Ils n’ont rien de vieilles dames anglaises vaguement décaties essayant vaillamment de faire du rock, voix chevrotante, et guitariste en équilibre sur une canne. Vraiment pas. Gagnants de « New Deal On Stage #2 », nommés « Best Emerging Band » par Fred Perry, bientôt participants au concours Zebrock…le talent des Old Fashion Ladies a déjà de quoi agacer.
Franchement énervants, les mecs ont en plus le temps de passer leur temps en studio et de sortir un album, leur premier, éponyme, en partenariat avec La Grosse Radio.
Non contents de se faire passer pour des vieilles décaties, les OFL (pour les intimes) vont tout faire pour vous prouver qu’au contraire, ils sont des rockers, des vrais, des durs, des tatoués. Comme le veut la logique, les vrais rockers font…du vrai rock. Avec des influences comme Deep Purple, Led Zep, Radiohead ou encore Queen, on avait déjà de quoi être rassuré. On se retrouve avec des riffs bien gras, une voix à se pâmer, des coups de grosse caisse à vous faire oublier votre nom…
En à peine 40min, les OFL vous font pénétrer dans leur univers. Et chez eux Bon Scott et Axl Rose discutaillent avec le chanteur. Dès le premier titre de l’album « I don’t Belong to You Woman », les 5 garçons dans le vent nous font une démonstration d’énergie : sauter dans son salon prend du sens. Même sentiment, avec « Straight Ahead » aux accents plus électro, ou encore « Fantasy in G ».
Pour ne rien gâcher, ils ont en sus un sacré talent : vous ne risquez pas d’oublier le solo de « Better that Way », petit bijou du genre. « Monsters on the road », plus agressif, révèle ce talent pour le rock très seventies et roots. « Out of the spiral » fait aussi partie de ceux-là, avec son jeu de question réponse entre le chanteur et la batterie hyper rapide.
« Behind your smile » et ses longues plages instrumentales est peut-être le moins accessible des morceaux de l’album, plus sombre, plus lourd. L’outro en particulier fera probablement moins l’unanimité. « Denied » quant à lui fait la synthèse du genre : voix tantôt calme tantôt énervée, entrecoupée de guitare hyper saturée, agressives…et de soudaines accalmies.
On calme le jeu sur « Perfect Storm », la voix de Franck Bellet se fait bien à cette ambiance apaisée et à la guitare désélectrisée. Une belle ballade qui nous permet de découvrir un autre superbe solo. Autre ballade, « A Fool’s Change », pleine de poésie et de délicatesse, dont le clip est d’ores et déjà disponible.
Les OFL nous quittent sur une dernière note hyper calme : voix profonde et posée, guitare acoustique au poing, batterie remisée au garage pour « You’ll leave alone ».
A ce stade, "Replay All' s'impose. Entre une voix qui s’adapte à tout et des musiciens plus bourrés de talent les uns que les autres…les Old Fashion Ladies semblent tout simplement avoir tout compris. Des morceaux bien construits, un album qui a une âme, des paroles bien écrites, une sacrée énergie : pas besoin d’en dire beaucoup plus. Si ce n’est « bonne écoute » !
Terminons cette chronique en soulignant le fait que les zikos d'OFL soint loin d'être dénués d'humour et d'autodérision (voir leur vidéo de la cover inattendue de Ghosbuster composé par Ray Parker Junior pour la BO du film) ce qui, dans ce monde où les artistes se prennent parfois bien trop au sérieux est un plaisir supplémentaire bien appréciable !