Krypts – Remnants of Expansion

Trois ans après leur premier effort studio (le sympathique mais perfectible Unending Degradation) les deathsters finlandais de Krypts reviennent et nous proposent avec Remnants of Expansion leur second album, toujours chez Dark Descent Records.
Le trio d'Helsinki - devenu quatuor en s'adjoignant les services de Jukka Aho comme second guitariste - fait sensiblement évoluer sa formule, tout en en conservant ses fondamentaux: une base de doom death bien crade et caverneux, propre à réjouir tout fan du son suédois du début des 90s.

Krypts groupe

En premier lieu, le format de l'album évolue: sept minutes plus court que son prédécesseur, il propose également moins de titres, et s'ouvre sur une composition significativement plus longue qu'à l'accoutumée.

Les sonorités ont également considérablement évolué: là où Unending Degradation proposait une collection de titres mid-tempo, dans un style doom death faisant la part belle aux riffs bien groovy et carrés, Remnants of Expansion s'oriente résolument vers une esthétique plus funeral doom. Les riffs efficaces et propices au headbanging primaire s'effacent souvent au profit de compositions down-tempo, entrelacées d'arpèges dissonants et menaçants, de leads mélancoliques et de riffs monolithiques.

On retrouve donc encore ça et là quelques passages bien rythmés, comme sur "Transfixed", ou encore "The Withering Titan", agréablement rentre-dedans, mais la lenteur pachydermique et mélancolique du funeral doom est désormais la norme de la musique de Krypts.
Cela se ressent tout particulièrement dans l'instrumental qui donne son nom à l'album, ou encore dans "Arrow Of Entropy", qui réussit toutefois à ne pas lasser malgré ses presque onze minutes, grâce à la progressivité de sa structure.

En revanche, si le groupe a manifestement travaillé à faire évoluer ses sonorités, on peut lui reprocher le peu d'efforts qu'il met à diversifier ses compositions: tous les titres - ou presque - sont basés sur une même recette bien définie, à tel point que l'on a parfois du mal à les différencier. On peut citer en exemple - flagrant - les deux arpèges introduisant respectivement "Arrow Of Entropy" et "The Withering Titan", quasiment identiques.

Krypts live concert

La production s'améliore de façon perceptible: exit le son caverneux old shcool du premier album (dont on peut toutefois penser qu'il était le fruit de choix musicaux réfléchis), il est désormais plus percutant, sans pour autant tomber dans le travers des standards cliniques de certaines productions modernes.
Le second guitariste, s'il n'apporte pas réellement d'épaisseur supplémentaire au son du groupe, lui permet de composer des parties de guitare complémentaires jusqu'ici inaccessibles à un seul guitariste, comme l'opposition riff dans les graves/tremolo picking dans les medium.

On sent clairement sur ce second album la volonté du groupe d'évoluer pour combler un certain manque de personnalité, soit un des principaux reproches que l'on a pu faire à Unending Degradation. Sur le créneau - aujourd'hui sur-saturé - du revival death scandinave old school, la seule authenticité ne suffit pas pour se démarquer, et le virage opéré par Krypts avec ce second album traduit une volonté sincère de progresser pour s'élever.
Malheureusement, cette évolution se fait aux dépends du côté catchy de la musique que le groupe proposait sur son premier album, et qui en faisait en partie l'attrait, sans pour autant aboutir à un résultat plus équilibré.

On ne peut que souhaiter à Krypts de trouver un équilibre entre le death groovy de ses débuts et ses nouvelles influences funeral doom pour ses prochaines sorties, quitte à se montrer plus mesuré dans ses évolutions à venir.
Mais pour l'instant, il peine un peu à convaincre dans l'un ou l'autre de ces domaines, au risque de perdre une partie de son public originel sans pour autant arriver à en trouver un nouveau.
Il vaut de toute évidence mieux que cela.

NOTE DE L'AUTEUR : 6 / 10



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