Pierce The Veil (+ letlive. – Creeper) au Trabendo (29.10.2016)

Après un passage en première partie de Bring Me the Horizon au Bataclan en 2013, c'est cette fois-ci en tête d'affiche que Pierce The Veil passe par la France et le reste de l'Europe. Pour l'occasion, le quartet de San Diego a emmené dans ses valises un autre combo américain confirmé, letlive., et la révélation de ces derniers mois : Creeper. Retour sur l'affiche la plus improbable depuis Black Veil Brides en ouverture de Steel Panther !

CREEPER


C'est le groupe dont toute la presse anglo-saxonne parle depuis la sortie de leur premier éponyme en décembre 2014. Le sextet en provenance de Southampton évolue dans une sphère punk-rock teinté d'éléments emo (qui ont donné lieu à des comparaisons avec My Chemical Romance notamment) qui en font un peu l'intru de la soirée. Emmené par Will Gould (chant), Creeper nous proposera ce soir un florilège des meilleurs titres de ses trois EP sortis en l'espace de dix-huit mois. Aujourd'hui signé chez Roadrunner Records, attendez-vous à la déferlante mondiale avec la sortie en mars 2017 du premier LP : Eternity, in Your Arms.

Le set s'ouvre sur "VCR" et les quelques fans présents dans la salle donnent de la voix à l'inverse des fans de Pierce The Veil ayant campé devant l'entrée depuis les premières lueurs de la journée. Bénéficiant d'un temps de jeu de trente minutes, première partie oblige, le combo ne perd pas de temps et enchaîne tout de suite avec "Black Mass". Les compositions prennent une nouvel ampleur sur scène bien plus proche du punk ne bénéficiant pourtant pas du meilleur son possible, Trabendo oblige.

Lors de l'annonce du premier album à paraître au printemps 2017, Creeper a aussi offert un premier extrait intitulé "Suzanne". Avec son intro frénétique à la guitare, le morceau met aussi en avant sur le refrain une phrase qui s'annonce comme déjà incontournable : "Suzanne, I wanna die holding hands". La hype autour de cet opus est forte mais la confiance que les médias et les fans ont ne peut que nous rendre impatient de le tenir dans nos mains et de l'offrir à nos cages à miel.

Après un "Astral Projection" planant, c'est à "Misery" et son intro guitare-voix de terminer le travail. Gardez le nom de Creeper dans une partie de votre cerveau et préparez-vous à la déferlante du sextet l'année prochaine.

Setlist:
VCR
Black Mass
Honeymoon Suite
Suzanne
Astral Projection
Misery

 

LETLIVE.


Changement d'ambiance ensuite avec letlive., le combo emmené Jason Butler (chant) - seul membre originel du groupe formé en 2002 - qui nous propose son fourre-tout musical allant du post-hardcore en passant par le punk, le hip-hop, le funk ou la soul. Frontman le plus déjanté du monde, Jason Butler commencera sa soirée par un saut dans le public après seulement dix secondes passées sur scène. Peu habitué à ce genre d'entrée en matière, le public venu spécialement pour les têtes d'affiches de la soirée aura bien du mal à soulever le chanteur. Peu échaudé par cela, Jason Butler continuera ses prouesses tout au long du concert, nous y reviendrons.

Avec quatre albums à son actif, le quintet a de quoi offrir un panel intéressant de sa carrière mais c'est surtout le petit dernier (que nos collègues de la Grosse Radio Rock avaient adoré au passage) qui sera mis à l'honneur, tournée promo oblige. Ainsi sur les neufs titres proposés ce soir par letlive. quatre seront issus de ce dernier. Après "Renegade 86", ce sont les brûlots "Fear Fever" et "A Weak Ago" qui s'abattent sur le Trabendo. Groupe extrêmement politisé, letlive. ne s'embarasse pas de textes mielleux mais au contraire nous parle de la vie quotidienne aux USA entre Black Lives Matter, Occupy Wall Street et Donald Trump.

Déjà un peu en mouvement pendant Creeper, la fosse sera beaucoup plus excitée pour les Américains avec des fans assez nombreux profitant des trop rares apparitions dans l'hexagone du combo. Ca pousse, ça bouge et ce Trabendo qui est complet s'enflamme même si devant, ça tient absolument à garder sa place dûrement acquise sans aucun respect pour ceux qui sont là seulement pour les premières parties.

Autre point à aborder (et comme une impression de se répéter après le concert d'Architects au Cabaret Sauvage ou celui du même groupe avec Parkway Drive au Trianon), le vaste problème de la sécurité et des agents de sécurité. Pourquoi et comment en 2016, c'est le chanteur du groupe qui doit aller chercher les gens crowdsurfant ? Alors oui ça lui fait plaisir et c'est un moment de complicité mais même. Il faut qu'un accident grave arrive, que quelqu'un tombe et soit paralysé pour que les services de sécurité des salles parisiennes fassent leur travail ? C'est tout bonnement scandaleux.

Nous parlions un peu plus haut de la folie de Jason Butler et bien celui-ci passa quasiment autant de temps dans le public que sur scène, escaladant tout ce qui pouvait l'être dans la salle, chantant allongé dans le pit photo ou tout en haut de la salle près du stand de merchandising. Rien que pour cet homme, il faut voir letlive. au moins une fois dans sa vie.

Après une quarantaine de minutes de concert, il est déjà l'heure du titre final qui sera ce soir "Good Mourning, America". On ressort conquis du show impressionnant donné par les Américains, tellement conquis qu'on espère pouvoir revoir ça très rapidement et on se dit qu'une petite place au Hellfest 2017 ne serait décidément pas une mauvaise idée.

Setlist:
Renegade 86
Fear Fever
A Weak Ago
Foreign Cab Rides
The Dope Beat
Reluctantly Dead
Banshee (Ghost Fame)
Muther
Good Mourning, America

 

PIERCE THE VEIL


Place maintenant à ceux qu'une grande majorité des sept cents personnes présentes dans le Trabendo : Pierce The Veil. En provenance de San Diego, le quartet emmené par Vic Fuentes (guitare et chant) évolue face à une assemblée toute acquise ce soir. Avec un nouvel album, Misadventures, sous le coude et bien il est temps d'étrenner ces morceaux en Europe après une très longue tournée quelques jours auparavant aux USA.

On remarquera d'ailleurs au fur et à mesure du concert, une répartition assez catégorique des morceaux. En effet la première moitiée du concert se concentre en majorité sur Misadventures alors que la seconde partie se consacre à son prédécesseur Collide With The Sky. Au final qu'importe ce que nous jouera Pierce The Veil tant on passe un bon moment quoi qu'il arrive devant le quatuor. Scéniquement parlant la configuration du Trabendo n'aide pas le groupe à nous proposer tout son attirail mais on trouvera quatre projecteurs sur scène, un artifice permettant au combo de lancer confettis et serpentins à certains moments ainsi que quatre machines lançant de l'air pulsé sur les recoins de la scène. On ne fait décidément jamais dans la sobriété de l'autre côté de l'Atlantique.

C'est sur "Dive In" que s'ouvre cette soirée et d'entrée on en prend plein les mirettes et les esgourdes. Alors que le son était décevant pour les premières parties, c'est ici une prestation d'un tout autre acabit auquel nous faisons face. On entend chaque élément alors même que les cymbales de Mike Fuentes (batterie) ne sont pas sonorisés, le batteur frappant comme une brute épaisse son kit. Concernant la voix, le chant si caractéristique (très clairement, on aime ou on déteste) de Vic Fuentes ressort plutôt bien dans le mix permettant à chacun de reprendre les paroles en choeurs.

Comme nous le disions, la première partie du set s'articule autour du petit dernier Misadventures mais aussi du second opus du groupe Selfish Machines. Ainsi s'enchaîne ensuite "Caraphernelia", "Texas Is Forever", "The Divine Zero" et "Bulletproof Love". La fosse s'agite et la chaleur monte dans ce Trabendo plein à craquer. 

Comme nous l'évoquions lors du dernier passages du groupe (à lire ici), Pierce The Veil possède en son sein un musicien charismatique, joueur avec le public et qui donne tout simplement la banane : Jaime Preciado (basse). Le bassiste inonde l'audience de sa bonne humeur et de son sourire, traverse la scène de droite à gauche, monte sur les retours, chante les yeux dans les yeux avec les fans du premier rang, etc. On se surprend parfois à se focaliser quasiment une chanson entière sur ses mouvements tellement ce dernier est hypnotisant !

Après "Floral & Fading", Mike Fuentes descend de son kit de batterie, Jaime Preciado et Tony Perry (guitare) délaissent leurs instruments pour des guitares acoustique et tout le monde se serre autour du frontman Vic Fuentes. Après un speech sur l'histoire du prochain titre et l'annonce que celui-ci n'est joué que pour la deuxième fois sur une tournée dans l'histoire du groupe, le public s'éveille et se questionne. La réponse est "Kissing In Cars" écrite pour son ami Jaime Preciado, un beau moment de complicité entre les quatre membres et les sept cent personnes présentes.

La deuxième partie du concert sera elle consacrée à Collide With The Sky et ses tubes "Bulls In The Bronx" ou encore "Hold On Till May". Mais celle que tout le monde attend est bien entendu "Tangled In The Great Escape" puisque sur la version studio, Jason Butler de letlive. vient poser sa voix et comme la folie du frontman nous manquait déjà, comment refuser du rab !

Après quelques minutes de répit, Pierce The Veil revient sur scène pour nous asséner "Circles", le dernier single en date de Misadventures, et son tube "King For A Day" pour terminer le travail. Quoi que l'on puisse penser des américains en studio, il faut bien avouer que sur scène, c'est tout simplement la branlée à tous les étages. Le groupe est carré musicalement, soigné scéniquement et chaque membre fait le show que ce soit ensemble ou dans ce coin. On aurait presque envie d'en redemander !

Setlist:
Dive In
Caraphernelia
Texas Is Forever
The Divine Zero
Bulletproof Love
Floral & Fading
Kissing in Cars
May These Noises Startle You in Your Sleep Tonight
Hell Above
Bulls in the Bronx
Tangled in the Great Escape
Hold On Till May
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Circles
King for a Day



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