blues.
On trouve aussi pas mal de sonorités qui nous font penser au rock progressif des 70s avec l’apparition d’instruments que l’on n’a pas forcément l’habitude d’entendre sur des albums de stoner. Sur "The Outcast" on peut entendre des bois suivre la mélodie des guitares. "Breakdown" débute par une longue intro planante de six minutes environ avant de passer à un son très doom sur les 9 dernières minutes de la chanson.
Le morceau "Nucleus" est probablement le plus prog de tous les morceaux de l’album. Il commence par une intro à la guitare très douce. La guitare est ensuite accompagnée par des violons. Ce n’est qu’après ces deux minutes d’intro que la basse, la batterie et le côté métal stoner ressort. Aux alentours de la cinquième minute on peut entendre un clavier au son très 70s. Puis à la sixième minute viennent s’ajouter les bois. Les sept dernières minutes du morceau sont une pure symphonie. A la mélodie jouée par la guitare en son clair viennent se superposer successivement des chœurs masculins, puis la batterie, puis la basse, et un son de guitare saturé qui entraine la mélodie dans les aiguës. Puis vient le retour des bois et une voix féminine très cristalline. La voix de Magnus paradoxalement fragile et puissante vient ensuite couvrir le tout. Le morceau finit en apothéose sur quelques notes d’accordéons totalement inattendues. Cette chanson donne le frisson du début à la fin ! C’est un peu la synthèse parfaite de l’album. On y entend la volonté du groupe d’évoluer vers un côté plus progressif tout en gardant le son stoner de Witchcraft.
Une belle découverte à écouter de toute urgence !
Eloïse Morisse