Bordeaux est décidément un vivier rock inépuisable. Derrière l'austérité apparente, se cachent des groupes toujours plus nombreux, et surtout novateurs, qui ne se contentent pas de récupérer les recettes de leurs aînés, mais au contraire qui prennent des risques, et s'aventurent vers des horizons à défricher. Parmi les dernières galettes livrées, l'album éponyme de Videodrome est une preuve de plus qu'on peut encore inventer le rock'n'roll.
Ami des fleurs, de la joie, du léger, passe ton chemin. Videodrome, bercé à la dark wave de Joy Division et consorts, dépeint un univers sombre, radical. Mais on est loin de la New Wave : le punk a coulé dans les veines des 3 membres du groupe, et cette alchimie étrange donne un album très underground, explosif, intemporel.
Retour aux racines du punk-rock, des années 76/77, où l'énergie et la rage primaient, le son de Videodrome est résolument vintage. Un grand bain de jouvence, comme un hommage aux pionniers du genre, avec néanmoins des thèmes bien ancré dans le 21ème siècle ("Unplug Me").
Pour se faire une idée, le groupe a eu la bonne idée de partager quelques uns des morceaux sur la toile. Ecoute "Noel / Santa Claus", et tu comprendras ce qu'est cette énergie punk.
Côté instrumentation, une basse gonflée à la fuzz, une batterie qui envoie, et par là-dessus, un clavier aux sonorités tout droit venues du siècle dernier, Videodrome joue à fond la carte du mixage garage, brut de décoffrage, sans fioriture. L'album, produit par Dorian Verdier (Jc Satan, encore des bordelais...), résonne de ces influences très oldies but goodies.
En 30 minutes et 13 morceaux, le trio réinvente le Punk. Cet album est un OSNI, objet sonore non identifié. Sa richesse vient du fait qu'iul réussit l'exploit de réunir tous les groupes qui ont généré ce mouvement, sauvages et incontrôlables, imprévisibles, et pourtant évidents.
Certes le son, très live, présente ses imperfections, et l'écoute à fort volume en milieu automobile s'avère assez délicate. Mais c'est aussi ce qui fait que cet album est vivant, humain, malgré l'omniprésence synthétique du clavier.
Vraiment, Videodrome est de ces groupes qu'il fait suivre, ce n'est pas tous les jours que nos oreilles puissent être surprises par un son nouveau. L'album est prometteur, l'histoire ne fait que commencer.
L'album de Videodrome sort simultanément chez plusieurs labels, se partageant ainsi les pays: FDH Records (USA), P.Trash Records (Allemagne), Adrenalin fix Music et Stryknine Records (Bordeaux), ce qui montre boen les ambitions internationales de ce jeune groupe, bien décidé à exporter leur fougue.
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