Salut à tous et à toutes ! Autant rassurer les troupes tout de suite, il ne va pas être question dans cette chronique des fameux "Wall Of Death", ces pogos immenses et déchaînés tant prisés par les amateurs de musique extrêmes. Ni même de métal en général, non en fait il va être question ici du deuxième et nouvel album de la formation de rock psychédélique Parisienne Wall Of Death. Loveland (c'est son petit nom) est sorti en ce mois de Mars 2016 chez Born Bad Records et marque la seconde production du groupe depuis leurs débuts en 2010.
Crédit photo : Dimitri Costes
Commençons par la base : mais qui sont donc ces braves gens ? Et bien disons que derrière ce nom de groupe aux connotations franchement métal se cachent trois amoureux du rock psychédélique. D'ailleurs si le nom de Wall Of Death fait tout de suite penser au cousin énervé du rock n’ roll, le nom de ce deuxième album - Loveland – est quant à lui bien plus proche de l’univers psychédélique revendiqué par les membres du groupe. Il faut dire ce qui est, « le pays de l’amour » ça sonne tout de même plus rock psyché que « le mur de la mort ». Bref !
La formation, composée de Gabriel Matringe au chant, à la guitare (et occasionnellement à la sitar), Brice Borredon aux claviers et au chant et Adam Ghoubali à la batterie avait réussi un tour de force assez impressionnant seulement deux ans après sa création en s'attirant les éloges de critiques en 2012 à l'occasion de la sortie de leur premier album, Main Obsessions. Aussi puissant que mature, aussi mystique que psychédélique, ce premier succès leur avait d'ailleurs valu d'être officiellement "adopté" par les papes outre-Atlantique du rock psychédélique, à savoir les musiciens de The Black Angels. Ces derniers, tombés sous le charme de l’univers de Wall Of Death alors que les parisiens faisaient leur première partie à Bruxelles, leur ont ensuite proposé de jouer en première partie de toutes les dates de leur tournée Européenne, rien que ça !
2016 marque donc le retour des Wall Of Death sur le devant de la scène rock psychédélique française mais aussi internationale, et c’est à Loveland que revient la dure mission de mettre tout le monde d’accord, les fans comme les sceptiques, et de confirmer le groupe comme un incontournable du genre.
Crédit photo : Steeve Bauras
Le premier titre (qui donne d’ailleurs son nom à l’album) permet au public de renouer avec l’univers du groupe depuis les quatre ans passés sans nouveaux morceaux. C’est avec joie et frissons dans les bras que l’on réentend Gabriel Matringe jouer de sa voix si particulière. Évanescent, mystique, aérien, tous ces qualificatifs et bien d’autres encore fonctionneraient pour décrire ce chant unique. La dimension psychédélique que la voix seule permet d’apporter aux compositions est des plus réussie. Les deux compères du chanteur ne sont néanmoins pas en reste et assurent sans sourciller leurs parts de travail, même si rien de musicalement extraordinaire ne vient frapper aux oreilles de l’auditeur avant le troisième morceau de l’album.
Car oui, si les deux premiers titres de Loveland se contentent d’une efficacité convenue, c’est réellement avec « Mother Tongue » que Wall Of Death commence à distribuer les claques psychédéliques de grandes envergures. On savait que le trio parisien réservait une place non négligeable dans son cœur et dans sa musique au psychédélisme incarné, les Pink Floyd, et il me semble que cela n’a jamais été aussi clair que dans le titre « Mother Tongue ». Si le titre n’est pas très long (moins de 3 minutes), il n’en reste pas moins à mon sens un succès indéniable, une réussite psychédélique qui fait hommage aux grands noms du genre et qui témoigne en même temps du talent et du potentiel de Wall Of Death.
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Et puisque j’en viens à parler de potentiel, c’est peut-être ici que ce glissera mon bémol par rapport à ce second album. Loveland est aussi bien bourré de références aux racines du psychédélisme britannique (Pink Floyd, Soft Machine…) qu’américain (13th floor elevator, Velvet…) mais peine à faire retrouver à l’auditeur la patte personnelle du groupe qui avait tant marqué dans Main Obsessions. Même en faisant très bien leur travail, les membres du groupe semblent avoir tendance à quelque peu s’égarer au cours de l’album, livrant une suite de compositions aux univers certes intéressants mais pourtant décousus. De Pink Floyd à Air en passant par Simon and Garfunkel, les musiciens donnent aujourd’hui l’impression de se chercher alors que Main Obsessions semblait avoir montré au monde que Wall Of Death avait trouvé son son dès le départ.
Loveland est donc à mon sens une réussite limitée, puisqu’il manque cruellement de ce que j’appellerais très professionnellement l’effet « grande-claque-psyché-dans-la-gueule » au moment où il était crucial de tout donner à ce niveau. Cependant il serait injuste de ne pas saluer des titres très audacieux et réussis tels que « Little Joe », « Memory Pt. 1 & Pt. 2 » ou encore « Mother Tongue » (dont j’ai déjà parlé plus haut et qui pour le coup m’aura vraiment marqué).
Ces titres d’une grande qualité permettent de rappeler à l’auditeur tout le talent qui peut sortir du chapeau de Wall Of Death. C’est juste qu’on aimerait que le groupe n’ai pas besoin de nous rappeler qu’il est bon, on voudrait juste qu’il nous en mette plus dans la vue. À suivre de près quoi qu’il en soit !