Samedi - 17h30 - Club Loggia
Last Train est un sacré phénomène à décortiquer. Armé d’une musique loin d’être originale, le groupe a bâti sa notoriété grandissante à la sueur de son front, empilant les dates et les tournées à n’en plus finir avec une persévérance qui force le respect. La petite scène du Club Loggia est bondée alors que les quatre jeunes garçons rentrent sur scène pour 45 minutes de concert.
Autant le dire tout de suite, ça part mal. Les chansons qui ouvrent le set sont molles, manquent de pêche et Last Train semble comme avoir enclenché le pilotage automatique sur sa prestation. La basse de Tim est trop mise en avant et couvre la majorité des autres instruments. De plus, l’attitude des quatre membres sur scène est beaucoup trop artificielle, une sorte d’ersatz de rockeur rebelle assez ridicule. Sérieusement, allumer une clope en plein concert pour la garder en bouche trois secondes, quel intérêt…
Mais il faut bien leur reconnaitre, Last Train est de ces groupes capables de retourner complètement un concert pour le transformer en très bon moment. Dès que le groupe fend l’armure avec le discours de Jean-Noël en milieu de set, on sent que la tendance s’inverse. Le leader clame sa joie de jouer aussi près de chez lui dans un festival que les membres font tous les ans en tant que festivalier et le rêve que constitue pour eux cette opportunité. La sincérité qui se dégage dans cette prise de parole va d’un coup se ressentir dans les compositions jouées, comme un coup de fouet donné aux quatre musiciens. Plus énergiques, moins retranchés dans leur attitude, les garçons semblent réaliser le chemin parcouru jusqu’à ce concert et leur émotion finit par contaminer le public dans une osmose palpable.
Derrière sa batterie, Antoine tape fort alors que Jean-Noël nous fait entendre de jolies choses vocalement, bien plus convaincantes qu’au début du show. Sur leur tube « Fire » qui conclue le set, le frontman vient donner de sa personne face au premier rang alors que le groupe termine de façon débridée devant des spectateurs conquis, alors que certains les suivent depuis leurs débuts ou presque.
Last Train est donc un de ces rares groupes capable de renverser totalement la vapeur d’un set mal parti. Sans doute dû au contexte particulier pour un groupe jouant à domicile, l’émotion était réellement présente et c’est avec attention que l’on suivra la carrière de ces garçons atypiques, fidèle à l’esprit DIY qu’ont perdu pas mal de leur camarade du rock français.