Solefald au Hellfest 2016

Vendredi - 13h35 - Temple

Le black metal cosmopolite

Cela fait maintenant trois ans que Solefald a repris les tournées, et c’est à cette occasion qu’ils avaient donné un mémorable premier concert français au Klub avec leurs comparses In Vain, mais sans Lazare, l’une des deux têtes pensantes du groupe. Aujourd’hui avec un nouvel album dense et bizarroïde à promouvoir, ils venaient corriger le tir sous la Temple.

Avant même que le concert commence, Solefald retient l’attention, parce qu’il se passe beaucoup de choses sur scène. Déjà, on remarque la tenue improbable de Cornelius, qui porte une tenue vraisemblablement fabriquée au pays du Soleil levant, avec un bandeau sur lequel est écrit « ouvre ton âme » en japonais. De plus, une partie de la scène est occupée par un artiste, qui va réaliser une peinture pendant le concert, soit quarante minutes chrono. Décidément, ces bougres de Norvégiens n’arrivent pas à faire les choses comme les autres. Et ça se reflète également dans leur musique, très éloignée du black metal norvégien traditionnel, comme on peut l’entendre dans leur chanson d’ouverture « CK II Chanel N°6 », issue de leur album culte Neonism.
 

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Malheureusement, l’enthousiasme va vite retomber, car le concert est handicapé par un son horrible, laissant peu entendre les guitares quand il y a de la distorsion. C’est très frustrant, car le duo est toujours assisté par une partie des musiciens d’In Vain en live, donc l’excellent guitariste Kjetil D. Pedersen, mais surtout Sindre Nedland, frère de Lazare, au clavier et aux chœurs. Par contre, ce n’est plus Baard Kolstad (Leprous) à la batterie, et on ne peut s’empêcher de le regretter, tant ce dernier est exceptionnellement doué. Or il faut bien des musiciens de premier ordre pour restituer la musique de Solefald sur scène. Ceci dit, son remplaçant s’en sort avec les honneurs.
 

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On peut noter assez vite un clivage dans le public : une partie adhère totalement, et l’autre s’en va d’un air dépité. C’est particulièrement vrai sur le titre le plus étrange de la setlist « World Music with Black Edges », avec ses parties electro vraisemblablement inspirées d’Igorrr si l’on en croit ce que Lazare nous avait déclaré en interview. En tout cas on peut gager que c’est la première fois que ce genre de beats résonne sous la Temple.
 

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On peut apprécier que le groupe répartisse au maximum la setlist sur l’ensemble de sa discographie sur ce petit créneau. L’accent est tout de même mis sur le premier album de Solefald, The Linear Scaffold, qui reste le plus apprécié des fans à ce jour.  Le son décevant laisse malgré tout entendre les arrangements vocaux, qui sont une des signatures de la formation, et il est un peu dommageable que la justesse ne soit pas toujours au rendez-vous, dommage. Ceci dit, il est vrai que le répertoire est vraiment exigeant de ce côté-là. Cette impression est renforcée sur le dernier titre du set, le magnifique « When the Moon is On the Wave », qui n’est pas sans rappeler Cradle of Filth période Dusk and Her Embrace. On peut se douter que si Solefald faisait plus de concerts, le rodage rendrait leurs concerts plus appréciables. Une performance honorable donc, mais sans doute pas à la hauteur de la réputation du duo.

Setlist :

CK II Chanel N°6
Red View
Song Til Stormen
World Music with Black Edges
Vitets Vidd I Verdi
Sun I Call
Jernlov
When the Moon Is on the Wave

Photos : © 2016 Thomas Orlanth
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.



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