Suite des aventures de nos correspondants Julien et Mathieu à Bourges avec un vendredi bien chargé !
Palatine
Julien : Palatine ouvre les découvertes chansons de sa folk rock chatoyante et on est de suite hypnotisé par la voix cristalline de Vincent Ehrhart Devay rappelant celle de Jeff Buckley. Les morceaux d’une magnifique texture musicale portés par cette contrebasse font voyager à merveille la poésie du groupe.
Fishback
Mathieu : Une guitare sur quelques titres, c’est le seul instrument qu’utilise Fishback, sa voix ainsi que des boucles lancés de la régie… On atteint le sommet de la pauvreté scénique, et oui pour intéresser les bookers de nos jours, il vaut mieux être en petit nombre sur scène, cela coute moins cher à faire tourner… Comble de l’industrie du disque actuelle… L’aspect financier devant l’artistique. Toujours dans le revival new wave, c’est le concert le plus inintéressant que j’ai vu du festival, et c’est Fishback qui a été choisi pour le Prix des Inouis 2016… Va comprendre.
Nord
Julien : Pour moi, Nord c’était le Rock sombre de Stéphane Grangier mais apparemment il y a un nouveau prétendant au trône. Ici la chanson se teinte d’Electro, se veut dansante et crépusculaire. Sur scène, Nord fait preuve d’une telle générosité qu’il est difficile ne pas se laisser happer par ses refrains entêtants et électrisants. « Drunk » ou « Mémorable » resteront en tête tout au long de la journée et donneront envie à coups surs aux auditeurs du jour de se plonger dans cet univers clair-obscur.
Violett Pi
Juien : Le Québec déboule en force au Printemps de Bourges et après nous avoir séduit grâce à sa gastronomie, c’est au tour de nos oreilles de déguster des mets atypiques. Et si la violette est connue pour ses propriétés laxatives, les 4 québécois et ses musiciens accoutrés de jolie robes aux couleurs printanières ne vont pas nous faire regretter de nous être éloignés un moment du buffet. Loin de la chanson Folk qui inonde le pays, Karl Gagnon et ses airs de Jack Black survolté embrase la scène de sa pop excentrique empruntant au funk, à la chanson, à l’Electro, au Metal… Une énergie débordante et follement contagieuse qui fait du bien dans ce printemps très frileux.
Mansfield.Tya
Mathieu : Changement radical de décor de Violett Pi à Mansfield.Tya ! Peut-être 10 ans que je n’avais pas croisé le groupe sur scène ? Je redécouvre Julia version viscérale et Carla toujours aussi douée avec ses cordes. Contaminé par les claviers, les titres de « Corpo inferno » se parent d’un univers Electro qui finalement s’accommode parfaitement au duo. Sombre, hypnotique, désespéré, le show intimiste devient voyage immersif, lumineux, touchant, aux larmes, et on ressort de l’Auditorium complétement bouleversé, désorienté, mais convaincu d’avoir vécu un très grand concert. Merci.
Parnell
Julien : L’heure du bilan pour Parnell, voir « ce qu’il en reste », présenter ce 1er album en live en version trio. Des non-dits aux déboires amoureux, un voyage introspectif dans un écrin soyeux tout en finesse. Ses ballades Folk se baladent en apesanteur délestées d’un trop plein d’arrangement qui viendrait ici alourdir le poids des états d’âmes. Aussi à l’aise dans l’intimité du « grand bain » que pour nous clamer avec une sincérité troublante celles qu’il a vu lui échapper. Parnell prend même de la hauteur pour mieux invoquer un des maitres du genre avec une belle reprise de « Trouble » de Ray Lamontagne. On se surprend à aimer et s’émouvoir de ses textes délivrés d’une manière presque brute, sans fard et superflu.
La Yegros
Mathieu : J’étais très impatient de revoir la diva sud-américaine forte de son nouvel album Magnetismo. Le Palais d’Auron est archicomble, le public relativement jeune, mais les Argentins font danser de 7 à 77 ans, l’adage se vérifiera encore. L’ambiance de chaleureuse devient chaude. La Cumbia Electro fait des émules et Mariana rayonne avec ses tubes « Viene de mi », « Trocitos de Madera » ou le plus récent « Chicha roja », merveilleusement bien accompagnée par ses musiciens, tous en costumes chamarrés, colorés et de plumes. Sourire et bonne humeur de rigueur !
Je l’avais noté sur mon carnet de route, mais La Pietà a, parait-il, marqué les esprits dans le OFF. En espérant pouvoir le confirmer par moi-même dans le futur…
Lily Wood & the Prick
Mathieu : La traversée de la « Happy Friday » prend du temps, et plutôt que de voir les 5 dernières minutes de Las Aves (dommage), je m’arrête au W. Curieux de voir comment ce groupe gère son immense succès suite au tube de l’année passée « Prayer in C », je brave la foule pour assister à un concert correct mais qui ne restera pas dans les mémoires. Certes, les titres sont efficaces « Long way back », « Down the drain », « Into trouble », Nili Hadida a un joli timbre, mais rien ne déclenchera de folies, c’est propre, trop. Un groupe gentil.
The Liminanas
Julien : Je retrouve The Liminanas au 22 pour un set plus efficace et rentre dedans que celui donné il y a quelques jours au Metronum en compagnie de Pascal Comelade pour la semaine du rock. Venu présenter leur nouvel album Malamore, leur Rock Garage yéyé fait des merveilles, enchainant les morceaux sans temps mort pied au plancher : « Down underground », « Funeral baby », « Garden love » ou le gainsbourien « Je ne suis pas très drogue ». The Liminanas nous sert un set tendu et sensuel, survolté et sauvage…un grand moment !
Retour dans le sud beaucoup plus ensoleillé, avec tout de même quelques regrets du fait de la programmation chargée, avoir manqué Heymoonshaker, La Pietà, Oiseaux Tempêtes, et theAngelcy… A noter aussi la nette amélioration depuis quelques années de la restauration, qualité et variété (bar à crustacés, hamburger et frites bio, hog dog aux pistaches, thai…), ça fait plaisir.
Mathieu Artaud et Julien Oliba
Crédits photos : Denoual Coatleven - Loll Willems
