Après la chronique fraîchement proposée par Born666, voici l'entrevue du guitariste par notre cigale black metalleuse préférée. Attention, c'est du direct, de l'instantané, rock 'n' roll et sans chichi : à l'image du personnage et du projet en somme.
Lionel / Born 666 : Comment avez-vous trouvé le nom de Nitrogods ?
Henny Wolter : Dans le groupe, nous aimons tous les bécanes et les voitures. Nous pensions donc que le nom devait sonner comme la musique. Comme le moteur surgonflé d’un dragster. Alors on a trouvé Nitrogods.
Lionel : Comment et quand avez-vous rencontré Oimel Larcher (chant) ?
Henny Wolter : Oimel jouait avec Klaus avant que ce dernier ne rejoigne Primal Fear en 1998. Klaus me la présenté et j’ai tout de suite pensé : « Je me dois d'avoir ce mec dans un groupe ».
Lionel : Tu connais Klaus (Sperling) depuis longtemps maintenant, lorsque vous étiez dans Primal Fear (de 2000 à 2003). Est-ce que Nitrogods était déjà dans ton esprit ?
Henny Wolter : Non, non. Pas du tout. On a trouvé le nom Nitrogods après que j’ai quitté Primal Fear en 2010.
Lionel : Est-ce que Nitrogods est un vrai groupe, prêt à partir sur les routes ? Ou est-ce seulement pour le « fun » ?
Henny Wolter : C’est pour le fun. Mais plus que n’importe quoi d’autre, c’est aussi un vrai groupe ! Et on est prêt à partir en tournée n’importe où et n’importe quand !!
Lionel : Dans votre musique, on ressent de la joie, de la bonne humeur dans votre façon de jouer. Comment s’est passé l’enregistrement ?
Henny Wolter : L’enregistrement en lui-même était une partie relativement facile. En y repensant bien, l'écriture des chansons a pris bien plus de temps.
Lionel : Quelles sont les « Fées du Rock ‘n Roll » qui se sont penchées sur le berceau de Nitrogods ?
Henny Wolter : On aime les choses simples et dures. Ça peut être du Motörhead, du Rose Tatoo, du ZZ Top et bien sûr le Status Quo des années 70.
Lionel : La voix d’Oimel est proche de celle de Lemmy. Comment fait-il ? Suit-il un entrainement spécial ?
Henny Wolter : Non. Il sonne comme ça dès qu’il ouvre la bouche. Il ne peut rien faire y faire.
Lionel : Avec quels groupes aimeriez-vous tourner ? Anciens et nouveaux?
Henny Wolter : Je m’en fiche tant que ça botte le cul. J’aime le Blues quand il est joué façon Hard et rapide. Pas quand c’est joué "relax"…
Lionel : A quel « fuel » carburez-vous dans le groupe ? De bonnes boissons j’imagine.
Henny Wolter : Oimel préfère la Hefe Weizenbier (NDLR : bière blanche de fermentation haute, brassée essentiellement en Bavière dans le sud de l'Allemagne.). Une brasserie typiquement allemande. Nous aimons aussi le Whisky et plus précisément du Single Malt d’Irlande.
Lionel : Comment avez-vous fait pour avoir Dan McCafferty et « Fast » Eddie Clarke sur votre album ? Comment s’est passé l’enregistrement avec ces deux Légendes ? Ça a couté cher de les avoir en Studio ?
Henny Wolter : J’ai rencontré Dan lors du Rock Meets Classic Tour 2010 une nuit au bar de l’hôtel, et je lui ai fait promettre de chanter sur une de mes chansons. Il a dit qu’il le ferait gratuitement s’il aimait le titre. Je lui ai envoyé « Whiskey Wonderland », il a pris le premier avion d’Ecosse et il est arrivé directement au studio afin de chanter pour nous. Pour moi, c’était parfait, parce que j’adore sa voix, et parce que c’est un des mecs les plus sympa et authentique que je n’ai jamais rencontré dans le milieu. Fast Eddie avait déjà joué avec Klaus et Oimel sur deux titres pour un show caritatif juste avant. Oimel lui avait demandé s’il aimerait faire un solo sur un de nos morceaux et d’emblée il a donné son accord. Il a fait un magnifique solo avec une WahWah sur « Wasted in Berlin ». Ça sonne tellement comme du Motörhead époque Bomber que ça donne tout de suite la chair de poule.
Lionel : Pour votre prochain album, on peut s’attendre à la venue de Lemmy pour un guest ?
Henny Wolter : Non… (rires)
Lionel : Sur « The Devil Dealt The Deck », il y a comme un côté Stoner. Vous aimez ce style ?
Henny Wolter : Je suis d’accord qu’il y a comme un certain groove lent. Mais je n’appellerais pas ça nécessairement du Stoner Rock. Ça s’accorde bien avec le reste de l’album qui lui est plus rapide tout en apportant une certaine variété à l'ensemble.
Lionel : Joues-tu sur une Gretsch tout du long de l’album ? J’imagine qu’il n’y avait pas de place pour une telle guitare chez Primal Fear ou dans tes anciens groupes ?
Henny Wolter : Je me sers d’une Gretsch sur 80% de l’album. Le reste c’est une vieille Gibsons, une Melody Maker pour les parties de slide et une Les Paul 68’ pour certaines parties rythmiques. Ça n’aurait pas vraiment pu aller avec mes anciens groupes. Sauf peut-être pour Thunderhead.
Lionel : Primal Fear ne représente pas vraiment un côté Rebel. As-tu cet esprit dans ton cœur depuis longtemps ?
Henny Wolter : J’ai toujours été un Rocker, pas un « Metalhead », mais j’ai toujours été content de composer et de jouer dans Primal fear. C’était tout de même de la musique hyper énergique et c’est aussi ça que j’aimais.
Lionel : Tu as joué avec Viva en 1988, Barbara Schenker était-elle encore dans le groupe ? As-tu des souvenirs de cette époque ? Comment était l’atmosphère au sein du groupe ? Es-tu toujours en contact avec certains des musiciens ?
Henny Wolter : Non, quand j’ai rejoint le groupe, Barbara ne faisait plus parti du groupe. J’y suis resté à peine plus d’un an et je n’ai même pas fait un concert. C’était une sorte de situation déprimante et il était temps de prendre le large et de rejoindre Thunderhead, qui lui tournait déjà beaucoup à l’époque.
Lionel : Aurons-nous la chance de voir Nitrogods cette année en France ?
Henny Wolter : J’espère. Il semblerait que Nitrogods passe plutôt bien en France, déjà faire des interviews est une bonne nouvelle et nous sommes assez présents dans la presse ou sur le web français. En tout cas, on y travaille !
Lionel : Merci beaucoup pour cette interview et encore un grand bravo pour votre album.
Henny Wolter : Nitrogods dit Merci beaucoup ! (en français dans le texte)…
Lionel / Born666
