Quand on demande de citer les groupes (trios) roots jamaicains, vont ressortir Mighty Diamonds, Heptones, Culture, Abyssinians, Congoes ou les Wailers (Bob, Peter et Bunny) en premier lieu.
Peu donneront The Meditations, groupe pourtant phare dans les années 70, qui a participé au fameux One love Peace Concert. Ils ont œuvré en qualité de choristes additionnels pour les plus grands : "blackman man redemption", "punk reggae party" et "rastaman live up" pour Bob Marley, "Bongo man a come" pour Jimmy Cliff, "Mr Cop" pour Gregory Isaacs et une bonne partie de l’album Heart of The Congoes.
Formé en 1974 avec Ansell Clidland (ex The Linkers), Winston Watson et Danny Clarke (ex Righteous Flames, harmonies vocales d’Alton Ellis avec Winston Jarrett), le groupe s’approche de par ses convictions et qualités vocales d’un groupe comme The Mighty Diamonds et ont sorti des hits comme "Woman like a shadow", "Babylon trap them" ou encore "Carpenter rebuilt".
Fin janvier 2016, le groupe sort un nouvel album qui se veut dans la continuité de ce qu’ils avaient fait jusqu’ici pour le plus grand plaisir de leurs fans mais aussi j’espère, de nouvelles oreilles pour un groupe qui mérite réellement.
Aujourd’hui du groupe original ne subsiste qu’Ansel Clidland qui s’entoure de 2 compères aux harmonies vocales imparables ! Laury Webb (qui a enregistré le très beau "woman my queen") et Drayton Chandel.
Comme il le dit lui-même : "mon but est de capturer avec cet album le son des années 70’ et 80’. " Challenge réussi puisque l’album a été enregistré aux Studios Harry J avec des monuments jamaicains : Willie Lindo, Earl « Chinna » Smith et Dwight Pinkney (Zap Pow, Roots Radics) à la guitare, Lloyd Parks (We the People) et Derrick Barnett (Sagittarius Band) à la basse, Sly Dunbar à la batterie, Ansel Collins (ex Revolutionnaries) , Franklyn « Bubbler » Waul et Sidney Mills (ex Steel Pulse) aux claviers.
Des 14 titres de cet album, les thématiques tournent sur la foi rastafarienne, la société dans laquelle nous vivons avec un message pour les plus jeunes afin qu’ils se prennent en main, mais aussi des chansons d’amour.
Les chœurs sont toujours bien placés et effectivement on penserait à un album oublié des 70’s/80’s. Preuve s’il en est avec une nouvelle version de "no more friends" qui n’a rien à envier à l’originale enregistrée pour Linval Thompson en 1983 !
Riddim quasi nyabinghi pour le titre "Jah always find the way" avec en invité, Liviti, qui n’est autre que Wazeike Cridland, l’un des enfants d’Ansel Clidland et qui a sorti déjà quelques titres comme "this is life" ou "Hold On".
Sur "Pretty Little Woman", on ressent l’influence soul et on se surprend à reprendre les chœurs.
Sur "special invitation" avec sa guitare très twist, son petit dub et sa puissante basse, on est amené à avoir les jambes qui fourmillent pour entrer dans la danse.
Et que dire de "so sad" si ce n’est qu’il me ramène au meilleur des Meditations.
Album autoproduit qui a sa place pour tout vrai amateur de roots ! Et belle surprise pour ce début d'année.