C'est sans à priori que je me suis rendu dans la ville d'Angers afin de découvrir l'avant-première du nouveau projet de Zenzile. Cela faisait un moment que je n'avais pas suivi le groupe, étant resté sur les somptueux albums Sachem in Salem en 1999 et Sound Patrol en 2001. J'avais entendu parler puis écouté le projet Berlin qui m'avait pour le moins surpris mais que mon âme reggae avait réussi à dompter. C'est dire comme je m'attendais à être supris ce vendredi 10 juin 2016 dans une salle du théâtre du Quai à Angers.
Mes lacunes antérieures ont été en partie comblées par Saskia, ma pote photographe, qui a bien voulu m'accompagner pour ce reportage. Grande amatrice de Zenzile, elle a su me remettre au parfum et m'a aussi donné de bonnes impressions à partager avec vous lors de ce Live Report.
Ouverture du show à 20h30 dans une salle pleine. Un public hétérogène tant par l'âge que par le niveau social avec tout de même une tendance pour le haut standing.
L'avant-scène était aménagée avec un rideau transparent. Celui-ci laissant apparaître les instruments de musique ainsi qu'un magnétophone laissant tourner quelques vibrations sonores installant l'atmosphère du concert à venir.
Lumière rouge.
Apparaissant alors en filigrane, les membres du groupes Zenzile investissent tour à tour la scène derrière ce rideau. Le clavier plaque ses premiers accords. Le public appaludit. On ressent déjà beaucoup d'attente de la part des spectateurs. La batterie résonne suivie des autres instruments pour une belle introduction au spectacle.
On devine alors que la formation se compose ce soir de Matthieu Bablee à la guitare basse,
Jean Christophe Wauthier aka Werner à la batterie, Vincent Erdeven aka Vince aux keyboards (hammond organ, Fender Rhodes, Korg MS 10) à la guitare et au melodica puis Erik Sevret aka Raggy au saxophone tenor, la flûte, la clarinette, les percussions et les keyboards et Alexandre Raux aux guitares électriques.
Cette introduction, se poursuit de manière instrumentale avec une percussion de type éthnique, un son ressemblant à un tuyau d'arrosage qui tourne pour une imitation du vent. La guitare basse arrive puis les cymbales du tambourin. Le public comprend que nous sommes en pleine génèse du monde avec le visuel représentant le feu et les éclairs.
Les quatre symboles des éléments terminent ce premier tableau.
Le second morceau débute avec beaucoup d'impétuosité. Il faut savoir que les titres des morceaux ne sont pas encore fixés. Nous avons photographié la set-list et avec l'accord de Alex Raux mais sans pouvoir m'en servir.
Ce titre est sur le thème de l'eau. Percussions à la main d'Erik Sevret avec la projection vidéo de cet élément. C'est à partir de ce titre que j'ai compris que l'univers de ce prochain album, Elements, serait électro-rock.
Vincent Erdeven se lance alors à la voix dans l'accompagnement sonore tout en jouant des keyboards.
Le morceau suivant débute par un tableau visuel noir / bleu / blanc. Matthieu Bablee passe alors de sa basse au clavier tandis Erik Sevret revient lui aussi au clavier.
Une grosse basse envahit alors la salle. Des sensations que l'on adore en sound-system. Ça picotte au niveau des jambes et ça fait du bien. C'est bien Matthieu Bablee qui nous fait ressentir ces vibrations. Serait-ce un lien avec l'élément Terre ? Sans doute... .
Le visuel nous invite alors dans les étoiles alors que des samples de voix lointaines ainsi que des distorsions sonores nous emplissent les oreilles. Matthieu reviendra à la basse au cours de ce morceau. Il sera incroyable tout au long du set avec son jeu de jambe et sa guitare basse.
Gros kiff musical. Le tableau visuel nous projette dans un tourbillon rouge / marron / blanc.
Cette sensation est appuyée par la guitare électrique qui claque très fort. A nouveau, les effets de distortion apparaissent ainsi que des percussions de la part de Erik Sevret. Je commence à me sentir très à l'aise dans l'atmosphère d'Elements. Je rentre dans ma bulle, oubliant le public et mes petits pieds bougent irrésistiblement. J'adore, même si l'univers musical est éloigné de mes racines actuelles.
Superbes effets du shaker-oeuf. Je m'apercevrais, en sortant du live, que ce sont souvent les instruments ponctuels qui transcendent les morceaux joués. Sans doute lié à leur apparition éphémère tandis que les autres instruments restent constants.
Rouge. Un clavier planant, un tambourin à cymbales, une guitare basse et la guitare électrique qui utilise alors un bottle-neck pour un pur moment de solo. Sans doute un lien avec le monde végétal et la lumière qui nous flashe les yeux. Changement de musicien entre le clavier et la guitare électrique.
Rouge à nouveau pour le titre suivant. Matthieu Bablee passe à nouveau au clavier pour de beaux effets de distorsions. Et puis... SURPRISE.... arrivée sur scène d'un nouvel artiste.
Zakia.
Une voix planante "In the Sky" de la part de cette chanteuse. Accompagnée par la flûte traversière, l'effet est irrésistible. Je ne vous cache pas que cette apparition a suscité énormément de débats à la suite du concert. Ceux, qui comme moi ont apprécié cette arrivée. Et puis, les assidus de Zenzile qui n'ont pu s'empêcher de faire des comparaisons avec l'ancienne chanteuse intervenant avec le groupe.
Ce qui est certain, comme le reconnaîtra Alex Raux après le concert, c'est que cette apparition scinde le show en deux parties distinctes et ce n'est sans doute pas encore le bon format pour les spectacles à venir.
Le fait est que moi j'ai bien apprécié cette petite demoiselle. D'autant plus par sa fragilité apparente. Un autre morceau composé pour l'intervention lyricale de Zakia. Tableau bleu. Visuel sur l'eau, "Everything's Peacefull".
Une certaine lenteur rythmique au début puis l'intensité augmente avec l'aide du clavier. Un gros côté rock auquel s'ajoute un effet pop grâce à la chanteuse. "We're linving in ocean". Superbe alternance avec des sensations de douceur.
Atmosphère bleue pour la suite assemblée avec des lignes courbes. Claps aux doigts pour démarrer. Clavier type orgue. Je remarque alors les boucles d'oreilles de Zakia en forme de triangle. Sympa le rappel de l'affiche. "It's a strange feeling"...."The blues".... .
Excellente intervention du saxophone.
Nouveau visuel sur la création animale. Bleu / noir / blanc. Zakia passe à la percussion de cloche qui accompagne Jean Christophe à la batterie. La chanteuse cherche du regard ses partenaires. On sent chez elle une certaine fébrilité. Les épaules en arrière, Zakia cherche ses repères et le public le perçoit. Moi dans mon coin j'adore, c'est trop mignon de voir en direct les débuts de cette jeunes chanteuse (23 ans).
Une alchimie s'opère sur les écrans alors que le morceau retentit. Moléculaire cette chanson. Avec un début en solo de basse puis l'association de la voix de Zakia qui s'associe au bassiste Matthieu. Un titre bien "Love". J'ai adoré cette association ainsi que les envolées lyriques de la chanteuse.
Un clavier au son d'ordinateur entêtant entâme le morceau suivant. La batterie ainsi qu'une grosse basse mettent le feeling. Visuel rouge. "Time... no fear... is burning" / "No Fera what could happen".
Le public applaudit. C'est déjà terminé. On était bien.
Rappel.
Zenzile revient.
Mode digital avec un effet lointain de cornemuse. Sensation de ressac de vagues et de sable. Le saxophone intervient sur cette instumentale. Percussion cloche de la part du bassiste.
Le second rappel est taillé dans le rock. "Look at youself". Superbe fin !
Une belle avant-première avec toutes ses qualités et ses défauts. J'ai bien apprécié malgré un côté reggae très très absent.
J'y retournerai bien par curiosité d'évolution et aussi pour observer les nouvelles créations avec Zakia car lors de cette soirée peu de morceaux ont été composés pour son intervention.
A suivre... .