Cette soirée du 27 octobre 2016 a été mémorable et elle sera à jamais gravée dans nos mémoires. En plus d’avoir assisté à un concert d’enfer des survitaminés Billy Talent qui faisaient leur retour à Paris après 3 an et demi d’absence, on aura eu l’immense bonheur de retourner dans notre salle fétiche de l’Elysée Montmartre où nous avons vécu tant de concerts mémorables par le passé et qui a rouvert ces portes le 15 septembre dernier. Il a fallu donc attendre un sacré bail entre mars 2011, date où la salle a brûlé et septembre 2016 afin de pouvoir revenir à la maison et d’assister à un concert rock dans un nouvel Elysée Montmartre flambant neuf, totalement refait et qui offre un décor impressionnant, lumineux et tout blanc.
C’est vraiment avec un immense plaisir que nous nous trouvons devant l’Elysée Montmartre à 19 heures. On est arrivé tôt car il faut savoir apprécier ce moment. Oui, ce soir, c’est le grand soir. On est heureux de voir autre chose que des barricades et une salle fermée voir complètement à l’abandon. Le double bonheur, c’est donc ce soir, il se nomme Billy Talent. On peut observer la longue file d’attente qui s’est forgée sur le trottoir du boulevard Rochechouart et qui remonte sur la rue des martyrs. Vers les 19h 15, la salle ouvre enfin ces portes. Il y a deux premières parties au programme avant l’arrivée sur scène de nos chouchous du soir Billy Talent prévue autour de 21h15. Say Yes ouvre donc les hostilités et on verra seulement la prestation de Young Guns qui nous a guère enchantées à vrai dire. On a plus envie de parler de la grande émotion qu’on a eu au moment où nous avons monté les escaliers puis quand on est rentré dans la salle, qu’on a découvert un lieu méconnu et à la fois tellement connu par notre âme, notre coeur.
Alors oui, Young Guns avait une pêche d’enfer, le groupe s’est donné et à créer une belle ambiance mais pendant ce temps, nous, on partageait nos souvenirs avec nos vieux copains rockeurs et photographes. Ici, certains, on vu Rage Against the Machine, Tool, Faith no More, Soundgarden, Queens of the Stone Age et j’en passe alors que dire du flow de souvenirs qui nous est remonté d’un coup, d’un seul. Il est maintenant 21 heures, la salle est bien remplie car le concert affiche complet. Nous devons être environ 1200 personnes ce soir. Le public d’âge divers est tout à son impatience de voir arriver sur les planches le groupe qu’il aime tant. Les photographes auront tout confort ce jour et à l’avenir ici à l’Elysée car un crash devant la scène permet de shooter confortablement le temps de 3 chansons. 21 h15, tout le monde est prêt, la tension est montée d’un cran énorme et c’est un tonnerre d’applaudissements et de hurlement de plaisir qui accompagnent l’arrivée des 4 musiciens devant nous.
A notre gauche, on retrouve Ian D’Sa à la guitare et au chant, Benjamin Kowalewicz le chanteur au milieu, à notre droite le bassiste Jonathan Gallant et derrière à la batterie Jordan Hasting le batteur d’Alexisonfire. Au sujet de ce dernier, il est nécessaire de préciser pour ceux qui ne le savent pas, un fait très important. Il remplace depuis peu Aaron Solowoniuk le batteur originel. En 2015, l'état de santé du batteur du groupe, Aaron, âgé de 41 ans, s'est détérioré. Atteint de sclérose en plaques, Solowoniuk n'avait jamais ressenti de tels symptômes de la maladie, diagnostiquée en 1997. Billy Talent était alors en pleine préparation de son cinquième album, Afraid of Heights. Voilà ce qu’a dit Aaron a ce sujet « J'ai poussé un peu trop mon corps pour être prêt. On répétait et, à un moment, je disais aux autres : Mes yeux sont embrouillés. Je ne vois presque rien». Pour la première fois depuis le diagnostic de sa maladie, il a donc été obligé de mettre sa carrière musicale entre parenthèses et de stopper la batterie.
Les Canadiens doivent donc surmonter une des plus importantes épreuves de leur carrière en pleine période d’activité (nouvel album Afraid of Heights à défendre et nouvelle tournée mondiale). On espère juste qu’Aaron puisse trouver une issue positive à tout cela en retrouvant la forme, la santé voir encore mieux, son poste de batteur. Pour les novices, les quatre sont comme des frères, très soudés et ils sont les membres originels de la formation rock. One, two, three, four, c’est parti avec les premiers accords de "Devil in a Midnight Mass" extrait de leur second album Billy Talent II leur meilleur disque à ce jour. C’est une entrée explosive qu’on a droit et le public chaud bouillant saute déjà partout. Très rapidement, on a les premiers fans qui se font sortir de la fosse par un trop-plein d’énergie. On enchaine sur un second titre de Billy Talent II "This Suffering". C’est au troisième morceau qu’on aura le plaisir d’entendre un premier extrait de leur nouvel album Afraid of Heights, le surpuissant "Big Red Gun".
On peut dire que leur entrée en matière fut absolument tonitruante et d’une redoutable efficacité. Après les trois premières chansons, on sort de la fosse aux photographes et on va se retrouver en face de la scène côté bar. D’ici, on prend la pleine mesure de la salle, de l’ambiance et du concert en étant un peu surelevé. On est excité voir surexcité par ce concert démentiel. Le groupe enchaîne les tubes et les titres surpuissants et diaboliquement efficaces. Billy Talent va nous offrir pendant une heure trente, un condensé de ses meilleurs titres plus 6 morceaux de leur nouvel album Afraid of Heights. Entre ce dernier et Billy Talent II, on retrouvera donc 12 morceaux de ces deux albums plus 2 titres de Billy Talent I, 3 titres de Billy Talent III et pour finir, deux chansons du 4ème album Dead Silence. Sur scène, le groupe est impeccable. On est scotché par la performance vocale de Benjamin Kowalewicz qui tiendra la route de bout en bout. C’est un sacré frontman qui dynamisme le groupe par son énergie et son chant.
De plus, il est sympa, très proche de son public et n’hésite jamais à stimuler ses fans, à les chauffer en montant régulièrement sur l’enceinte du devant de la scène. Au cours du set, il va prendre un papier qu’il a écrit en français afin de communiquer avec nous sans la barrière de la langue. Il dédie le titre « White Sparrows » et le concert tout entier aux victimes des attaques terroristes du 13 novembre 2015 et notamment ceux du Bataclan. Il nous rappelle que cela va faire bientôt un an. Ben nous fait une véritable déclaration d’amour ainsi qu’à Paris et à notre beau pays. Tout le public va applaudir à l’unisson. On vit un très touchant moment et on repart de plus belle avec leurs morceaux tellement prenants en live. Le temps passe trop vite et le concert touche bientôt à sa fin. Comment ne pas parler d’Ian D’Sa le guitariste et seconde voix du groupe. Il est parfait et on est tellement heureux de le voir jouer, de l’entendre sortir sa voix en accompagnement de Ben. C’est clairement le socle du groupe mais en même temps, c’est lui qui écrit la musique de Billy Talent.
On repense au titre "Surrender" par exemple. Quand il chante ce mot Surrender, c’est juste fantastique et même beau à pleurer. Si Billy Talent est aussi bon, c’est que le groupe dispose d’un paquet de bons titres qui sont justes parfaits, qu’ils ont un son énorme et que la paire D’Sa/Kowalewicz est exceptionnelle. Le bassiste Jonathan Gallant impulse une dynamique d’enfer et le nouveau batteur joue presque tranquille, sans effort on dirait mais eux aussi, ils ne sont pas en reste. L’ensemble forme donc un bloc très solide et rend ce groupe énorme sur scène. On prend son pied, tellement d’ailleurs que pour le rappel et les trois derniers morceaux joués, on revient tout près de la scène afin de sauter avec les plus furieux d’entre nous comme des kangourous, tout en levant les mains et en chantant faux mais ivres de bonheur. On va clôturer par "Red Flag" et terminer ce merveilleux show rock d’une manière intense et finir comme cela a commencer, intensément. Il est maintenant près de 22h50, on redescend les marches en étant comblé par ce double bonheur dont nous nous souviendrons très longtemps.
Un grand merci à Arnaud Lefeuvre, à Valentin, à Warner
Crédit photos: Lebonair
durée concert: 1h30
set-list
Devil in a Midnight Mass
This Suffering
Big Red Gun
Surprise Surprise
Ghost Ship of Cannibal Rats
Rusted from the Rain
The Crutch
Leave Them All Behind
Pins and Needles
Surrender
River Below
White Sparrows
Afraid of Heights
Louder Than the DJ
Devil on My Shoulder
Viking Death March
Rappel:
Try Honesty
Fallen Leaves
Red Flag
