Tu ne jures que par le métal. Tu aimes les riffs puissants et structurés. Le synthé et les sons électro te hérissent le poil. Cher lecteur / auditeur … Cet album n’est pas fait pour toi ! La musique de Three Trapped Tigers risque de te faire saigner des oreilles, voire te faire exploser la cervelle.
Par contre, si tu aimes explorer de nouvelles contrées musicales, je t’invite à découvrir leur nouvel album Silent Earthling dans les bacs le 1er avril. Tu ne seras pas déçu du voyage intergalactique dans lequel ces trois anglais nous entraînent.
Leur premier album Route one or Die, sorti en mai 2011 a été pour moi une découverte exaltante. J’ai découvert un groupe dont le son était comparable à aucun autre. Même claque en 2012 avec l’album Numbers: 1-13, un album reprenant toutes leurs premières compositions. Les quatre années d’attente pour enfin pouvoir écouter leurs nouvelles créations musicales a été longue ! Quand j’ai vu que je pouvais chroniquer Silent Earthling je me suis jetée sur l’occasion, non sans quelques petites appréhensions. Je me suis demandée ce que les trois tigres nous avaient réservé. Est-ce que j’allais retrouver leur son unique ? Est-ce que cet album allait être une pâle copie des précédents ? Est-ce que le groupe avait décidé de prendre de nouvelles directions rendant leur son méconnaissable ? Fort heureusement, Matt Calvert guitariste et claviériste de la formation musicale s’est posé le même genre de question. En effet, "[Matt Calvert pense que] le problème pour n’importe quel groupe faisant tout son possible pour créer un son qui lui est propre, et qu’une fois qu’il espère l’avoir trouvé, c’est de savoir comment l’étendre et le faire évoluer tout en maintenant l’idée originelle." Que Matt soit rassuré ! Pour ma part, je trouve que le groupe a réussi à garder le cap tout en explorant de nouveaux territoires. Durant ces quatre années, les membres du groupe ont tous travaillé sur des projets parallèles qui les ont inspirés. On retrouve tout ce qui les caractérise dans ces neufs morceaux sans pour autant les trouver trop proches de ceux que l’on peut entendre sur leur album précédent.
Dès les premières notes de Silent Earthling on reconnait les structures audacieuses concoctées par Adam Betts à la batterie. Les riffs de guitare sont tantôt stridents et d’une vitesse impressionnante, tantôt bardés d’effets. Le tout combiné avec les sons de synthé de Tom Rogerson, venus tout droit d’une autre planète.
Ecouter, Three Trapped Tigers, c’est un peu comme écouter des extraterrestres qui se seraient mis en tête de créer une musique abordable pour les petits esprits humains. On pourrait également tout à fait imaginer que cet album est la bande originale d’un film de Science-Fiction. D’ailleurs je vous invite à faire un tour sur le site internet du groupe pour vous imprégner de leur univers :
http://www.silentearthling.com/
Cet album joue clairement avec l’imagination et les sensations des auditeurs. On passe de l’extase à l’angoisse, en passant par le rire et la mélancholie.
Le premier morceau intitulé "Silent Earthling" ou "humain silencieux" nous amène à la découverte de l’univers que le groupe a créé pour nous. Le morceau est loin d’être silencieux, mais on s’imagine bien la personne bouche-bée par les paysages nouveaux qu’inspire la musique. On passe tantôt à travers de grands champs d’étoiles. Puis, le rythme s’accélère. C’est comme si l’on traversait des turbulences stellaires avant d’atterrir sur une planète aux paysages à couper le souffle.
Lorsqu’on écoute, "Kraken" les sons de basse très graves nous laissent imaginer les énormes tentacules d’un monstre spatial qui viendraient se refermer sur un vaisseau. Les sons de synthé à la fois stridents et lyriques sont la parfaite représentation d’un équipage apeuré mais combattant la bête jusqu’à son dernier souffle. Ce morceau nous tient dans un léger état de stress du début à la fin.
L’angoisse nous prend dès les premières notes d’"Hemisphere". La cacophonie des sons graves mêlés à des sons rapides et stridents nous mette mal à l’aise. Mais le tout est tellement bien orchestré que ça nous donne envie d’écouter le morceau de bout en bout.
"Rainbow Road" a un côté bien plus joyeux. On s’imagine bien faire du toboggan sur un arc-en-ciel en écoutant ce morceau.
Pour vous faire votre propre idée, découvrez le morceau "Engrams" ici :
Enfin bref, chaque morceau est une nouvelle planète à découvrir avec des paysages tous très différents. Aucun morceau ne se ressemble mais le tout est un ensemble cohérent.
Je vous laisse découvrir cet album et vous faire vos propres images mentales. A chaque écoute vous embarquerez pour un voyage différent.
Eloïse Morisse