Samedi – 14h20 – Valley
Mantarte à gueule
Il y a énormément de monde sous la Valley en ce début d’après-midi, et ça a de quoi surprendre. En effet, Mantar est un groupe relativement jeune, qui n’a que deux albums à son actif. De plus, le petit dernier intitulé Ode to The Flame, est sorti chez le mastodonte Nuclear Blast, label pas vraiment spécialisé dans le sludge. Non il faut croire qu’ici, c’est le bon vieux bouche à oreille qui a fait son effet, le succès de l’album ayant amplifié la petite réputation que Mantar se collait auparavant.
En fait, tout chez Mantar évoque la puissance. Que ce soit les hurlements rauques de Hanno Klänhardt, ses riffs suintant la rage, ou le jeu très agressif du batteur Erinc Sakarya, tout cela serait facilement associable au champ lexical du rouleau compresseur. D’ailleurs, il y a écrit « POWER » sur l’ampli de Hanno, ça ne s’invente pas !
Le nouvel album de Mantar est tout sauf parfait, mais force est de constater qu’il passe très bien sur scène, et des titres comme « Era Borealis » vont dans ce sens. Et comme le groupe n’oublie pas de jouer aussi les meilleurs titres de leur premier effort, il y a à boire et à manger, de quoi contenter tout le monde. C’est massif, sale et imposant !
Le placement scénique de Mantar est plutôt original, et a le mérite de retenir l’attention : les musiciens se font face et sont orientés perpendiculairement par rapport au public, ce qui donne un aspect très dynamique au spectacle. C’est particulièrement vrai pour le batteur, puisque l’angle de vue permet d’observer avec précision ses frappes lourdes. Du tout bon donc, à ceci près qu’on peut légitimement se demander si l’effet d’intensité se serait maintenu si la formation avait joué plus de quarante minutes. Affaire à suivre.
Photos : © 2016 Thomas Orlanth
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