Aujourd'hui la Grosse Radio va vous faire voyager. On va parler punk qui vient de loin.
The Cavemen vient de Nouvele Zélande. Oulala, c'est loin ! Et c'est même très rare qu'un groupe kiwi nous parvienne. Certes le grand voisin australien nous a envoyé quelques grands (AC/DC, INXS, Midnight Oil pour les plus connus, mais aussi John Buttler Trio, Nick Cave, ...).
Mais la Nouvelle Zélande, non. Ce n'est pas que la scène locale soit moribonde, loin de là, mais visiblement elle ne s'exporte pas dans nos lointaines contrées.
Ne boudons donc pas notre plaisir, et allons à la rencontre de The Cavemen, 4 garçons dans la tempête, venus en découdre avec le vieux continent.
The Cavemen, ce sont 4 gamins de Auckland, qui ont décidé de s'attaquer à l'Europe. Après un constat d'échec amer sur leur avenir au pays du long nuage blanc, Paul, Jack, Nick et Jake Cavemen décident d'envahir le vieux continent. Leur motivation tient en peu de mots : "Aucun bar ne nous fera jouer, aucune radio ne nous passera, autant aller foutre le bordel de l'autre côté du monde". Et c'est donc de Londres que nous arrive cette tornade. Leur deuxième album éponyme est une bombe punk, qui risque de dynamiter les scènes européennes.
The Cavemen, c'est brut. Très brut même. On touche là à l'essence même du punk canal historique : Dans une urgence totale, les 13 titres sont expédiés en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Le morceau le plus long, "Trash Talkin' Paint Huffin' Girl", fait à peine 1 minute 50, et la plupart des morceaux dépassent à peine la minute. Et on sent bien que le réglage des amplis n'a pas non plus pris trop de temps : le son est à fond, la voix saturée, la batterie quasiment sans effets, et basse / guitare s'entremêlent dans un joyeux bordel.
Un piano pour enfant sur l'intro de "Rock N Roll Retard", un orgue sur "Crimes Tonight", ces quelques artifices n'empêchent pas cette furie sonore. Quant aux textes, que ce soit "School Sucks" ou "Drink Driving good for you and me", le message est sans ambiguïté, sans concession.
Sur les 13 morceaux, il n'y en a aucun qui échappe à la rythmique binaire. Dans l'esprit de The Exploited, The Cavemen passe tout en force et en énergie. Les morceaux ne faiblissent au fur et à mesure que l'album avance. Puissant, punk, les 4 kids savent y faire.
The Cavemen nous prouve que le punk n'est pas mort, et qu'un bon décrassage des oreilles ne fait pas de mal. Ils nous livrent un bon album, qui sent sous les bras, et qui dit merde à ce à qui ça ne va pas. Le seul regret est qu'il faut un ampli de qualité pour l'écouter : Votre serviteur a essayé en voiture et malheureusement la qualité sonore fournie génère une bouillie inaudible, alors qu'au casque on a juste envie de pogoter en faisant la vaisselle. A écouter dans sa cuisine donc...
The Cavemen brouille aussi les pistes : Leur page Facebook est à leur image : C'est un beau bordel ! Après quelques heures de recherche, on s'aperçoit que malheureusement l'information essentielle, celle des dates de concert, n'y apparaît pas. Alors jeu de piste, simple oubli, ou rien à foutrisme ? Comme le groupe ne bénéficie pas de site web dédié, on ne saura pas... A La Grosse Radio, on va chercher, on vous préviendra.