"La raison d’être de ce groupe, c’est l’amour de la musique et de sa composition"
Quelques heures avant que Tribulation ne monte sur la scène du Glazart pour leur premier concert en tête d’affiche à Paris, La Grosse Radio a pu s’entretenir avec l’une de ses têtes pensantes, le guitariste Adam Zaars. Nous en avons profité pour décrypter l’énigme Tribulation et en comprendre un peu plus sur les sources d’inspirations du quatuor. Nous avons évoqué ensemble les raisons qui ont poussé le combo à publier un nouvel EP, Melancholia, moins d’un an après la sortie de Children of the Night et sommes également revenus sur leur prestation au Hellfest 2015. Rencontre avec un enfant de la nuit.
Bonjour Adam, et merci de nous recevoir ! C’est la première fois que nous nous rencontrons, alors peux-tu présenter le groupe Tribulation aux lecteurs de La Grosse Radio ?
Adam : Hé bien, nous avons débuté il y a maintenant quelques années, en 2004. Nous avions un groupe avec lequel on jouait plutôt du thrash et nous avons eu envie de changer de style. Nous avons donc fini par créer un nouveau groupe, Tribulation, avec lequel nous nous sommes orientés vers un death metal classique, plutôt old school. Depuis, nous avons sorti trois albums, dont le premier a été enregistré en 2007 et est paru en 2009, le second est sorti en 2013 et le troisième et dernier album en date est paru en 2015, l’année dernière.
Comme tu l’as mentionné, vous avez commencé Tribulation en jouant un death metal classique sur votre premier album The Horror. Mais aujourd’hui, vous mélangez à la fois des influences rock seventies et death metal : était-ce difficile de trouver un style qui vous plaisait en particulier ?
Adam : Pas vraiment non. Nous avons toujours voulu que la musique nous représente. On ne se sent pas obligé de suivre un style musical particulier… je suppose que c’est la raison pour laquelle nous changeons souvent de style ! Et que nous continuerons sûrement à changer… je pense que nous n’avons pas encore trouvé notre son… je serais surpris si le prochain album ressemble aux autres !
Alors pour l’instant, vous n’avez pas encore trouvé votre parfaite formula of death ?
Adam : Non ! (rires). Je suppose qu’il existe beaucoup de formulas of death ! (rires).
Peux-tu nous parler des influences du groupe ? Car vous être quatre, et je suppose que chacun doit apporter ses propres sources d’inspiration ?
Adam : Hé bien, je ne saurais parler des influences des autres, mais la principale inspiration du groupe a toujours été le Rock et le Heavy metal, ainsi que le metal plus extrême. Mais finalement, nous sommes toujours influencés par Iron Maiden ! (sourire). Je pense que l’on fait ressortir cela maintenant. Sans oublier également que l’une des principales sources d’inspirations du groupe a toujours été les films d’horreur, en particulier les films italiens et les musiques composées par le groupe Goblin.
L’année dernière a vu la sortie de votre dernier album, The Children of the Night, et vous sortez aujourd’hui un EP, Melancholia. Peux-tu nous expliquer ce choix ?
Adam : Nous voulions faire une nouvelle version de nos morceaux, et nous avions deux personnes chargées des remix. C’est en quelque sorte des singles, sortis tardivement ! Nous n’avons cherché personne en particulier pour s’occuper des remix. Notre producteur (Ola Steingrim Ersfjord, NDLR) s’est donc chargé de l’un des remix, et une seconde personne, Author and Punisher, s’est chargée de la seconde version, qui est assez différente. Nous voulions également sortir sur cet album des chansons encore inédites et avoir quelque chose à proposer durant cette tournée.
Et parmi les morceaux proposés dans cet EP, vous avez choisi de reprendre une chanson d’Offspring, ce qui est plutôt étonnant ! Pourquoi avoir choisi cette reprise ?
Adam : Tu sais, quand l’album Americana est sorti, nous devions avoir une dizaine d’année et on l’écoutait tous ! Et cette chanson diffère vraiment des autres morceaux de leur album. Du coup, la reprise est venue de Johannes (Andersson, chanteur de Tribulation NDLR) et de Jonathan (Hultén, guitariste NDLR) qui l’ont joué comme ça durant des répétitions… je sais que Jonathan avait toujours voulu en faire quelque chose, comme si Offspring rencontrait les Doors… et cela nous convenait parfaitement, alors on s’est lancé ! (rires). Ce fut un enregistrement assez rapide et chaotique en fait, qui a fini par rendre plutôt bien.
Et tu continues d’écouter Offspring ?
Adam : Pas trop non ! Mais si je les écoute parfois, c’est avec cet album, Americana.
L’été dernier, vous avez joué au Hellfest. Quels souvenirs en gardes-tu ?
Adam : Je me souviens de la route pour y aller ! (rires). On était au festival Tons of Rock en Norvège, et cinq minutes après le concert, nous étions déjà à l’aéroport pour embarquer pour Bruxelles, où quelqu’un est venu nous chercher en plein milieu de la nuit (après s’être trompé d’aéroport). Puis nous avons roulé toute la nuit jusqu’au Hellfest avant d’arriver à l’aube et de monter sur scène vers quoi… onze heure ? Nous étions épuisés ! (rires).
Est-ce que vous avez quand même pu voir d’autres concerts ?
Adam : Oui ! Mais j’étais surtout surpris de voir autant de festivaliers si tôt le matin. Nous nous sommes bien amusés après le concert, et nous avons vu Cannibal Corpse (avec qui nous avons tourné l’année dernière) et d’autres groupes encore, mais je ne me souviens plus très bien !
Il y a trop de concerts !
Adam : Tout à fait ! Je me souviens aussi avoir vu Limp Bizkit… c’était horrible ! (rires). On ne sait jamais, lorsque tu vas voir un gros groupe dont tu n’aimes pas la musique, ils peuvent quand même faire un excellent concert. Là ce n’était pas le cas ! (rires).
Ce soir, ce sera la sixième fois que vous jouez en France depuis vos débuts, mais c’est la première fois en tête d’affiche. Qu’en penses-tu ?
Adam : C’est super, forcément ! Nous pouvons enfin faire un concert complet et à notre manière, car lorsque l’on fait la première partie de groupes plus gros (comme cela a été le cas l’année dernière), tu ne peux jouer en général qu’une demi-heure et tu n’as pas le temps de mettre en place la scénographie… C’est vraiment agréable d’avoir enfin un peu de temps !
Même si la formation existe depuis 2004, Tribulation ne cesse de grandir depuis la sortie de The Horror. Est-ce que ce succès t’effraie ?
Adam : Hum… Non (sourires). Je ne pense pas. La raison d’être de ce groupe, c’est l’amour de la musique et de sa composition, mais nous voyons également Tribulation comme un groupe de scène. Et avoir du succès nous permettra de réaliser des performances scéniques plus grosses, ce qui nous plaît beaucoup ! Nous avons vraiment envie de continuer sur cette voie là.
Comme tu l’as mentionné, vous faites beaucoup de concerts, ce qui demande beaucoup de travail. Est-ce que vous arrivez tout de même à vivre de votre musique ?
Adam : Non !!! (rires).
Revenons au dernier album en date, The Children of the Night. L’imagerie vampirique est omniprésente dans le visuel de vos pochettes et vos concepts, tout comme sur scène avec le maquillage. Est-ce important pour vous d’avoir une identité visuelle ?
Adam : Oui, car même si tout repose sur la musique, qu’est-ce qu’un groupe sinon un visuel ? Lorsque les gens viennent nous voir jouer, nous voulons leur offrir une expérience, pas juste de la musique, sinon autant passer un cd ! Bien sûr, beaucoup de groupes réussissent très bien sans visuels forts, mais ce n’est pas notre façon de faire. Peut-être parce que nous avons toujours adoré des groupes assez grandiloquents comme Kiss ou Iron Maiden…
Ou Ghost récemment ?
Adam : ou Ghost, tout à fait ! Nous n’avons jamais pensé à faire autrement qu’en ayant un visuel fort.
Comment composez-vous ? Y-a-t-il un compositeur principal dans le groupe ou chacun apporte-t-il sa touche ?
Adam : Cela dépend. Sur le premier album, Jonathan (Hultén, NDLR) et moi avons collaboré ensemble pour l’écriture, sur le second j’ai principalement tout composé et sur le nouvel album j’ai de nouveau collaboré avec Jonathan. En général, il écrit cinq morceaux et j’en écris cinq ! Mais sur le nouvel album, nous avons également laissé chacun s’exprimer, il y a de la place pour tout le monde.
Une question plus personnelle maintenant : quels sont tes derniers albums coup de cœur ?
Adam : Le nouvel Iron Maiden, The Book of Souls ! Pour être honnête, j’étais un peu sceptique au début mais il est franchement super. Et j’ai adoré le nouvel album de Chelsea Wolfe, Abyss. Et puis le nouveau Youth Code (un groupe de Los Angeles). Mais c’est vrai que j’ai peu de temps pour écouter de la musique, en ce moment tout est tellement concentré sur Tribulation !
Et tu arrives à en écouter quand vous êtes en tournée ?
Adam : Oui un peu, cela fait toujours du bien de se mettre au lit avec les Beatles en fond ! (rires)
Quels sont vos projets maintenant, pour les mois à venir ? Allez-vous commencer à réfléchir à un nouvel album ?
Adam : Un petit peu ! Mais nous allons principalement continuer à faire des concerts cette année. Il y a bien un nouvel album en préparation, mais les choses avancent tout doucement, donc je ne peux pas m’avancer pour l’instant.
Merci beaucoup d’avoir répondu à nos questions Adam ! Un dernier mot pour nos lecteurs de La Grosse Radio ?
Adam : Venez voir nos concerts, je pense que vous allez adorer ! (rires).
Interview réalisée le 26 janvier 2016 au Glazart
Merci à Valérie de Century Media pour avoir rendu l'entretien possible, ainsi qu'à Céline pour la retranscription de l’interview.
Photographies : © Childintime 2016
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe