J'ai jadis assisté à un concert d'Argyle, mais nous étions jeunes à l'époque (le groupe a débuté en 2008). Je me rappelle d'un chant hurlé, et je retrouve ici dans leur création d'avril 2016 un murmure caressant bien plus audible. La puissance est toujours là, et des sonorités électros viennent colorer le tout.
Le trio s'est remanié depuis les débuts (un EP et un LP entre 2010 et 2014), changeant un peu d'orientation.
On retrouve dans ce mini-album de 5 titres une voix chaude, ancrée dans le sol par une basse pesante et énergique, rehaussée de sons électroniques.
Les morceaux sont longs, l'ambiance se forge autour de la batterie implacable, libérant son énergie sous des martèlements énergiques comme dans « Massif central ».
Les notes entêtantes de « Icy Silence », qui donne son nom à l'album, sont soutenues par une basse puissante et un riff efficace, une création représentative du style du groupe.
Un alourdissement se ressent progressivement, quelques notes de synthé guillerettes tentent de libérer cette énergie brimée avec « Pushing up Daisies », mais c'est très émo, on ressent comme l'impossibilité d'avancer vécue dans les rêves.
Malgré son nom évoquant des bases fragiles, la musique d'Argyle renvoie une impression stable, colossale, avec un son massif et chaud.