Bob's NoT Dead est un OVNI sur la planète rock. Mi-punk, mi-chanson, mi-tendre, mi-acide, il nous livre son dernier opus, J'y Pense, objet détonnant aux multiples facettes. Décryptage.
3 ans après son Rock'n Roll Vespa, Bob's NoT Dead nous avait déjà ouvert les portes de sa créativité, via un EP enregistré en concert. Cette fois-ci l'heure est venue de découvrir la totalité de l'album, et plus encore, une fenêtre sur un univers pas forcément très rose, mais un peu quand même.
Bob's Not Dead, c'est avant tout un chanteur à guitare, solitaire, qui gratte sa 6-cordes au fond des troquets. Quand l'occasion se présente, il se fait accompagner par une orchestration plus poussée, allant même jusqu'à une basse et une batterie, mais ça c'est pour les jours de fête. De sa voix cassée, il raconte ses histoires, tantôt drôles, tantôt moins, mais toujours émouvantes, empreintes d'une poésie née dans la rue, de rencontres improbables, ou issue de ses délires à tendance schyzophréniques.
Bien sûr, à l'écoute, on retrouve un autre amoureux du béton et du macadam, d'une autre génération certes, mais avec la même tendresse et la même rage en même temps. Omnubilé par la mort, tantôt très proche, tantôt très loin, cet album est un "Yes Futur" craché à la face du monde, un cri d'amour "pour l'éternité, peut-être pas pour toujours, mais au moins jusqu'à crever" ("30 ans").
L'univers de Bob's NoT Dead est sombre, au ras du caniveau, avec cette touche d'espoir qui rend la vie supportable. Même les chansons les plus tristes finissent bien ("Au détour d'un troquet"). Et quand Bob's NoT Dead envoie son testament, c'est sur un rock'n'roll très sixties, droit dans les yeux de la faucheuse, plein d'humour, comme un pied de nez dans sa face.
Bob's Not Dead chante, c'est un exutoire, pour chasser son "avatar", son côté punk à lui, celui qui s'enfonce dans sa déprime, ses addictions, ses galères. Thérapie musicale, cri de souffrance plein de poésie, qui porte ses fruits lorsque Bob's Not Dead "retrouve ses couilles au fond d'un placard" pour retrouver la vie ("J'me barre").
Mais J'Y Pense n'est pas un album dépressif, non pas du tout. Que ce soit dans un remake du "douanier 007" ("Délit de sale gueule"), ou dans une narration fort imaginée de la vie d'auteur ("Black Out"), Bob's NoT Dead joue de la dérision et s'amuse de la vie. Humour nécessaire, recul, pour ne pas sombrer dans la déprime de la rue et de son côté le plus glauque.
"Tant que y'a du noir, y'a de l'espoir" (La Mante Religieuse)
Bob's NoT Dead tourne et tourne, dans les salles, les bars, les troquets, un peu partout, avec sa guitare. Les dates sont disponibles sur son site web.
Petite cerise sur le gateau, l'album sera fêté comme il se doit ce 21 septembre à Béziers. Ce n'est pas tous les jours qu'une salle bittéroise sera pleine exclusivement de gens bien, alors n'hésite pas, l'ami(e), profite !
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Photo (c) Diane Balès