Product of Hate – Buried in Violence

Product of Hate est un groupe américain fondé en 2007 dans le Wisconsin, jouant dans un pur style de « American metal ». Le combo se décide enfin à sortir son premier album après quasiment 10 ans d’existence, et quelques EP ici et là. Ce premier effort se nomme Buried in Violence, alors ces dix années de maturation auront-elles porté leurs fruits ?

C’est donc par le titre « Kill. You. Now » que démarre la galette et le premier constat que l’on peut faire c’est que le groupe est très influencé par Lamb of God. On retrouve le chant caractéristique de Monsieur Randall « Randy » Blythe, son phrasé tantôt rapide puis haché, ses cris gutturaux et aigüs.

L’illusion est presque parfaite, si bien que l’impression d’écouter les agneaux de Dieu est très présente. Cette volonté du combo de jouer la carte du mimétisme est à double tranchant. En effet être comparé à un monstre sacré est une aubaine pour un groupe qui démarre, mais cela peut vite tourner au cauchemar si le même groupe n’a pas cette volonté d’innover, ou sans forcément réinventer la roue, d’apporter sa patte et sa propre personnalité, ce petit quelque chose qui démarquerait le combo du reste du troupeau.

Dans le cas présent, ce mimétisme dessert le groupe car il n’apporte rien de nouveau. Pire, il copie certains riffs mais le fait moins bien. On ne retrouve pas le feeling de la bande de Richmond (Lamb of God est originaire de Richmond, Virginie NDLR), ni même le groove qui est tout de même le fer de lance de ce genre.


L’artwork est brouillon, et ne donne clairement pas envie de s’y aventurer

Le constat reste le même tout au long de l’album avec des titres sans réelle saveur, des riffs téléphonés et sans envergure rendant les morceaux fades et ennuyants. Il y a quelques morceaux de bravoure comme avec « ….As your Kingdom Falls » mais cela retombe à plat très rapidement. Le chant a également tendance à devenir énervant tant il est poussif.

L’inévitable morceau acoustique viendra sortir l’auditeur de son sommeil avec « Vindicare », dont la mélodie semble très familière, mais reste probablement le meilleur passage de l’album.

Tout n’est pas noir dans Buried in Violence, à commencer par les musiciens qui sont tout de même très bons, mention spéciale au batteur qui ne faiblit jamais et pilonne les oreilles de l’auditeur du début à la fin de l’album. Le mixage et le mastering sont d’excellente facture, le groupe a su s’entourer d’une pointure dans le milieu en la personne de James Murphy qui a notamment travaillé pour Testament, Obituary… Un gage qualité sonore, sans aucun doute.


" Fainéantise ou manque d’inspiration ? "


C’est la question que l’on est en droit de se poser lorsque l’on sort de l’écoute de Buried in Violence et la lourde déception qu’il engendre. Si les compositions ne sont pas convaincantes et que le groupe se repose trop sur le succès de Lamb of God, on ne peut que garder espoir tant les musiciens sont doués et compétents. Un gros travail est à envisager pour le futur du groupe, au niveau de sa personnalité totalement écrasée par son besoin de coller à l’univers de la bande à Randy. Un album dispensable.

NOTE DE L'AUTEUR : 4 / 10



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