Avec quatre albums à son actif et une évolution clairement post-hardcore dans sa musique, The Color Morale décide de poser une nouvelle pierre à son édifice en continuant sur sa lancée. Après un Hold On Pain Ends plutôt moyen, le groupe décide deux ans plus tard de sortir un nouvel album qui reste dans la même lignée.
De Desolate Divine, la première impression fut extrêmement positive. Déjà visuellement, la pochette attire l'oeil et sans avoir un impact sur l'avis de cet album, on ne peut que féliciter un bel artwork.
Quelques mois avant sa sortie, le groupe avait sorti la bombe "Walls". Ce qui pourrait être qualifié comme étant un des meilleurs morceaux jamais créés par The Color Morale ne laissait présager que du bon. Il fait figure de véritable tube, un refrain entrainant, l’arrière son bien spécifique qui amène du plus à cette chanson ainsi qu’une violence bien appréciable par le scream notamment.
Indirectement, ce titre nous donne les pistes que va suivre cet album, ainsi que les éléments principaux. Avec plus ou moins de réussite tout au long de l’écoute. Et un petit sentiment de déception persiste à la fin de l’écoute lorsque l’on s’attendait à quelque chose d’aussi bon que le premier titre révélé.
Car The Color Morale ne s’est pas contenté d’un single. S’en est suivi la découverte de "Lonesome Soul" et "Clip Paperwings". Ce sont par ailleurs les deux morceaux qui ouvrent le bal sur cet album. "Lonesome Soul" sert d’ouverture à Desolate Divine et donne le ton, avec l’alliance de voix claire et de scream dans un ensemble catchy. "Clip Paperwings" se veut plus mélodique, avec la présence de violon à son introduction. Le titre est plus calme, cherchant ici à montrer la voix de Garret Rapp. L’accroche se retrouve au milieu de la chanson, globalement entraînante et se retenant facilement.
Et c’est une qualité que l’on pourrait léguer au groupe que de fournir des morceaux que l’on garde en mémoire. "Trail Of Blood" est le parfait exemple d’un refrain qui se retient, taillé pour l’épreuve du live avec un public qui saura chanter en même temps que la performance.
Pour autant, si les premiers morceaux étaient prometteurs, on se rend bien compte au fil de l’écoute qu’ils s’avèrent être les meilleurs titres qui composent Desolate Divine. Si la chanson qui conclut l’album, "Keep Me In My Body", nous laisse sur une bonne note, il existe un véritable ventre mou au milieu de l’écoute. Le scream est totalement délaissé et les mélodies fournies par les musiciens paraissent fades.
Dans l’ensemble, The Color Morale a fourni un album conforme aux idées affichées par le groupe. Pour autant, on reste sur la lignée du précédent opus qui révélait déjà une baisse de régime. Si l’on ne peut dire que Desolate Divine est mauvais, on ne peut cependant pas non plus affirmer qu’il est une réussite. Si certains morceaux s’en tirent avec les honneurs -outre les singles, on peut citer "Misery Hates Company" aux riffs bien envoyés et au rythme maitrisé et entraînant- on retient pourtant une baisse de régime en milieu de tableau. Notre écoute finie, on se dit tout simplement que ce Desolate Divine n’est pas un album qui tournera en boucle dans nos oreilles.
Tracklist :
1. Lonesome Soul
2. Clip Paperwings
3. Walls
4. Trail Of Blood
5. Version Of Me
6. Home Bittersweet Home
7. Misery Hates Company
8. Perfect Strangers
9. Broken Vessels
10. Fauxtographic Memory
11. Keep Me In My Body