Oxmo Puccino
20 heures 55, on se retrouve à nouveau sur la scène Montagne et là, avec Oxmo Puccino le poète rappeur aux couleurs hip-hop et chansons françaises aux textes travaillés et délicieux, on change complètement d’atmosphère en comparaison de Savages. C’est cela l’esprit Musilac avec différents styles musicaux que l’on peut retrouver dans la programmation. Ici, l’esprit est large, voir très large même. Oxmo est revenu en fin d’année dernière avec un délicieux album La Voix Lactée qui est lumineux et sensible.
Le black Jacques Brel va nous transporter dans un voyage que l’on aime tant et qui nous emporte comme toujours. J’aime l’homme et j’aime l’artiste qui sait se faire entendre et le public savoure, apprécie et qui s’est écouter ses sublimes textes et sa belle musique. Oxmo sait toujours bien s’entourer et pendant une heure, il va nous régaler de son charisme et de ses textes. On le quittera un peu avant la fin car nous devons impérativement passer sur l’autre scène Lac afin d’être bien placé pour le concert évènement de la journée voir du week-end avec les Insus (Aubert, Bertignac, Kolinka) qui va démarrer d’ici peu.
Les Insus
Nous voilà donc à l’opposé d’où on vient côté lac. On a la chance d’être tout près voire d’être les plus prêts de l’immense scène qui est plus haute que celle de Montagne. Derrière nous, 25 000 personnes se sont amassés alors on se sent privilégié mon complice et moi. Je suis heureux d’être là et de pouvoir assister à la prestation tant attendue des ex-Téléphone mais que dire de mon Nico qui lui vit un rêve éveillé surtout avec ces conditions-là.
©Thomas Bianchin
Nous n’avons pas été choisi pour les photos car c’était malheureusement sur liste, on gagnera par contre pour Elton John le lendemain et puis, on ne peut pas tout avoir dans la vie. Au moins, on aura l’avantage de profiter dès le début du concert car sachez que dès lors que nous photographions un artiste, on n’écoute pas vraiment la musique car trop concentré sur la photo, sur la recherche du plan parfait avec le speed des trois premiers chansons et que la photo aspire nos oreilles. Finalement, tant mieux et on va pouvoir se lâcher totalement et dès le début. 22 heures, il commence à faire nuit et Aubert, Bertignac, Kolinka et Aleksander Angelov qui remplace Corinne Marienneau (elle ne participe pas pour diverses raisons à cette grande tournée retour 30 ans après leur split) débarquent tout sourire devant 4 générations de fans qui exultent, crient, hurlent de plaisir de les retrouver enfin sur scène. Les Insus ? est la plus grosse tournée française de l’année 2016.
© Raphaelle Aubert
A coup sûr, les garçons qui reviennent pour le plaisir vont s’en remplir pleins les popoches enfin, ça, c’est une autre histoire et je n’en rajouterai pas. 1,2,3,4, c’est parti à donf avec un premier titre parfait pour démarrer "Crache ton Venin". Tout le monde est à fond et dès les premières minutes, l’ambiance est montée d’un énorme cran bien au niveau de la montagne plus qu’au niveau du lac. Comme dira d’ailleurs Aubert, on va mettre le feu au lac ce soir. Le son est parfait et on a l’impression de voir 3 gamins heureux comme des gosses ou d’assister à un jeune groupe qui a faim de scène, de partage et d’éclate totale. En même temps, vu ce que j’ai écrit au début du compte-rendu, ils peuvent avoir le sourire et se donner au max. Je vois même un vigile qui tape du pied et qui regarde de temps en temps la scène tant il est envahi par le son et l’ambiance générale. Téléphone est probablement le groupe de sa jeunesse comme beaucoup d’entre nous d’ailleurs. Enfin, pas vraiment moi, je préférai largement Rod Stewart quand j’étais gamin ou Talk Talk, ça, c’est dit…
© Brice Robert
Le gros plaisir pour votre Lebonair, c’est surtout de voir Bertignac, un des meilleurs guitaristes français du siècle dernier jouait, se lâcher car lui, la guitare, c’est toute sa vie et il joue comme un dieu. Le père Louis, on le ressent fortement, aurai pu jouer 5 heures ce soir car il déborde d’envie. Il aurait d’ailleurs bien eu envie de nous lâcher en dehors des morceaux de Téléphone, du Hendrix, du Led Zeppelin et j’en passe. Aubert et Kolinka, c’est différent. En 24 ans, je les ai vus plusieurs fois sur scène et je les ai entendus jouer très souvent les tubes de Téléphone en plus des morceaux solos d’Aubert. D’ailleurs, Aubert, j’ai décroché sérieusement il y a au moins dix ans tant ces derniers albums sont ennuyeux et pas très rock. Mon plaisir donc, c’est de voir Bertignac et t’entendre bien sûr des vieux titres que je n’avais encore jamais écouter sur scène et de faire plaisir à mon complice du week-end et puis l’ambiance est extraordinaire et le concert sera clairement un des meilleurs moments du festival sur ces trois jours.
© Brice Robert
On aura droit à un concert quasiment aussi long que les shows qu’ils offrent en salle car ce soir, c’est pratiquement 2 heures de musique que les rockeurs légendaires français vont nous servir. A plus de 60 balais, le groupe qui a vendu plus de 6 millions de disques en seulement 5 albums, auront donné la leçon à beaucoup de formation par leur énergie et leur enthousiasme. Cela fait plaisir de voir des musiciens se régaler autant à jouer ensemble car parfois, on assiste à des prestations où les groupes font la gueule ou font juste leur taf comme Muse récemment à la Tour Eiffel. On terminera le concert par un rappel avec "ça c’est vraiment toi". Ils nous quittent bras dessus, bras dessous avec un public qui chante la Marseillaise. Hein, Louis, il ne fallait pas nous titiller en lançant l’hymne français car les fans se sont fait un plaisir de poursuivre la boutade. Clairement, ce soir, on n’a pas été déçu par les Insus-portables. Nous aussi, on rêve d’un autre monde.
© Thomas Bianchin
Pour terminer, cette belle journée, on retrouvera des amis dans le grand bain du site et cela nous permettra de découvrir l’ambiance générale de la Musilac. Au milieu de la foule, en étant maintenant bien éloigné des deux grosses scènes, on peut se rendre compte de l’immensité de l’évènement tant maintenant, les scènes nous paraissent bien loin. On goutera un peu au show de Ratatat et surtout de Synapson pour finir cette longue journée bien dense et concernant, de ces derniers ont a apprécié certains morceaux mais globalement, ce n’est pas trop mal mais sans plus à vrai dire. Il est 2 heures 30 du matin et on décide de regagner notre hôtel avec un véhicule du festival. C’est donc heureux et fatigué que l’on rejoindra les bras de Morphée alors à demain pour une nouvelle aventure.
Crédits photos: Oxmo Puccino : Lebonair
Un grand merci au Festival Musilac pour à son accueil exceptionnel, un remerciement particulier à Remi Perrier et à Isabelle Beranger ma Reine Mère.