Umar Rajee Plummer est un artiste Jamaïcain très croyant qui reçoit comme une bénédiction le surnom de Jah Rain, littéralement "Dieu de la pluie".
Cette lumière divine pour lui se manifeste d'abord par un don pour la musique. Il devient très vite un touche à tout, auteur, compositeur, interprète, et même producteur. Il est aussi connu comme un être à l'esprit sain et doté d'une grande sagesse.
Sa première influence musicale fut celle de son père ancien batteur, instrument pour lequel il a eu une attirance naturelle, avant de devenir multi instrumentiste, inspiré par des légendes comme Burning Spear, Dennis Brown ou Jacob Miller "The Killer".
Il prend réellement son envol en 2006 avec ses messages conscients et libère plusieurs singles sur divers riddims. Il collabore avec les labels 149 Records et Iyah Vibz Musik, qui n'est autre que le sien, et sort son premier album Rising Up en 2013.
En Septembre dernier, le sinjay était de retour avec un tout nouvel album intitulé Rite Now, comprenant 14 pistes dans lesquelles je vais me plonger pour vous.
Et on prend la route tout de suite avec Jah comme passager sur le titre "Waves", un son new reggae dans le poste, la guitare et les percussions lui donnent un petit goût de Caraïbes.
Jah Rain se sert beaucoup du vocoder, cet engin un peu bizarre qui modifie un peu la voix. Vous le retrouverez souvent en déroulant le fil de cet album.
"Rite Now" parle des jeunes enfants vivant dans les ghettos. Son flow s'emballe un peu sur un rythme emprunté au rap gangsta US, qui colle au thème de ce titre. Ce crossover figurait en ouverture de son ancien opus pré-cité.
C'est sur un riddim des Niçois du 149 Records qu'il signe la big tune "Bloody City" posée sur le Speaker Riddim, et déjà présent lui aussi, sur son album précedent.
Nouveau passage par la case US avec le titre "One Harmony". On pourra apprécier la montée de sax sur le refrain et toute sa palette vocale.
Première love song de l'album avec "I Will Be Right There". Un rythme quelque peu chaloupé, pour une promesse d'amour éternel à sa belle, je suppose.
"Love Like This" est plutôt un titre aguicheur envers toutes les tentatrices et celles qui voudraient leur ressembler avec leur combinaison mini-short.
Un dancehall brûlant comme le morceau suivant d'ailleurs "Me Alone She Love" avec une intonation de voix plus feutrée, qui contraste avec celle plus rageuse de "Affi Hustle".
On retrouve le 149 Band aux manettes de ce remix du titre "Smoke It Up", lui aussi présent dans sa version originale sur l'album Rising Up. C'est la ganja tune de l'album.
Une chanson qui lui rappelle son enfance à présent, dans un coin pauvre de l'île. "Beginning" est aussi la première combinaison vocale, puisqu'on peut noter la présence du chanteur de reggae dancehall à la fine gachette Jessie James.
Pour moi, l'instant magique de cet album. "Don't Burn your Bridges" est tout ce qu'il y a de plus roots. Un simply reggae Made In Jamaïca, avec sa voix qui nous emporte soutenue par des choeurs, pendant que les percussions lui donnent une touche nyanbighi, pour un voyage en profondeur dans la culture rasta.
Il affirme vraiment sa religion avec l'énergique "Jah Lift me Up". Une prière pour son élévation future sur les traces du seigneur.
Seconde halte au péage de l'amour. "Super Woman" nous amène un petit côté soul par son timbre vocal d'une part, et le même ressenti sur un point de vue musical d'autre part.
Si je vous dis "Murder she Wrote" et "She Don't Let Nobody", ces deux hits font revivre en vous la fièvre qui avait enflammé les dancefloors au début des années 90.
Vous aurez bien sur reconnu Chaka Demus qui apparaît en featuring sur "Treasure", pour conclure cet album comme à la maison, entre compatriotes.
Un album pour tous les amateurs de reggae moderne.