Mirror est un supergroupe formé par Jimmy Mavromatis, Matt Olivo (Repulsion), Tas Danazoglou (ex-Electric Wizard, Satan's Wrath, Diavolos), Jaime Gomez Arellano (producteur) ainsi que Stamos Koliousis (Satan’s Wrath). Avec un tel line-up, on aurait aisément pu croire à un album thrash, voire death metal. Néanmoins, ce premier album, sobrement intitulé Mirror, s’ancre définitivement dans une mouvance heavy metal revival.
Mirror est le genre d'album dont, généralement, on n'attend pas grand-chose. Voire, l'album que l’on n'attend pas du tout. Cependant, Mirror en plus de posséder des qualités musicales indéniables, nous offre un voyage dans le temps, un vrai retour aux sources du heavy metal. Direction la fin des années 70.
On décèle au fur et à mesure des morceaux les nombreuses influences de la formation. Se dévoilent alors à nous des guitares aux accents très typés Iron Maiden, des mélodies comme on en entend trop peu souvent, ainsi qu’une voix aux intonations particulières, qui n’est pas sans rappeler de grands noms tels que Dio ou encore Klaus Meine.
Mirror est un opus exécuté par des musiciens à l'expérience indéniable dans ce domaine, bien loin du groupe de petits jeunes décidés à rendre hommage à leurs idoles d’un autre temps. Il est également important de noter que cet album ne tombe jamais dans la caricature. Si le parti pris est de délivrer un heavy metal des plus classiques jouant avec les codes éculés de ce genre musical, Mirror n’en fait jamais trop. Bien au contraire, tout y est soigné, parfaitement interprété et dosé avec justesse. Le groupe parvient à jouer avec les ambiances, chaque morceau possède sa propre identité.
L’entrée en matière séduit d’emblée, « Mirror » est entêtant, empreint d’une ambiance carrément old school. Mais si ce tout premier morceau surprend, c’est en grande partie grâce à la voix de Jimmy Mavromatis. Le bougre maîtrise son organe avec une aisance presque déconcertante. Ce dernier parvient à monter très haut, et ce avec une grande puissance, doublée d’une justesse irréprochable.
Ce premier album a le don de nous balader d'univers en univers. S’il est tout de même assez rentre dedans, quelques côtés mystiques, presque planants apparaissent ici et là. On observe même des fondus cohérents entre plusieurs ambiances au sein d'un même morceau, comme sur « Madness And Magik». D’autres titres se révèlent moins nuancés et plus bruts de pomme comme « Heavy King » et son refrain haut perché, ou « Galleon » et ses guitares très maideniennes. Dans la même veine, « Cloak Of A Thousand Secrets » et son intro rentre-dedans, ses riffs prenants, saura charmer l’auditeur.
Les harmonies de guitare se mêlent à une interprétation vocale sans faille sur « Year Of The Red Moon », où Jimmy ne finit d’ailleurs pas de nous étonner. C’est qu’à force, on regrette presque de ne pas avoir découvert ce chanteur plus tôt.
« Orion's Sword » fait office de petit interlude planant, entièrement instrumental, mais ne détone pas pour un sous. Le titre s'intègre parfaitement à l'évolution de l'album. Pour finir, « Elysian » qui débute sur un rythme plutôt lourd, s’éteint tout en douceur, afin de permettre à nos esgourdes de se remettre de cette vive déferlante heavy metal.
Mirror est donc un album classique mais néanmoins jouissif, fait pour les inconditionnels du genre. Si les supergroupes ne sont généralement pas d’excellentes surprises, ce n’est pas le cas de Mirror qui mériterait par ailleurs de faire plus amplement parler de lui. Un opus à ne louper pour rien au monde !