Déjà quelques mois que nous vous en parlions, encore plus que nous l’attendions : le troisième et dernier châpitre de First Tales of Strickaz est disponible pour tous depuis ce samedi.
Une histoire qui dure depuis 2009 (et je dirais même avant avec les Dub Buster), moment où j’ai connu Tim, Sims et Dub Remus. 2010 voit naitre le premier châpitre de cette histoire avec les moyens du bord. De nouveaux musiciens rejoignent le navire et le deuxième châpitre peut être écrit en 2013. Vous pouvez retrouver la chronique de cet album par ici. Ce deuxième opus était clairement un ton au-dessus et marquait un vrai pas en avant dans la production des seine et marnais.
Mais voilà je suis ici pour vous parler du 3eme, j’avais pu entendre des sons ci et là, des post prod qui pour dire vrai ont pu me faire autant peur que plaisir pour la suite. Mais la production finale est très bonne, le travail du son de Ghez(Flavia Coelho, Paco Séry, Touré Kunda, Fundé, Omar Perry, Max Livio, Colocks, Jahneration, etc) étant passé par là.
Pour ouvrir cet album : "Rockaz of the Sea", pour nous emmener dans leur univers de pirates, univers renforcé par les visuels de Twanoo. Un morceau plein d’énergie. La signature des strickaz commençant chaque châpitre par un morceau "présentation".
Ils continuent à se présenter, avec "Jolie Banlieue", une instru entrainante, pour un texte sur leur banlieue, n’oubliant pas à se comparer aux chanceux côtiers ou montagnards. Une belle description de leur vécu.
On arrive sur un morceau qui groove sévère, énormément aidé par le chant de Tim, une parfaite harmonie entre cuivres et guitare sur le break, et les percus de Papalocks, " Animal Kingdown" est un beau soutien à la cause animale.
On enchaine sur le feat de cet album, avec la présence de Jahill. "Black Eye" est un morceau sur les violences conjugales, thème malheureusement très peu abordé, qui mériterait tellement d’attention pour celle née elle. Merci Strickaz.
« C’est pas pour faire ta star que tu portes des Rayban »
On reste dans un message aussi noir, "As we speak ", porté par Tim au chant de très belle manière parle de la situation au moyen orient, nous rappelle que cela se passe aujourd’hui et que nous sommes impuissants et malgré tout acteurs.
"Message personnel ", morceau commençant par des samples des plus belles ordures que l’on peut entendre de plus en plus, un morceau justement sur cette peur que l’on voit naitre et surtout pour ceux qui l’ont fait naitre et ceux qui anime la flamme.
On enchaine sur "Demain", un des morceaux dont je vous parlais qui m’avait fait peur en pré-prod, mais très certainement celui que je préfère, on est déplacé au fin fond d’un jazz club, pour un bon son aux sonorités blues, Tim et sa voix terriblement soul, Sims avec un phrasé à la Brel. Une vraie belle réussite.
On passe sur un morceau bien plus léger, "Le Majeur". Y a-t-il besoin d’en dire plus ? Un morceau très bien amené avec classe sur un geste loin d’en être complètement pourvu.
"Brand new vision", un morceau plein d’inquiétude pour la future génération, mais également d’espoir à venir par cette génération. Un morceau né assurément suite à la naissance d’une petite petite dans le groupe ils souhaitent tous le bonheur du monde à leur façon.
Pour finir cet album, "A quoi ça rime ?", une réponse à tous ceux qui ont pu leur poser la question, un flash-back pour expliquer comment ils en sont arrivés à faire de la zik. Sur une instru très clairement influencé cubaine, un morceau de près de 9 min finissant sur un medley de quelques textes présents sur les deux précédents châpitres, pour clore ce livre…
…ou presque car nous retrouvons en bonus track, le morceau "Fetou Twamem " que nous vous avions déjà présenté avec le clip sorti il y a un mois en annonce de l’album !
Pour conclure, on a une fois de plus un très bon album de la part de cette bande de potes, fait avec le cœur et tout ce qu’ils avaient en eux. Je ne comprendrais pas si on ne les voit pas plus sur les scènes de France, les voir sortir de leur région un peu plus souvent.
Maintenant je n’espère plus qu’une chose par rapport à ce tryptique, c’est qu’ils puissent le sortir en coffret vinyle comme cela a déjà été évoqué avec eux.
Photos : Julie Courtial